Billet : Paradoxe à la NIGELEC !

« L’électricité de plus en plus rare … mes factures d’électricité de plus en plus élevées… sacrée Nigelec même quand le compteur ne tourne pas …tu es facturé quand même… en plus le gars du re-levé ne passe plus voir mon compteur … le département facturation imagine ce que je consomme à distance … la Société Civile utile voilà un combat pour vous ! ». Une alerte. Le cri de coeur de Harouna Moumouni sur Facebook.
« Je ne me rappelle pas personnellement avoir vécu un Ramadan aussi désorganisé que celui de cette année car la plupart de mes programmes sont chamboulés à cause des coupures d’électricité qui nous empêchent de travailler de nuit comme de jour sans compter que la facture d’électricité ne fait que grimper. Chose incompréhensible: on souffre des coupures et on paie plus des frais! Je voulais réagir à cette situation depuis quelques jours, mais les mots me font défaut et la hantise d’une coupure d’électricité m’effraie car même mon petit groupe électrogène que j’utilise a fini par s’éclater car il était devenu ces derniers temps la source principale de fourniture de notre énergie… », s’indigne, pathétique, Cheikh Boureima Abdou Daouda sur les réseaux sociaux en appelant les gens à endurer l’épreuve. Patiemment.
Il est en effet récurrent d’entendre des citoyens se plaindre : malgré le délestage excessif, la Nigelec a tendance à facturer plus. Un vrai paradoxe. Comment admettre en plus des mille et un dommages provoqués au consommateur par la nationale d’électricité, ce malin plaisir à vouloir encore le marauder ?
Il n’est plus question ici des raisons du délestage ambiant puisque depuis que le DG de la NIGELEC a dit de façon péremptoire que « personne n’a de solution à ce problème sauf Dieu », les citoyens rationnels prennent leur mal en patience. Mais il est plutôt question ici, même si on ne peut pas offrir de l’électricité au consommateur pour son argent, de facturer justement ce qu’il consomme. Ni plus. Ni moins. Le juste prix du KWH.
Et comme Harouna Moumouni et Cheikh B., ils sont nombreux à indexer le service facturation de la Nigelec. Des releveurs de plus en plus invisibles et des factures de plus en plus disproportionnées par rapport à la consommation réelle. Un autre puzzle à décomposer par les responsables de laNigelec.
En attendant le miracle de la centrale de Gorou Banda, et si la Nigelec commence à assainir ses relations avec sa clientèle ? Face aux appréhensions et préjugés au sein de l’opinion, il est plutôt question pour cette société de rétablir la confiance entre elle et les consommateurs. Et pour ce faire, il faudrait, entre autres mesures, convaincre les uns et les autres qu’ils payent réellement ce qu’ils consomment.
Ailleurs, des actions solidaires des consommateurs pourraient condamner la Nigelec à se reprendre voire à payer le trop perçu. La société civile a bien d’autres chats à fouetter pour laisser les citoyens s’embourber dans des conjectures.
Heureusement pour ce pays, sous Ramadan, il y a bien des prédicateurs comme Cheikh Boureima pour enseigner la bonne nouvelle : «Et endure ce qui t’arrive avec patience. Telle est la résolution à prendre dans toute entreprise!».
EMS