Donald Trump a répondu aux questions des journalistes lors de sa première conférence de presse en tant que président élu des Etats-Unis, à New York, le 11 janvier. DON EMMERT / AFP

Ce qu’il faut retenir de la première conférence de presse de Donald Trump

Le rendez-vous entre Donald Trump et les journalistes était particulièrement attendu. Mercredi 11 janvier, à neuf jours de son investiture, le président élu a pu répondre aux questions de la presse, depuis sa tour new-yorkaise sur la Ve Avenue. Du Mexique à l’Obamacare en passant par ses relations avec la Russie ou les délocalisations d’entreprises américaines, M. Trump a surtout réaffirmé des positions déjà connues.

Peu après la conférence de M. Trump, la Maison Blanche a jugé « très malavisées » les critiques du président élu à l’encontre des services de renseignement américains. Au Congrès, l’opposition démocrate ne s’apaisait pas. L’élu Jim McGovern a relevé que « Trump refus(ait) de dire si son équipe avait eu des contacts avec la Russie pendant la campagne ».

M. Trump – qui sera le chef de ces services dès sa prise de fonctions le 20 janvier – a mis en doute la qualité de leur travail et leur loyauté à plusieurs reprises. Josh Earnest, porte-parole de la Maison, a à l’inverse loué ces patriotes qui servent l’Amérique pendant des décennies, sous l’uniforme et dans l’ombre.

  • Emploi

Au sujet des créations d’emploi, M. Trump n’a pas hésité à faire référence au divin : « Nous allons créer des emplois. J’ai dit que j’allais être le plus grand créateur d’emplois que Dieu ait jamais créé. Je le pense vraiment. » Enthousiaste, il a justifié cette affirmation par : « Il y a une atmosphère fantastique en ce moment, une atmosphère que beaucoup de gens me disent n’avoir jamais vue auparavant. »

M. Trump a assuré que les entreprises américaines qui délocalisent leurs emplois devront payer « une lourde taxe frontalière ». A ce propos, il s’est félicité des décisions de Ford et de Fiat Chrysler d’investir aux Etats-Unis plutôt qu’au Mexique, et a appelé General Motors à « suivre » leur exemple.

  • Obamacare

Le président élu a également redit tout le mal qu’il pense de l’Obamacare, ce dispositif étendant la couverture des soins de santé et principale action sociale du gouvernement démocrate sortant. Cela a été un « désastre complet », a-t-il lancé. « Annuler et remplacer » le dispositif sera une « priorité ».

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  • Conflits d’intérêts

Le président élu a affirmé avoir cédé le contrôle de ses entreprises à ses fils Eric et Donald Jr pour la durée de son mandat. Il a promis que cela permettrait d’éviter les conflits d’intérêts avec sa fonction présidentielle. « Mes deux fils ici présents, Don et Eric, vont diriger la société. Ils la dirigeront de façon très professionnelle. Ils ne m’en parleront pas », a-t-il assuré.

Au moment de conclure sa conférence de presse, il a dit, avec ironie, que s’ils géraient mal son entreprise, « ils ser[aie]nt virés », référence à sa phrase fétiche dans The Apprentice, l’émission de télé-réalité qui l’a rendu populaire.

  • Russie

A propos du piratage du Parti démocrate lors de la campagne présidentielle américaine imputé à la Russie, M. Trump a de nouveau reconnu que Moscou en était bien à l’origine.

Au sujet des informations compromettantes dont le Kremlin disposerait sur M. Trump, et que le site d’information BuzzFeed a rendues publiques plus tôt dans la journée, l’intéressé a affirmé qu’il s’agissait d’une « chose inventée » par ses adversaires. Il a d’ailleurs accusé les agences de renseignement américaines d’avoir laissé fuiter ce « faux » dossier russe. « Cela n’aurait jamais dû être diffusé, a-t-il dit. C’est une honte. »

Concernant ses liens avec Vladimir Poutine, M. Trump a simplement dit que si le président de la Russie l’appréciait, ce serait « un atout ». « La Russie nous respectera beaucoup plus avec moi à la tête du pays », a-t-il encore assuré.

  • Mexique

Enfin, sur le Mexique, M. Trump a expliqué que les contribuables américains financeront le budget de construction du mur frontalier avec les Etats-Unis, mais que Mexico remboursera ensuite ce coût.

« J’aurais pu attendre un an et demi environ que nous finissions nos négociations avec le Mexique, que nous lancerons immédiatement après ma prise de fonctions, mais je ne veux pas attendre », a justifié M. Trump au sujet de l’une de ses promesses de campagne les plus emblématiques.

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