«La crédibilité acquise par notre parlement consécutivement à nos précédentes assises, doit être préservée et renforcée», déclare SE Amadou Salifou

« BISMILLAHI RAHAMINI RAHIM

Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
La session ordinaire qui nous réunit ce jour intervient juste une semaine après la tenue de la deuxième session extraordinaire à laquelle notre parlement fut convoqué au cours de cette année 2015. Elle revêt à mon sens une double singularité que je me fais le devoir de relever:
D’abord il s’agit de la toute dernière session dite session des lois de cette première législature de la 7e république. En effet, Le peuple nigérien s’attèle, à aller aux élections Présidentielles, législatives et municipales dans moins d’un an. Ce sera, Incha Allah l’occasion de renouveler les membres de notre parlement et de consacrer la naissance de la 2eme législature de la 7eme République. Puisse Dieu le tout Puissant maintenir notre pays dans la quiétude et la cohésion qu’exige la tenue d’élections paisibles, libres et transparentes.
Ensuite, c’est l’une des rares fois au cours de cette législature que notre pays accueille autant de présidents et vice-présidents de parlements africains à l’occasion d’une ouverture de session. Le Maroc, le Sénégal, le Tchad et le Togo, nous ont fait l’insigne honneur de se faire représenter par la plus haute personnalité de leurs parlements respectifs, la Guinée et le Mali par les Vice-présidents de leurs Assemblées Nationales!
Je me fais alors le devoir d’adresser mes vifs remerciements à nos illustres invités et leur souhaiter un agréable séjour en terre nigérienne.
Chers collègues Présidents et Vice-présidents des parlements africains,
Votre Présence parmi nous à cette cérémonie traduit notre volonté commune en tant que responsables d’institutions républicaines, de développer à l’échelle de notre continent, une véritable diplomatie parlementaire. Et comme vous le savez, l’activité internationale des parlements est complémentaire à l’activité diplomatique des gouvernements. Nous apportons ainsi notre contribution à la concrétisation d’une véritable intégration du continent africain. Votre présence au Niger illustre éloquemment la vivacité de la diplomatie entre le Niger et vos pays respectifs. Et dans un contexte de conflits généralisés comme celui qui caractérise notre sous-région, une telle collaboration entre nos parlements doit être saluée, car elle a pour vocation entre autres, d’être au service de la Paix, de la liberté, des droits humains et de la démocratie. Nos actions en faveur de la paix et de la démocratie renforceront certainement l’efficacité des actions de nos gouvernements en termes de développement économique et social. C’est dans ce sens que j’épouse cette conviction d’un président de l’Assemblée française qui dit que, (je cite) « dans un monde où s’affirment des logiques de réseau, c’est un avantage dont peut bénéficier la diplomatie classique, au profit de l’influence collective de nos idées, de nos positions et de nos propositions ». (Fin de citation)
Chers collègues Présidents,
Nous avons aussi le devoir de rénover l’action parlementaire et d’œuvrer vers une coopération parlementaire en matière de législation, qui favoriserait l’harmonisation des lois à travers le continent, à l’image de ce que font l’UEMOA et la CEDEAO. Ces organisations déploient d’énormes efforts et enregistrent de réels progrès dans le cadre de l’élaboration et l’adoption de Directives et autres Traités communs servant de références dans leurs espaces.
En plus de la ratification des accords et traités internationaux, nos parlements se doivent alors de favoriser la domestication de ces accords, c’est-à-dire leur adaptation au contexte national. C’est cela aussi la mission de représentation que le peuple nous confère. Pour cela, vous pouvez compter sur mon engagement et ma disponibilité à perpétuer cette œuvre de coopération que vous venez renforcer.

Chers collègues Présidents des Assemblées et Chefs des délégations, compte tenu de l’actualité sécuritaire dans le bassin du Lac Tchad, permettez-moi, chers collègues Présidents, d’adresser un message spécial au Président Haroun Kabadi du Tchad, ce pays avec lequel nous nous étions engagés victorieusement pour la reconquête du territoire malien il y a deux ans, et avec lequel nous nous retrouvons cette année encore dans une guerre absurde que nous impose la secte Boko Haram. Ce message consiste à saluer l’abnégation de l’armée tchadienne et lui adresser, à elle et à toutes les autres forces de Défense et de Sécurité du Bénin, du Cameroun, du Niger et du Nigeria, nos encouragements et nos vœux pour une victoire éclatante contre ces forces du mal.
Chers collègues Présidents des Parlements nationaux,
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs,
Le phénomène de la secte Boko Haram, qui initialement concernait seulement le Nigeria, est devenu à ce jour un véritable problème sous régional, voire même mondial. L’internationalisation de ce conflit a vu la création d’une force mixte multinationale regroupant, pour le moment, le Bénin, le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad qui sera à terme de huit mille cinq cents éléments. D’autres pays de la sous-région comme le Burkina Faso, attendent l’adoption d’une résolution des Nations Unies pour se joindre à nous et combattre ensemble cette secte.
Les modes opératoires inhumains de Boko Haram et la psychose qui en découle sèment la terreur dans les zones d’opérations et justifient du coup l’urgence d’une mobilisation internationale conséquente. C’est pourquoi nos parlements nationaux et même régionaux se doivent de prendre leur responsabilité et donner aux gouvernements les moyens qui relèvent de leur compétence. Cela garantira la victoire souhaitée à nos forces de Défense et de Sécurité engagées dans cette guerre.
Pour ma part, je me dois de rappeler que par deux fois notre parlement a été sollicité et à chaque fois il a répondu favorablement, dans une parfaite union des cœurs et des esprits, à la sollicitation du Président de La République et du Gouvernement. En effet, le 09 février 2015, nous avions autorisé le Président de la République, à sa demande, à envoyer des troupes en zones d’opérations dans le cadre de la Force Mixte que j’évoquais tantôt. Puis le 26 février passé, nous avions adopté la loi portant prorogation de l’état d’urgence dans la région de Diffa.
Grâce à ces deux votes, le gouvernement a obtenu une grande partie des moyens légaux pour circonscrire cette insécurité et stabiliser la situation dans la région de Diffa. On peut remarquer pour s’en féliciter, que les dispositions courageuses ainsi prises ont été d’une remarquable efficacité. Elles ont en effet permis à nos Forces de Défense et de Sécurité de prendre une part active dans le combat engagé aux côtés de celles des autres pays.
Au cours des deux sessions extraordinaires de cette année, les députés que nous sommes, avons démontré aux yeux du monde que devant l’intérêt supérieur de notre chère patrie, nous sommes capables de dépassement, nous sommes capables de renoncer à nos intérêts personnels et partisans. Nous avions à ces occasions, animé des débats objectifs et constructifs. Nous avions également émis des votes unanimes dans l’intérêt supérieur de notre pays.
Le peuple nigérien tout entier était fier de notre Assemblée au point de considérer nos différents votes comme le modèle d’attitude à adopter par tout citoyen soucieux du devenir de son peuple. La forte mobilisation du peuple nigérien avec à sa tête le Président de la République Issoufou Mahamadou, observée le 17 Février 2015 à l’occasion de la marche historique de soutien aux Forces de Défense et de Sécurité, peut d’ailleurs être considérée comme le prolongement de ce consensus. Soyez-en alors félicités!
Cela a favorisé le retour d’une vie normale à Diffa et ses environs et a permis de mettre hors d’état de nuire plusieurs individus dangereux qui se situent au milieu du dispositif criminel de Boko Haram. Certes, beaucoup d’efforts ont été faits, mais pour vaincre définitivement cette secte, il faut renforcer et multiplier les actions et développer une coopération internationale. D’ores et déjà, le Niger fait face à une situation humanitaire inquiétante du fait de l’afflux des réfugiés du Nigeria et des déplacés de la zone Est de Diffa, situation qui mérite une attention particulière de la communauté internationale.
Chers collègues députés,
La session des lois est prévue, selon la constitution du 25 novembre 2010, pour durer 90 jours. Elle constitue pour nous députés, l’ultime occasion d’adopter le maximum de lois qui seraient transmises par le gouvernement. Comme à l’accoutumée, nous allons au cours de cette session, procéder à la ratification de toutes les ordonnances prises par le gouvernement pendant l’inter session conformément à la loi d’habilitation que nous avions adoptée à la fin de notre session budgétaire au titre de l’année 2014. Et nous allons naturellement adopter plusieurs autres projets et propositions de lois déjà déposés à l’Assemblée. En plus, c’est au cours de cette session que nous procéderons au renouvellement du bureau de notre institution en conformité avec l’alinéa 2 de l’article 15 du règlement intérieur qui régit notre Assemblée.
C’est donc une session hautement importante qui exige de notre part, abnégation et assiduité. Par conséquent nous avons le devoir de mettre toujours en avant les intérêts de la nation au détriment de toutes autres considérations.
Mes chers collègues,
Le travail parlementaire exige aussi assiduité. Notre présence permanente à l’Hémicycle et en commission, nos contributions individuelles aux travaux, constituent le gage de l’efficacité de notre action parlementaire. Malheureusement, il nous est arrivé assez souvent d’offrir les images d’un hémicycle vidé, marquant tout au moins le désintéressement des parlementaires que nous sommes au travail de représentation confié à nous par le peuple. J’en appelle donc à votre sens de responsabilité et à votre patriotisme, pour que nous nous concentrions davantage sur notre mandat et travaillions sans relâche pour une meilleure productivité de notre parlement
La crédibilité acquise par notre parlement consécutivement à nos précédentes assises, doit être préservée et renforcée! Elle est le fruit du sacrifice consenti par nous tous, députés et personnel administratif. Et pour en gagner davantage, aucun autre sacrifice ne sera de trop.
Chers Collègues Présidents des Assemblées Nationales,
Excellence Monsieur le Premier Ministre ;
Mesdames et Messieurs ;
Permettez-moi encore une fois de remercier vivement mes illustres invités que sont les Présidents et vice-présidents des Assemblées nationales et les membres de leurs délégations, qui sont venus nous honorer à cette occasion. Mes chers frères, Que votre séjour au Niger soit et reste mémorable. Permettez-moi aussi de saluer le comportement exemplaire du personnel de notre Assemblée et lui adresser mes félicitations pour le travail appréciable qu’il ne cesse d’effectuer pour la grandeur de notre parlement. Mes remerciements s’adressent aussi aux agents de sécurité qui travaillent jour et nuit, sans répit, aujourd’hui plus qu’hier, en vue de garantir notre sécurité et celle des lieux.
Puisque notre travail, nos efforts et leurs résultats sont continuellement relayés par les média, je me fais l’agréable devoir de féliciter tous les média et leurs acteurs infatigables qui travaillent sans relâche au service de l’information et de la sensibilisation de nos populations. Puisse Dieu vous accompagner et faciliter vos tâches dans ce travail et pénible à la fois.
Prenons alors conscience que c’est avec l’apport de tous et de chacun, que nous ferons de notre pays un havre de paix, une terre d’espoir, bref le pays émergent et développé auquel nous aspirons tous !
C’est sur cet appel à la mobilisation générale et à la prise de conscience que je déclare ouverte la Première session ordinaire au titre de l’année 2015.
Vive l’Intégration africaine
Vive le Niger
Je vous remercie !
Onep