Le respect du code de la route, un gage de sécurité pour tous les usagers

4ème Journée Africaine de la Sécurité Routière : Le plan d’action africain de la sécurité routière en pleine application

Le ministre des Transports, M. Saley Saidou, a procédé hier 18 novembre 2015 à Maradi, au lancement officiel des manifestations entrant dans le cadre de la 4ème Journée africaine de la sécurité routière, couplée à la Journée mondiale du souvenir des victimes de la route. C’était en présence du gouverneur de la région de Maradi, du président du Conseil de Ville et de plusieurs personnalités.

C’est la première fois que cette journée est célébrée en région, et le choix de Maradi n’est pas fortuit du fait que cette ville accueillera la fête tournante de 18 décembre édition 2015, dénommée Maradi Kollia. Une fête qui occasionnera une circulation intense qui exigera, nécessairement, des usagers de la route une attention particulière.
Dans son discours de lancement, le ministre des Transports Saley Saidou a rappelé que la commémoration de cette journée a été instaurée suite à l’accroissement des accidents de la route ces dernières années qui a amené l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies à adopter, en 2010, une résolution pour proclamer la décennie 2011-2020  »Décennie d’actions pour la sécurité routière ».

L’ampleur que prennent les accidents de la route devient de plus en plus inquiétante, a-t-il soutenu, avant d’indiquer que selon le rapport 2015 de l’OMS sur la situation de la Sécurité Routière dans le Monde, chaque année ce sont environ 1,25 million de personnes qui sont tuées sur les routes et que malheureusement ce chiffre stagne depuis 2007. Aussi, il a indiqué que, selon la même source, les traumatismes dus aux accidents de la circulation routière représentent la huitième cause de décès dans le monde et la première cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans. Si aucune mesure n’est prise très rapidement, les accidents de la route passeront au cinquième rang des causes de décès à l’horizon 2030.

En ce qui concerne notre pays, le ministre des Transports dira que la situation est encore très préoccupante.  »De 2011 à 2014, nous avons enregistré respectivement 5201, 8259, 6358 et 5771 accidents. Ces accidents ont fait au total 3046 tués, 11.953 blessés graves et 19.446 blessés légers parmi lesquels certains resteront handicapés à vie », a-t-il dit avant de préciser que les principales victimes sont des jeunes dont l’âge est compris entre 20 et 39 ans.
Pour ce qui est des causes des accidents, le ministre a essentiellement cité la non maitrise du véhicule; le non respect des règles de la circulation; l’excès de vitesse; le mauvais état des véhicules et l’état d’ivresse des conducteurs.
 »Au regard des évènements qu’accueillera notre capitale économique cette année, mobilisons-nous tous autour des actions des autorités de la 7ème République au premier rang desquelles SE. Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l’Etat et son Gouvernement qui se sont engagés à réduire de 20% le nombre d’accidents dans notre pays », a-t-il plaidé. Pour cela, estime le ministre Saley Saidou, nous devons intégrer en nous les réflexes de la sécurité routière afin qu’ils deviennent pour chaque usager de la route et pour l’ensemble de la communauté nationale, une seconde nature.
A propos du thème retenu pour cette édition 2015 qui est  »Vers une plus grande application des mesures du plan d’actions africain de la sécurité routière: Décennie pour l’action 2011-2020 », le ministre des Transports dira que la mise en œuvre du plan d’actions est structurée en cinq (5) piliers. Le premier est la gestion de la sécurité routière. Les actions réalisées sont, entre autres, la création d’une direction de la sécurité routière ; la réactualisation du code de la route à travers la promulgation de la loi n°2014-62 portant code de la route ; la création de l’Agence Nigérienne de la Sécurité Routière (ANISER) et dont le Décret d’approbation des statuts de cette agence est signé ; l’élaboration et la validation de la stratégie Nationale de la Sécurité Routière ; la réforme du permis de conduire et la mise en exploitation de la base de données d’accidents de la route.
Le second pilier, qui est  »la sécurité des routes et modalité », rentre dans le cadre du désenclavement interne du pays. A ce niveau, un programme de réhabilitation et de construction des routes a été entrepris. Ainsi, le réseau routier, toutes catégories de routes confondues, a atteint en fin 2014 plus de 19.815 km dont 4355 km de routes bitumées, 7741 km de routes en terre et 7719 km de pistes sommaires.
Dans le troisième pilier qui concerne  »la sécurité des véhicules », on peut citer comme réalisations, la concession de la visite technique des véhicules depuis 2007 ; le guichet unique automobile et le projet de renouvellement du parc automobile.
Au niveau du 4ème pilier intitulé  » sécurité des usagers », on peut retenir la conception graphique des messages sur la sécurité routière ; la diffusion du film documentaire et des sketches, et l’institutionnalisation de la célébration de la journée Africaine de la Sécurité Routière.
Concernant le 5ème pilier,  » réponse aux accidents », les réalisations concernent la création de la Direction
Générale de la Protection Civile et son déploiement sur le territoire national ; la création et l’installation du SAMU le 16 mars 2013 et l’amélioration des services d’urgence au niveau des hôpitaux et des différents centres de santé. Le ministre des Transports, M. Saley Saidou, a fini son intervention par cet appel :  »la vie humaine est le bien le plus cher, préservons-la en respectant les règles de sécurité routière et en évitant d’endeuiller nos familles ».
Le gouverneur de la région de Maradi, M. Abdou Mamane, qui est intervenu auparavant, s’est réjoui du choix de Maradi pour abriter la célébration de cette journée. Il a indiqué que la circulation est très difficile dans la ville de Maradi du fait des travaux en cours dans le cadre de Mardi Kolliya. Il a regretté que les rapports quotidiens fassent état de plusieurs cas d’accidents mentionnés.  »Pire, d’après les informations, les accidents routiers tuent plus que le SIDA. Cela est préoccupant en ce sens que non seulement nous avons des morts, mais aussi des invalides à la suite de ces accidents. Quoi de plus normal que d’attirer l’attention des conducteurs sur le respect du code routier », a-t-il dit. Le gouverneur de la région de Maradi a indiqué que cela passe par une conduite à l’état lucide et il y a lieu d’appeler la population de Maradi à plus de prudence et à l’observation stricte du code routier.
Soulignant que l’excès de vitesse est l’un facteur des accidents, le gouverneur Abdou Mamane a appelé les uns et les autres à plus de responsabilité.
Le président du Conseil de ville de Maradi a souhaité la bienvenue à la délégation ministérielle, et souhaité que cette rencontre permette d’améliorer significativement les effets de la circulation routière conformément à la réglementation en vigueur dans notre pays.
lesahel.org