L’illumination qui éclairera le chemin de ceux qui respectent notre terre

Pince-sans-rire, Dr. Richard Byron-Cox, l’est. « Je ne suis pas photogénique, et il est impossible de trouver une photo de moi qui prouve le contraire » assure-t-il à la fin de cette interview. Sa beauté, s’il pense qu’elle n’existe pas sur les photos, elle doit certainement être dans ses actions pour la protection de l’humanité à travers l’environnement. Et selon lui, c’est son admiration pour Le Capitaine Thomas Sankara qui renforce ses actions de chargé de l’Alignement des programmes d’actions à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) basé à Bonn en Allemagne. Depuis plus de 20 ans, Dr. Richard Byron-Cox, ce natif des îles de Saint-Vincent-et-les Grenadines, un archipel de près de quarante petites îles dans la mer des Caraïbes, enseigne dans les universités du monde d’Oxford en Angleterre à Makarere en Ouganda ; en passant par Yonsie en Corée du Sud, ou de celle Kharazmi en Iran. L’un des pères fondateurs aux Nations Unies du concept de la Neutralité de la dégradation des terres, Byron-Cox pense que ce concept peut aider le Burkina Faso tout comme les autres pays souffrant d’inondation et de sécheresse à être autosuffisants, libres, et respectueux de l’avenir et du devenir de leurs populations. Interview depuis Bonn avec Ramata Soré.

R.S. : Comment définissez-vous le concept de neutralité en matière de dégradation des terres lié aux inondations ou à la sécheresse dans un pays comme le Burkina Faso ?

Richard Byron-Cox (R. B-C.) : La neutralité en matière de dégradation des terres est un état par lequel la quantité et la qualité des ressources foncières nécessaires pour soutenir les fonctions et les services de l’écosystème et améliorer la sécurité alimentaire demeurent stables ou s’accroissent dans le temps et dans un espace donné. Les deux problèmes, que vous identifiez, concernant le Burkina Faso, impliquent que le pays change sa relation à la question de la gestion des terres de telle sorte que les inondations et les sécheresses soient réduites à un minimum, si bien sûr, elles ne disparaissent pas. Par ailleurs, sa politique internationale doit convaincre d’autres que la neutralité en matière de dégradation des terres n’est pas seulement d’importance nationale, mais mondiale. Concrètement que signifie tout cela ? Eh bien, cela signifie que le Burkina Faso tout entier et non pas seulement le gouvernement ou les agriculteurs, doit appréhender la juste valeur de la terre et initier donc des actions car le Burkina Faso dépend fortement de la productivité de ses terres non pas seulement pour le progrès économique, mais aussi pour la cohésion sociale, et donc pour le bien-être de l’Etat Même ! Il est donc absolument nécessaire que cela se reflète dans sa politique intérieure et extérieure.

R.S. : En ce qui concerne les inondations ou les sécheresses, pourquoi ces dangers naturels touchent tant le Burkina Faso ?

R. B-C. : Analysée sous plusieurs angles, la question est intéressante et pas seulement du fait que ce sont des faits isolés touchant le Burkina Faso. La vérité est que, peu importe la particularité d’une localité, l’environnement est un tout. Donc, il n’y a pas de frontières nationales quand il s’agit de l’environnement. Par conséquent, ce qui se passe au Burkina Faso en ce qui concerne les sécheresses et les inondations est directement lié à l’économie du carbone, à la pratique de l’économie néolibérale ; et la compréhension limitée qu’a l’humanité de ces vérités fondamentales. Selon les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, l’activité humaine contribue au changement climatique, ce qui entraîne notamment une augmentation de l’intensité et de la fréquence de ces risques naturels.
La question est également intéressante du fait de l’emploi « dangers naturels ». Où est la ligne de démarcation entre les dangers naturels et les risques anthropiques de nos jours ? Il est clair, très clair, que ces fréquentes sécheresses et inondations, de plus en plus longues et dangereuses sont surtout occasionnées par l’action humaine. Est-il donc correcte de les appeler « naturels » dans le vrai sens et l’esprit du mot ? » Juste quelque chose sur quoi réfléchir !

R.S. : Comment expliquez-vous la corrélation entre inondations récurrentes ou sécheresses au Burkina Faso avec ce qu’on appelle l’accaparement des terres, l’expansion des villes ou tout simplement le développement ?

R. B-C. : Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de faire une corrélation. Soit cela existe ou non. Je n’invente jamais rien. Je dis simplement la vérité ! Maintenant, pour répondre à la question d’une manière très directe : d’une façon générale, les gens « accaparent les terres » pour les utiliser à des fins commerciales. Alors qu’est-ce que cela implique ? Eh bien cela signifie : détruire l’écosystème naturel et donc les fonctions de ce dernier. Cette destruction a des effets à long terme sur le micro climat et ultimement sur le climat mondial. Tout cela engendre bien sûr des changements non seulement dans et sur l’environnement en termes d’eau et de nutriments importants, mais également sur la façon dont les gens vivent. Il faut dire que la plupart de ces effets doivent encore être sérieusement étudiés et donc compris.
Plus particulièrement, l’accaparement des terres implique une primauté de l’économie. Qu’est-ce que je veux dire par là ? Eh bien que l’environnement et sa protection deviennent secondaires. Les individus s’intéressent au profit plutôt qu’aux conséquences environnementales à long terme. En ce qui concerne l’expansion des villes et le « développement », il ne fait aucun doute que la pollution s’accroit à cause du CO2 qu’engendre « l’économie du carbone ». Les villes exigent plus d’eau, d’énergie, de nourriture, ce qui provoque la destruction de forêts. Dans nos efforts pour satisfaire ces exigences, nous commettons des dommages incalculables à l’environnement que nous payons avec des inondations, des tornades, et sécheresses d’une violence inouïe. Les villes telles que nous les construisons maintenant sont plutôt nuisibles qu’utiles à l’environnement, et donc à notre bien-être et à celui de la planète.

R.S. : Lorsque les personnes perdent l’accès à la terre, nombreuses deviennent des migrants économiques, s’ajoutant aux pressions sur les ressources et la gouvernance pas seulement au niveau local, mais aussi au niveau mondial si nous considérons ce qui se passe à Ceuta et Melilla selon l’Ancienne ministre malienne de la culture, Aminata Traoré. Comment cette remarque vous interpelle ?

R. B-C. : Beaucoup ont une conception fausse des causes fondamentales de la migration de masse. La cause de la migration de masse a TOUJOURS trait à « l’absence d’opportunité chez soi ». Certes, il existe d’autres causes, mais la migration de masse est liée aux manques d’opportunités qui menacent l’existence même des personnes dans leur lieu d’origine ! Les inondations et les sécheresses mettent en péril la vie des gens. La terre offre peu ou rien à manger et plus que cela, ces fléaux tuent directement les gens. A cet égard, Aminata Traoré a absolument raison. La vague de migrants qui cherchent à se rendre en Europe, risquant tout ce qu’elle a, c’est-à-dire la vie, parle d’une réalité où il n’y a même pas un infime trou d’espoir, pas guère plus qu’une porte ou une fenêtre d’opportunités pour des gens qui veulent simplement vivre. Remarquez ! Je n’ai même pas dit vivre décemment !

R.S. : En effet, il y a de beaux récits et discours sur la neutralité en matière de dégradation des terres, comment cette neutralité pourrait-elle d’une manière pragmatique être utile aux populations victimes des inondations, des sécheresses, des migrations de masse, ceux qui dépendent de la terre pour survivre ?

R. B-C. : C’est une question très importante et qui me préoccupe quotidiennement. Toutes les connaissances, expériences, formations, et faits assimilés sont importants, utiles, et donc nécessaires. Cependant, il existe certaines limites très sérieuses à leur utilité, à leur mise en pratique, à leur accessibilité, et à leur contenu, notamment parce que nombreuses sont les personnes qui n’ont pas accès à Internet, surtout dans les localités où l’on a vraiment besoin de ces informations. La plupart de ces informations sont « unilatéralement produites » et cela dans leur contenu. Tout vient du soi-disant « monde développé ». Est-ce parce que les gens du soi-disant « tiers monde » sont si stupides et ne peuvent donc rien ajouter qui pourraient améliorer leurs propres conditions ? Nous avons besoin d’un système d’échanges entre les agriculteurs et un autre entre les utilisateurs « directs » des terres (notez que je n’ai pas cité les consultants ou bureaucrates comme moi). Il faut donc un système qui oublie le processus de production de rapports après production de rapports, et qui met l’accent sur comment livrer l’information aux populations !!! Avec la réalisation de la neutralité en matière de dégradation des terres, l’objectif est donc de placer les gens au centre et au front de ce processus. Toute autre approche échouera. Et cela est vrai pour toutes les questions touchant aux sécheresses, aux inondations, ou tout autre évènement.

R.S. : Vous semblez admirer Thomas Sankara et nous connaissons tous son engagement à donner de la dignité à son pays et à son peuple, et pas seulement eux. Vous en tant qu’expert, laquelle de ses actions en ce qui concerne la protection des terres pourrait encore être utile au Burkina Faso et cela en fonction de ce qui se passe dans le pays ?

R. B-C. : Je ne souhaite pas faire de commentaires sur la politique interne ou externe du Burkina Faso. Cela incombe aux politiciens burkinabè. Mais en toute sincérité, je sais que le Capitaine Thomas Sankara compte aussi bien pour son pays que pour toute l’Afrique. Pour cela, je l’ai aimé et je l’aimerai toujours, parce que j’aime l’humanité dans son ensemble. Que son âme repose en paix !
En ce qui concerne les terres, je suis fermement convaincu que sa politique de prévention de la famine par l’autosuffisance agricole et la mise en œuvre de la réforme agraire nécessaire est superlative à tout ce qui a été fait avant ou après lui. En effet, la mission du Capitaine Sankara (et j’utilise ici le mot Capitaine signifiant un véritable leader, pas seulement son rang militaire), de planter des millions d’arbres pour arrêter la désertification croissante au Sahel ; son programme de redistribution des terres, et sa défense des droits de la femme étaient toutes des politiques qui protégeaient la terre et qui, d’égale importance, offraient des possibilités aux pauvres de notre humanité ! A cet égard, sa politique a été, est, et restera une illumination qui éclairera le chemin de ceux qui respectent l’environnement et en particulier notre terre, qui croient en la dignité de toute l’humanité, et prennent en considération le bien-être du voisin ! Que l’âme de cet homme qui a tant promis à l’humanité repose en paix !!!

R.S. : Vous semblez estomaqué par ce qui se passe au Burkina Faso actuellement pour ne pas vouloir parler de ça. Pourquoi donc ?

R. B-C. : Je répète que ce n’est pas à moi de commenter la politique du Burkina Faso. Ma tâche est d’aider, dans mon domaine d’expertise, tous les peuples dans leur développement. J’ai donc une obligation envers le peuple du Burkina Faso à cet égard. Comme le Capitaine Sankara, j’ai foi aux peuples de cette terre. Ce n’est pas un hasard s’il a rebaptisé le pays « Pays des Hommes intègres ». Le développement est un voyage avec de nombreux défis à tous les niveaux. Nous devons être prêts à rencontrer ces difficultés, et nous engager à les surmonter ! Une des leçons qu’il m’a apprises !

R.S. : D’ici 2030, l’objectif de la neutralité en matière de dégradation des terres, je cite, est de « lutter contre la désertification, restaurer les terres et sols dégradés, notamment les terres touchées par la désertification, la sécheresse et les inondations, et s’efforcer de parvenir à un monde sans dégradation des sols ». Un pays comme le Burkina Faso a de nombreuses priorités en matière d’éducation, de santé, etc. Comment peut-il donc arriver à réaliser ces objectifs d’ici 2030 ?

R. B-C. : Ce n’est pas aussi difficile qu’il y paraît. Si nous considérons que les défis énumérés ici sont d’abord et avant tout des symptômes et que nous devons soigner la maladie, alors conceptuellement nous sommes sur la bonne lancée. Un fait que je peux énoncer en répondant à votre question est le suivant : Il est connu que l’être humain peut vivre six minutes sans oxygène, six jours sans eau, et soixante jours sans nourriture. Maintenant, lequel de ces trois pouvons-nous avoir si nous sommes sans terre ? Ça me ramène au Capitaine Sankara. Il a clairement compris ce qu’est la maladie. Rappelez-vous, le Capitaine Sankara n’a JAMAIS vu l’aide étrangère comme La solution. Jamais !! Sa philosophie prêchait l’autonomie africaine. Le NEPAD est maintenant d’accord avec lui pour dire que les réponses aux maux de l’Afrique « se trouvent dans et sur ses terres. »

R.S. : La neutralité en matière de dégradation des terres est un concept de verticalité descendante que les populations rurales ou même celles des villes connaissent à peine. Comment ces personnes et leur pays qui ne disposent pas du cadre nécessaire, des ressources financières, et techniques pourraient réaliser les objectifs de ce concept et permettre donc un développement durable… ?

R. B-C. : Les 17 objectifs de développement durable adoptés par les Nations Unies l’année dernière visent avant tout le bien-être des populations. Comme je l’ai dit plus tôt, les personnes doivent être les acteurs aux centres et à l’avant du processus. La façon dont cela se traduit dépend beaucoup des médias et des organisations de la société civile. Il est de leurs responsabilités d’informer les communautés. Il incombe aux médias d’aider les gouvernements à s’acquitter de leurs obligations. C’est la responsabilité des médias de mettre aux jours les souffrances des communautés et cela en leur rendant visites. Nous blâmons tous les gouvernements et, à juste titre, dans bien des cas. Mais nous devons nous demander : et quelle est ma responsabilité ? Il est temps que les médias fassent leurs introspections !
Par ailleurs, la justice ne peut jamais être un gain sans lutte, l’histoire l’a montrée. Maintenant, de la même manière que le Capitaine Sankara a créé des institutions pertinentes là où elles n’existaient pas, de la même manière, il a changé les politiques. De la même façon, il a permis que les populations travaillent dans et pour leurs propres intérêts, nous pouvons donc le faire aussi. Si la croyance est que la justice sur le terrain peut être garantie par quelque seigneur lointain dans des contrées lointaines, alors c’est une illusion à poursuivre mais jamais à atteindre ! C’est pourquoi l’un des principes fondamentaux de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification est l’approche ascendante. Dans la réalisation de la neutralité en matière de dégradation des terres, cette approche doit être prise en compte. Et, cessons d’exiger que les gouvernements le fassent et commençons en donnant l’exemple.

R.S. : donc, dites-moi Dr. Byron-Cox, où sont les populations locales ou rurales et leurs connaissances vu que les concepts que les organisations internationales pensent clés sont toujours unilatéralement imposés à nos populations à travers des programmes et projets que subissent nos pays ?

R. B-C. : Vous avez raison de dire que les mécanismes permettant une participation pleine et effective de la population rurale et locale, en particulier des pauvres, sont vraiment inexistants. Et c’est pour cela je parle du rôle significatif des médias sérieux et des OSC. Leur travail est d’être la Voix des Sans-voix, de monter et laisser la souffrance de ces personnes s’exprimer. Dans le processus des actions de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, nombreuses sont les ONG qui prennent cette tâche très au sérieux. Grâce à leurs efforts, une attention accrue est portée à cette question. Mais votre question a un autre aspect très sérieux, à savoir la réforme (à défaut d’un meilleur mot) du processus décisionnel international. C’est une question cardinale que je suis prêt à répondre dans une interview consacrée uniquement à cette question. La raison en est que la réponse n’est pas courte et nécessite son propre espace. Alors, je suis à votre disposition si vous le désirez !

R.S. : Merci pour l’offre. Je l’accepte bien volontiers vu que vous aimez dire la vérité, rien que la vérité. Et en attendant d’avoir un rendez-vous pour parler uniquement de ce sujet, quels pourraient être les moyens d’informations que les journalistes pourraient utiliser pour aider à changer positivement l’état d’esprit de 99% de nos populations qui vivent dans les zones rurales, et qui ne peuvent se permettre d’utiliser les médias sociaux, les outils TIC, mais méritent d’avoir un accès à des moyens de subsistance décents et durables et donc à une meilleure vie ?

R. B-C. : Oui, c’est un défi pour les médias d’atteindre certaines sections d’un pays ou d’une communauté. C’est la raison pour laquelle ils doivent être novateurs ! C’est la raison pour laquelle ils doivent montrer leur engagement à faire passer et circuler le message ! Ce sont des opportunités pour les médias sérieux de relever le défi et de faire proprement leur travail. Je ne suis pas un homme des médias, mais je suis totalement pour les changements permettant un meilleur devenir de toute l’humanité. Cet engagement me pousse tous les jours à trouver de nouvelles façons d’agir afin que cela se réalise. C’est le défi que je lance aux médias. J’ose croire qu’ils vont les relever !

R.S. : vous êtes l’un des pères fondateurs du concept de la Neutralité de la dégradation des terres, quels sont vos 3 points clés concernant l’avenir de cet enfant ?

R. B-C. : Tout d’abord, je vous remercie pour cette reconnaissance. Je suis profondément touché. Il en est ainsi parce qu’il est extrêmement rare que mon travail soit reconnu. Merci encore. Être noir est toujours un défi n’importe où, cela y compris dans le système des Nations Unies !!!
Cela dit, les trois points clés concernant ce concept, c’est qu’il devrait devenir un principe obligatoire du droit international. Ce qui légalement obligerait TOUS les pays à le réaliser. L’individu, en tant que personne, doit être placé en avant et au centre de tous les efforts pour l’atteindre. Sans cela, le processus ne sera que futilité. Par ailleurs, des objectifs nationaux doivent être définis, des mécanismes, et des ressources mis en place pour les atteindre et un suivi crédible doit être mis en place.

R.S. : Pourquoi le concept devrait-il devenir un principe obligatoire du droit international sur l’environnement afin de permettre la réalisation des objectifs du développement durable ?

R. B-C. : Étant avocat de formation, des différentes définitions de la loi, celle que j’aime le plus, c’est celle sur le comportement des gouvernements. En faisant de la Neutralité de la dégradation des terres un principe obligatoire du droit international, nous exigerons un comportement particulier de tous les États. En ce qui concerne la réalisation des objectifs du développement durable, si vous regardez bien, vous constaterez qu’environ 13 ne peuvent être atteints sans aborder la question de la terre. Cela signifie plus de 75% ou ¾ des objectifs. Ce fait souligne la vérité élémentaire que la protection de la terre est cruciale pour notre avenir. En fait, plusieurs rapports, dont ceux de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, montrent qu’en 2030 dans 14 ans donc, nous aurons encore besoin de 50% plus de nourriture et 30% plus d’eau. Pouvez-vous réaliser cela sans mettre en œuvres les objectifs de la Neutralité de la dégradation des terres ? Si cela vous est possible, s’il vous plaît faite le moi savoir !!!

R.S. : Donc pour la réalisation de tous ces objectifs, vous pensez que la coercition est meilleure que la coopération ?

R. B-C. : Comme je l’ai dit tout au long de cet entretien, je préfère laisser la politique aux politiciens. Mais en ce qui concerne cette question, mon examen et compréhension de l’Histoire montrent que les deux ont leur place cela en fonction du moment et des circonstances. Je sais que dans de nombreuses situations sans l’usage de la force le bien n’aurait pas prévalu. Je connais aussi des situations où la coercition a permis la coopération. L’idéal est toujours la coopération, et nous devons toujours viser l’idéal. Mais en faisant cela, nous devons nécessairement vivre dans le réel ! Nous sommes dans un monde où le pouvoir parle et détermine. La justice, l’équité, l’humanité, la paix, et tout le reste doivent se soumettre au pouvoir. C’est la réalité. Et je suis simplement un petit garçon noir d’un endroit inconnu dans les Caraïbes. Mon seul mérite, c’est de vouloir donner L’amour à l’humanité ! Fin.

Réalisée par Ramata Soré