RENDEZ-VOUS AVEC L’HISTOIRE LE 21 FEVRIER : ELECTIONS PRESIDENTIELLE ET LEGISLATIVE OU COMPLOT CONTRE LE PEUPLE ?

IL nous appartient en tant qu’acteur de la société de dire ce que nous pensons de la vie politique de notre nation tout en dénonçant certaines pratiques quand bien même que la plaie qui s’infecte ne regarde que le pied de celui qui la porte. Autrement dit, leurs discours (Majorité comme Opposition) n’engagent qu’eux et ceux qui les écoutent. Ainsi, un 21 février nous aurons un rendez-vous crucial avec l’histoire : Élections Présidentielle et Législative.

Ils sont au nombre de quinze. Quinze candidats à vouloir briguer le poste de la magistrature suprême. Ainsi, de part l’histoire s’agissant des élections au Niger, nous avons toujours pensé que la classe politique s’est toujours réfugiée derrière le débat sur le fichier électoral et la transparence des élections pour ne pas aborder les vraies questions et poser le vrai débat. Ceux qui sont au pouvoir, c’est sous le soleil que nous allons nous aligner pour les voter, et ceux qui sont dans l’opposition, c’est aussi sous le soleil et la poussière que nous allons nous aligner pour écouter leurs discours et aller les votés, mais en réalité quels sont ceux-là qui se soucient du peuple ? Nos problèmes demeurent à l’horizon, s’assombrissent davantage pour toute cette jeunesse dont le rêve est de réussir dans leur vie pour soulager leur famille.

Aujourd’hui, force est de constater que ce ne sont plus les jeunes qui sortent de ce cercle vicieux de la pauvreté, lequel cercle est entretenu par ce népotisme qui continue son bonhomme de chemin au grand dam des centaines de ces milliers de jeunes nigériens qui avaient pourtant considéré et respecter cette classe politique dans son ensemble, et dont malheureusement d’aucuns les suivent aveuglement.

Malheureusement depuis la venue de la démocratie, le débat a été essentiellement électoral. Nous n’avons jamais eu un véritable débat dans le pays. On ne devrait même pas parler de débat vu qu’il en n’existe guère dans ce contexte, dans la mesure où un débat se veut constructif et instructif. Quelle est la place de l’Economie, de la Gestion, du Droit, de l’Education Nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Campagne agricole, du Chômage, de la Pauvreté, de la Santé, des Finances Publiques qui sont les nerfs de l’Etat ? Quelle est la place de ces nouveaux concepts à savoir la Lettre de Politique Sectorielle de Développement (LPSD), de transparence, de bonne gouvernance et de participation qui sont au cœur des nouvelles stratégies de lutte contre la pauvreté, pour un développement durable, dans ces farces télévisées et médiatisées ? Si ce n’est que l’injure qui est servie journellement comme « petit-déjeuner, déjeuner et dîner » dans ces débats. . De nos jours effectivement, il n’y a point d’idéologie adoptée par cette meute politique nigérienne. Ils ne sont ni démocrates ni socialistes, ni progressistes ni centristes, ils n’appartiennent ni la droite encore moins la gauche. Incapable de défendre les idéaux de leurs propres colorations politiques, ils se contentent de pervertir le débat politique. Nous devons refuser que l’opposition et la majorité actuelle nous refassent le coup en esquivant les débats, les confrontations d’idées, bref les véritables questions.

Quand dans certains pays, nous voyons des hommes politiques montés et descendre dans les sondages, c’est par rapport aux actions qu’ils posent et leurs effets sur le quotidien des populations. Ils ne résonnent pas en termes de qu’est ce qu’on va me donné, ni en termes d’ethnie, de région ou autres considérations. Mais il ne faut pas se faire d’illusions : la plupart d’entre eux feront l’impossible pour ne pas avoir à se prononcer sur ces questions, et même pour éviter qu’on les leur pose. Il appartient donc aux électeurs d’obtenir des réponses à des questionnaires sur les sujets essentiels pour pouvoir choisir lucidement celui dont dépend notre avenir.

Une classe politique majorité comme opposition incapable de se prononcer sur les vraies questions structurelles et conjoncturelles de leur pays, de présenter un programme, et une vision cohérente de sa politique, ne peut nullement créer que l’illusion, « l’ambiguïté » même d’un développement. En effet, cette classe politique complote contre le peuple, profitant des maigres ressources du pays oubliant au passage que c’est grâce à la République, qu’ils sont devenus « quelqu’un » aujourd’hui, surtout que la plupart d’entre eux ayant bénéficié des allocations familiales du collège au lycée, puis des bourses d’études (nationale ou de coopération) pour leurs cycles universitaires et dont d’aucuns jusqu’en doctorat et dont la majorité à l’extérieur pour ne pas dire chez la métropole donc appelant plus de ressources.

Aussi, cette meute politique qui à leur époque l’État nigérien leur a crée des conditions d’études hyper favorables n’hésitant pas à mettre à leurs dispositions souvent l’avion militaire ou privé pour les vacances au pays, voilà comment ils en remercient « maman Niger ». Toujours la même sortisse, le même complot, le même refrain, la même diversion, bref la même mafia contre le peuple. Le seul perdant dans toute cette entreprise en liquidation est l’associé majoritaire qu’est le peuple, donc vous et nous !

Refusons le faux débat dans lequel on veut nous enfermer et exigeons un vrai débat entre majorité et l’opposition sur les vraies questions, car aujourd’hui au Niger, les élus à commencer par le futur Président et les parlementaires, ont tous des CDD ( Contrat à Durée Déterminée) très précaire alors que les fonctionnaires, les étudiants, ont des CDI. Cela veut dire que les hommes politiques passent, alors que les institutions et ceux qui vont les animer demeurent. Au finish, nous demandons une fois de plus la tenue de ces débats si possible télévisés, car ils diront beaucoup de ce que sont les candidats, de la sincérité de leurs convictions, des moyens qu’ils comptent se donner pour agir et, surtout, de la pertinence de leur projet de société, surtout que « L’avantage des idées reçues est qu’on a besoin de les démontrer » nous dit Gustave Flaubert.

SAMI Youssoufou étudiant à Bordeaux Ecole de Management de Dakar.       (BEM DAKAR)