Billet : Entendre la cause de l’école nigérienne !

L’école publique nigérienne s’achemine-t-elle vers une année blanche ? Au regard des grèves perlées des enseignants dans le secteur public, il est fort à parier que  si le gouvernement n’y prend garde,  l’année scolaire se trouve dans une très mauvaise passe. Qui plus est, les autorités scolaires ont réussi le triste record de réunir plus que jamais les syndicats jadis divisés et éparpillés.

Ces derniers, conscients que l’union fait la force, viennent de taire leurs contradictions internes et secondaires pour faire face à la contradiction fondamentale que sont leurs intérêts matériels et moraux. L’on se rend compte à l’évidence que depuis quelques années les syndicats ont presque oublié cet élan de sacrifice pour mettre en place une union sacrée à l’image de celle que la Cause,  le Synaceb et consorts ont réussi à forger dans l’unique but d’aboutir leurs revendications corporatistes.

Au gouvernement, il faut savoir faire avec, inutile de continuer dans une logique inopérante en considérant que les syndicats sont mus par des intérêts partisans. Nous le disons tout net : autant le ministre de l’enseignement supérieur a su mettre de l’eau dans son lait autant ses autres collègues doivent se reprendre pour que simplement la cause de l’école nigérienne soit entendue. L’heure est grave.  Il y a des signes qui ne trompent pas. Les autorités doivent être sensibles aux alertes d’un malaise profond dans le pays. C’est un secret de polichinelle : rien ne va plus dans nos écoles publiques. Tout discours qui se démarquerait d’une approche dialogique pour résoudre le problème du moment à savoir remettre l’école publique sur les rails relèverait d’une vue de l’esprit et friserait l’irresponsabilité. Il est temps, après presque un trimestre qu’élèves, enseignants et parents se fixent définitivement sur la couleur de l’année scolaire 2016/2017. En signant l’accord (qui n’était certes pas  gagné d’avance)  avec les étudiants, le ministre Mohamed Ben Omar vient d’indiquer la voie à ses collègues du secteur éducatif. Il faut franchement entendre la cause de l’école nigérienne !

EMS