QUE C’EST DUR, L’OPPOSITION !

Des illuminés de la grande muette ont voulu prendre un raccourci, même en marchant sur des cadavres s’il le fallait, pour produire un quelqu’un qui se fera propulser ancien Chef de l’Etat. Profiter d’une triste volonté systématique de nuire, avec comme cerise sur le gâteau, une avalanche de galons ou une bonne poignée d’étoiles sur l’uniforme, accompagnée d’une retraite dorée. Et lorsque la politique de l’autruche qui anime certains les pousse, non seulement à douter de la thèse du complot déjoué, mais à ne pas y croire du tout, nous sommes tout simplement atterrés.

Faire la politique c’est avant tout participer à l’équilibre social, aider le régime à réussir malgré ses imperfections et souffrir avec lui dans la conception et la mise en œuvre des réalisations en faveur du peuple, en s’impliquant dans la recherche de solutions porteuses d’espoir. Malheureusement, A mesure que la date du 21 février approche, on découvre toute l’intensité de la volonté de certains à attiser la recrudescence d’une mauvaise façon de s’opposer en se basant sur la recherche de solutions trop souvent désespérées.

C’est à l’image des caïds de l’école qui s’évertuent à devenir les caïds de la ville. Leurs chances sont très minces car ces augures qui avaient commencé par perdre de la voix, semblaient avoir été réduits à jouer des pipeaux pour n’attirer que des sourds. La cause est maintenant plus clairement perçue comme une débandade mal cachée, soustendue pour les uns par l’incapacité avérée d’aller aux élections par manque de ressources financières asséchées par l’effritement de leur électorat, et pour les autres, par la crainte d’affronter le candidat du PNDS et de ses alliés, candidat dont ils se sont finalement résolus à reconnaître la force herculéenne.

Nous avons tous le devoir de fermer définitivement la page constante des offenses et les prédictions d’une campagne explosive. C’est aussi comme ce dinosaure de la scène politique, responsable d’un tout minuscule parti et qui, une fois tombé en disgrâce, se mis à pourfendre les amis avec lesquels il avait fait du chemin pendant un mandat. Il oubliait que lorsqu’on décide d’exagérer sa réelle influence, on se retrouve pris en étau dans une jungle où pullulent des égocentriques mécontents.

Ces derniers vous tolèrent à peine et vous font asseoir à leurs côtés en détournant la tête. Ce dinosaure ne semble pas pour autant désappointé mais gageons qu’il n’espère certainement pas grand-chose de la part de ceux qui ont bien voulu l’accueillir, conscient qu’il est du fait qu’ils ne lui réserveront pas une place en dehors de celle souvent prévue pour ceux qui ne respectent pas la parole donnée. Quand on se trouve dans un dilemme pareil, on s’assume courageusement en gardant à l’esprit que les nouveaux amis sont sur leur qui-vive et ne peuvent se permettre d’avoir aucune espèce de confiance en ce nouveau venu.

Ils demeurent véritablement insatiables et semblent avoir trouvé toute une hargne combattive dans la révé- lation des insuffisances, arguant qu’on aurait pu mieux faire. Ils sont néanmoins dans l’incapacité de nous indiquer un pays, un seul, dans lequel tout a été par faitement conduit durant un mandat de cinq ans, un pays où tous les problèmes ont été résolus en cinq ans. Qu’ils se souviennent que certains avaient tranquillement exercé le pouvoir pendant une bonne dizaine d’années d’affilé et ont pourtant demandé une petite rallonge, que les démocrates et une certaine CFDR ont empêchée.

Ce rappel est une donnée importante que d’autres tiennent à nous faire oublier. Ces politiciens peuvent ont d’énormes difficultés à présenter une mine rayonnante, au lieu de la déconfite que certains arborent depuis bientôt cinq ans et surtout depuis le départ de ces milliers de leurs militants, déçus et s’étant sentis roulés dans la farine. Cette attitude se comprend de mieux en mieux, ce qui amène ces militants désemparés à découvrir les vraies raisons pour lesquelles les élections locales avaient été exigées à cor et à cri. Ils se demandent si cette exigence aurait pu atténuer les continuels rejets de toute proposition même devenue consensuelle ou de tout acte légal entrant dans le cadre des préparatifs des élections.

Ils en déduisent que les échéances électorales n’était pas en fait une préoccupation pour leurs responsables qui ont d’autres comptes plus pressés à régler. Même si l’on peut user de la liberté d’expression, de la critique sans mesure et d’une certaine impertinence parfois, les nigériens refusent d’accepter cette obsession viscérale à perturber le cours normal de ce mandat. Tant que cette obsession continuera d’être leur arme, ils ne pourront pas redynamiser ces partis en déchéance ou ayant perdu la confiance de leurs militants. Il est inutile de passer à côté de ces possibilités à aller de l’avant qui s’offrent à nous pour nous engouffrer dans un rétropédalage désastreux.

La campagne sera certainement mouvementée mais les électeurs éviteront de se faire prendre dans les mailles de ceux qui pré- sument, sans aucune preuve tangible, d’élections truquées. Ils ont intérêt à savoir qu’ils sont peut- être entendus par les quelques partisans qu’il leur reste, mais il est indéniable que ces derniers ne sont nullement portés à y prêter une oreille attentive. On ne peut que les encourager à prolonger ce cauchemar, en maintenant ainsi leurs propres militants visiblement éperdus, jusqu’à l’ouverture officielle de la campagne électorale. Ces militants déboussolés iront peut-être voter mais en se pinçant sûrement le nez.

Personne ne peut comprendre que des acteurs impliqués dans un processus, veuillent mettre un frein à une participation aux préparatifs, parler pompeusement de report ou affirmer que les élections n’auront pas lieu, tout en pensant le contraire. La frange qui joue à laisser ses chaises vides n’a apparemment pas été attentive au discours du Président de la République dont la crédibilité n’a pas été écornée, et qui a, à son profit, la carapace endurcie par son expé- rience en matière politique et par sa grande humilité, raison pour laquelle il mérite le soutien populaire qui lui est aujourd’hui réservé.

Ceux qui se sont fatigués à inventer de multiples facteurs de blocage et les tentatives infructueuses de lui faire quitter sa fonction (requête de mise en accusation, tentative de coup d’Etat,) doivent arrêter de perdre ce pré- cieux temps qu’ils devaient consacrer à leurs devoirs envers la Nation, et aller dé- mocratiquement aller à l’assaut de l’électorat. Qu’ils l’accompagnent pour mener à bien les tâches que le peuple lui a demandé d’accomplir et pour lesquelles il a été investi. Espérons que le groupe ayant essayé d’attenter à sa vie et à la sécurité de l’Etat, constitue le dernier à vouloir prendre le pouvoir par la force et diriger ce pays sans passer par les urnes.

Nous sommes dans un Niger nouveau depuis 2011.L’année 2010 ayant été le millé- sime de la fin des coups d’Etat, il se confirme peu à peu, que la géopolitique de la sous-région, les enjeux de la démocratie et la vertu de l’Etat de droit sont désormais à jamais ancrés au centre du dispositif de la gouvernance et dans les esprits. Les exemples sont légions pour démontrer que l’utilisation de la manière forte par des civils ou des militaires pour capturer le pouvoir est derrière nous. L’exemple le plus frappant a été donné par nos voisins du Burkina.

Il est difficile (mais possible) de croire que ceux qui se sont ligués dans cette aventure et qui s’y sont finalement gourés, la préparaient pour leur propre compte. Comme s’il y a un vrai bonheur à se sentir heureux tout seul.  Les ambitieux doivent laisser ce pays poursuivre son ascension vers le développement sans possibilité de l’entraver ni cette omniprésence de la hantise d’un coup d’arrêt inopportun. La population a encensé sa vaillante Armée et elle continue de lui garder la confiance due à la forme républicaine de sa mission et créer les conditions devant la maintenir en état de veille maximum et permanent.

Nous nous faisons le devoir de lui tirer une fois de plus le chapeau. Ce regain de sympathie qui a suscité une réaction unanime et spontanée, consolide l’adhésion totale du peuple à soutenir les options des dirigeants actuels, qui ne manquent pas de pertinence dans leurs programmes en vue d’améliorer les conditions de vie des nigériens. Nous sommes rassurés qu’il y a de nombreuses bonnes réponses qui ont été apportées aux besoins essentiels des citoyens, ce qui est un des solides éléments de l’exercice du pouvoir. La Renaissance n’a pas échoué et elle n’échouera pas.

Innocent Raphael (Le Républicain N°2058)