Vers le jugement au fond de l’affaire des bébés importés ?

Après le rejet de la demande de liberté provisoire des avocats de Hama Amadou par la Cour de cassation qui a déclaré cette demande irrecevable, à en croire Me Souley Oumarou, l’on s’achemine vers le jugement au fond de la tristement célèbre affaire des bébés importés.

En effet, selon les avocats de Hama Amadou, il est question plutôt de la désignation du juge qui doit juger de cette affaire soit au niveau du tribunal de Niamey soit à la Cour d’appel selon Me Souley Oumarou qui espère avoir le « bon juge » désigné par la Cour de cassation.

Ce juge sera « forcément » lié puisque l’affaire aura été déjà appréciée par la Cour de cassation. Et Me Souley Oumarou de préciser leur intention de déposer sans délai une nouvelle demande de liberté provisoire car, estime-il,  dans une trentaine de personnes impliquées dans cette affaire, aujourd’hui il n’y a que Hama Amadou qui croupit en prison. Les autres accusés étant en liberté provisoire. Me Souley rappelle même qu’un prévenu dans la même affaire n’a séjourné que deux semaines en prison alors que Hama Amadou aura bientôt un mois à Filingué.

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Mais il y a lieu de préciser à l’encontre de la défense de Hama Amadou qu’elle aura bien voulu compliquer le cas Hama Amadou en le laissant non seulement fuir mais aussi dans sa fuite, un an durant, il n’a que vilipendé le pays et ses institutions y compris la justice. Il va sans dire que cette fuite et ces actions de sape éloigneraient le dossier Hama Amadou des circonstances atténuantes. Il serait très hasardeux d’accorder la liberté provisoire à un prisonnier qui sait tromper la vigilance de tout le monde même aux frontières nationales !

On pourrait par ailleurs, parler d’une évolution de la défense de Hama Amadou qui envisage désormais le jugement au fond du dossier. Du moins Me Souley Oumarou se délecte de la désignation éventuelle d’un juge par la Cour de cassation qui serait selon lui « forcément le bon juge ».

Et pour rappel, si l’étape de jugement au fond n’a pas eu lieu c’est justement dû au dilatoire des avocats de la défense qui avaient estimé que tant qu’il n’y aura pas plainte des parents naturels des bébés ou de l’Etat nigérian autant ne pas poursuivre leurs clients. Et cela avait constitué une obstruction totale dans la procédure du traitement de ce dossier. Mais c’était sans compter sur la détermination du ministère public à vouloir rendre justice dans cette affaire quels que soient le grade des prévenus. En son temps, le ministre de la justice Marou Amadou l’avait promis : personne n’échappera à la justice dans cette scabreuse affaire, car nul n’est au-dessus de la loi, avait-il martelé.

Au lieu de perdre son temps dans la stratégie de la « défense de rupture », cette invention de Me Jacques Vergès consistant à exporter le dossier en dehors du tribunal dans la quête de la compassion de l’opinion publique, la défense de Hama Amadou se rend à l’évidence du caractère contreproductif de ses actions. Et pour rappel, la « défense de rupture » n’est porteuse que sur des dossiers des acteurs engagés pas sur des cas honteux comme ce scandaleux trafic des bébés.

N’est-ce pas aussi la défense de Hama Amadou qui l’a empêché de procéder purement et simplement au test ADN comme moyen le plus sûr pour se laver de cet affront ?

Tiemago Bizo