Conférence de presse du Gouvernement sur les progrès enregistrés par notre pays dans le domaine de l’Education

Après les différentes communications entendues par les membres du Gouvernement lors du dernier Conseil des ministres relativement aux résultats des examens du secteur de l’Education, il a été aussi jugé nécessaire par le Gouvernement d’animer une conférence de presse pour davantage porter à la connaissance de l’ensemble des Nigériens les progrès enregistrés par les autorités de la 7ème République. Cette conférence de presse a été conjointement animée hier, dans la salle du conseil de cabinet de la Primature, par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, porte-parole du Gouvernement, M. Marou Amadou ; la ministre en charge de l’Enseignement Primaire par intérim, Mme Béty Aïchatou Habibou Oumani, et le ministre des Enseignements Professionnels et Techniques, M. Chaibou Dan Inna.

Dans son mot introductif à cette conférence de presse, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, porte-parole du Gouvernement, M. Marou Amadou, a relevé que la réforme du CFEPD tire sa légitimité de notre Loi d’Orientation du Système Educatif Nigérien N°98/12/1998 qui stipule que l’éducation de base est garantie à tous les enfants de quatre à dix-huit ans. Dans la continuité de cette loi, le Président de la République, Chef de l’Etat, dans son discours d’investiture du 07 Avril 2011, a réitéré la gratuité de l’éducation pour les enfants du Niger, et là jusqu’à l’âge de 16 ans. Il s’agit pour le Chef de l’Etat de démocratiser l’école primaire et de favoriser l’égalité des chances des enfants nigériens au sein de cette institution. En effet, cette réforme du CFEPD s’inscrit également dans un contexte régional (UEMOA) et mondial (UNESCO) caractérisés par le souci d’offrir une scolarisation ininterrompue de 9 à 10 ans à tous les enfants en âge scolaire (éducation de base élargie).

La ministre de l’Enseignement Primaire par intérim, Mme Béty Aïchatou Habibou Oumani a indiqué que les objectifs visés par cette réforme sont entre autres d’évaluer l’organisation des examens du CFEPD et du CEPE/FA ; de mener des réflexions pour une réforme des examens du CFEPD et du CEPE/FA qui tienne compte de l’effectivité d’une éducation de base de dix années (du Cl à la 3ème); de proposer une réforme des examens du CFEPD et du CEPE/FA qui comporte une valeur ajoutée au plan pédagogique. Ainsi il ressort que cette réforme comporte des avantages comparatifs comme la réorientation des ressources traditionnellement consacrées aux examens vers la formation continue des enseignants; une plus grande attention accordée aux acquis des élèves par les encadreurs pédagogiques; une objectivité dans l’évaluation de l’élève; des élèves mieux préparés pour la poursuite de leurs études et pour la vie active; une plus grande responsabilisation de l’enseignant.
Par rapport au processus d’admission en classe de 6ème, la ministre a souligné que suite à la suppression du CFEPD, son département ministériel a institué un mode d’évaluation basé sur les compositions trimestrielles. Ainsi trois compositions réparties sur trois (3) trimestres ont été instituées. Et tout élève qui totalise une moyenne annuelle supérieure ou égale à 5/10 passe en classe de 6ème.
S’agissant des résultats des évaluations de 2014, il faut retenir que sur un effectif de 315.377 candidats présentés, 301.079 ont composé et 154.998 sont déclarés admis en classe de 6ème, soit un taux de réussite de 51,48%. Eu égard au manque d’infrastructures affiché par certains ministères en charge de l’Education, les quotas officiels n’ont pas pu être appliqués lors des comités régionaux d’orientation tenus en août 2014 et présidés par les gouverneurs. Devant cette situation, la majorité écrasante des admis a été orientée dans les CEG. Quant aux résultats de l’année 2015, sur un effectif de 383.814 élèves inscrits au CM II (enseignement traditionnel et enseignement franco-arabe) 363.232 élèves ont composé, 199.883 ont obtenu une moyenne supérieure ou égale à 5 sur 10, soit un taux de 55,03% pour l’ensemble du pays. Ces résultats (55,03%) comparés à ceux obtenus lors des évaluations de l’année 2014 (51,48%) sont appréciables. La ministre de l’Enseignement Primaire par intérim a annoncé que le 5 août 2015 se tiendront en régions les comités régionaux d’orientation pour une prise en charge des flux d’élèves suite à la réforme. Ces comités, a-t-elle ajouté, regrouperont les responsables régionaux des ministères en charge de l’Education. Les résultats des évaluations dans les ENI, l’IFAENF et IFADEM sont: pour le CFEEN/CI, sur un ensemble de 305 candidats présentés, 301 ont été déclarés admis. Le taux de réussite est de 98,69% ; au CFEEN/CIA, sur 5632 candidats présentés, 5524 ont été déclarés admis, soit un taux de réussite de 98,08% ; au CAP/SS, sur un ensemble de 449 candidats présentés, 449 ont été déclarés admis ; ici le taux de réussite est de 100%. Sur l’ensemble des trois niveaux, tous cycles confondus, on enregistre un taux de réussite de 98,25%. Pour l’IFAENF, sur un ensemble de 75 candidats présentés, 75 ont été déclarés admis soit un taux de réussite de 100%. Pour IFADEM, sur un effectif de 500 enseignants ayant suivi la formation à distance, 405 sont déclarés admissibles soit un taux de réussite de 81%. L’admission définitive ne sera prononcée qu’après les épreuves pratiques au niveau des inspections. Les recalés sont essentiellement composés des abandons et ou des agents ne remplissant pas les conditions.
Les résultats définitifs des examens du BEPC session 2015
Le taux national de réussite est de 45,87% contre 26,44% en 2014. Le taux de réussite des filles est de 41,73% contre 26,13% en 2014. Comparativement à l’année dernière, on constate une hausse du taux d’admission de plus 19 points.  »Si ces résultats sont atteints, c’est parce qu’il y a eu un climat apaisé tout au long de l’année académique. Cet état de fait doit perdurer pour que l’école nigérienne retrouve ses marques et que l’Etat puisse jouer pleinement sa partition en continuant à mettre à la disposition de notre école les moyens nécessaires à son bon fonctionnement », a indiqué la ministre Béty Aïchatou Habibou Oumani.
Pour sa part, le ministre des Enseignements Professionnels et Techniques, M. Chaïbou Dan Inna, a souligné qu’en avril 2011, l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle étaient réduits à une portion congrue et des rattachements erratiques. Tantôt la Formation Professionnelle était rattachée à la Fonction Publique; à l’Enseignement Primaire, Secondaire etc.  »Dès son accession à la magistrature suprême de notre pays, le Chef de l’Etat a décidé de donner une dimension nouvelle à l’Enseignement Technique et à la Formation Professionnelle », a ajouté le ministre. Selon le ministre des Enseignements Techniques et Professionnels, ce choix du Président de la République est simple à comprendre. Tous les pays qui ont pu se développer, sont des pays qui ont mis l’accent sur l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle. C’est le cas de la Corée du Sud, de Singapour, etc.
C’est ainsi que de 2011 a aujourd’hui, des progrès considérables ont été réalisés dans le domaine des Enseignements Professionnels et Techniques. A titre illustratif, de 1960 à 2011, il n’y avait que deux lycées d’enseignement technique au Niger, à savoir le lycée Issa Béri et celui de Maradi. Aujourd’hui, ces lycées sont au nombre de huit (8). Et chaque région de notre pays est dotée d’un lycée d’enseignement technique ou professionnel ; une quinzaine (15) de centres de formation professionnelle et technique, et dans chaque chef-lieu de département du Niger, il y a eu la création d’un Collège d’Enseignement Technique, ce qui n’existait pas auparavant. En outre, 210 centres de formation aux métiers ont été créés dont 171 sont opérationnels, a souligné le ministre Chaïbou Dan Inna. Les objectifs assignés au Ministère des Enseignements Professionnels et Techniques par le Chef de l’Etat étaient de porter les effectifs de 8% en 2011 à 25% à la fin de son mandat.

Les résultats des différents examens au niveau des enseignements professionnels et techniques au titre de l’année 2015
Le ministère des Enseignements Professionnels et Techniques a organisé le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) et le Brevet d’Etudes Professionnelles (BEP). Il a en charge un certain nombre de lycées qui ont présenté des candidats aux derniers examens du baccalauréat. Concernant le CAP, sur les 409 présentés, 266 sont admis soit un taux de réussite de 65,04 %. De ces 266 admis, on dénombre 56 filles soit 13,69 %. Au BEP, 2 429 candidats se sont effectivement présentés. On a enregistré 1455 admis, ce qui représente 59,90 %. De ces 1455 admis, on dénombre 302 filles soit 20,75%.
En définitive, les taux de réussite (59,90 % au BEP et 65,04 % au CAP) sont dans l’ensemble satisfaisants. Par rapport aux examens du Bac Technique et Professionnel, il faut retenir au niveau technique que sur un total de 556 candidats, 292 sont admis soit un taux de réussite de 52,52%. Pour le Bac Professionnel, sur un total de 315 candidats, 264 sont admis soit un taux de réussite de 83,81%. Quant au taux de réussite des baccalauréats techniques et professionnels, il est de 63,83% sur l’ensemble du territoire national.
En termes de perspectives, le ministre des Enseignements Professionnels et Techniques a affirmé que le nombre de candidats va s’accroître davantage, surtout pour les examens du CAP avec l’ouverture de 78 Collèges d’Enseignement Technique (CET) qui enregistrent déjà 10.214 apprenants en 2014-2015.
En répondant aux questions posées par les journalistes, les trois membres du Gouvernement ont reconnu qu’il y a eu des grèves au cours de l’année parce que le Niger est un pays démocratique. Cependant, ces grèves n’ont pas compromis la validité de l’année académique. Les conférenciers ont par ailleurs démontré, chiffres à l’appui, que l’Etat a consenti d’énormes efforts pour améliorer la qualité de l’enseignement au Niger.

lesahel.org