DÉCLARATION DU BUREAU POLITIQUE DU MODEN-FA LUMANA AFRICA

Niamey, le 11 février 2017

Nigériennes, Nigériens,

Le Bureau Politique du Moden Fa Lumana Africa, réuni en session extraordinaire ce samedi 11 février 2017, à l’effet d’analyser la situation sociopolitique et économique scabreuse dans laquelle Issoufou Mahamadou et son régime impopulaire ont précipité notre pays, fait la déclaration dont la teneur suit :

Au demeurant, en décidant d’attirer régulièrement l’attention de l’opinion nationale et internationale sur l’effritement continu de nos acquis démocratiques et socioéconomiques, l’intention de notre parti n’est nullement de se réjouir des échecs multiples et multiformes d’un adversaire médiocre à tout point de vue. Non ! Notre objectif est d’assumer notre rôle d’opposition qui a entre autres modes d’expression la communication politique à chaque fois que les choses vont mal. Et aujourd’hui, force est de constater que les choses vont mal, très mal pour notre pays et son peuple. Pouvoir et Opposition sont les deux formes d’expression politiques dans la gouvernance démocratique. Même si beaucoup préfèrent le confort du pouvoir, il s’avère souvent, comme c’est le cas aujourd’hui, qu’être à l’opposition participe de manière plus visible et efficace au progrès socioéconomique et à l’enracinement de la démocratie et des valeurs républicaines dans notre pays.

C’est pourquoi, malgré l’usurpation du pouvoir exécutif et dune surabondante majorité parlementaire, malgré le clientélisme politique et social auquel le régime a instinctivement recours pour se donner la fausse impression dun soutien populaire, nous tenons toujours à nous exprimer, nous tenons toujours à demeurer audibles pour rester en parfaite harmonie avec la mission que le peuple nigérien nous a confiée. Nous tenons à assumer l’honorable mission de sentinelle de la république et de défenseur des intérêts du peuple nigérien, largement compromis par les errements dun système de gouvernance gangréné par la corruption, l’amateurisme politique, le déni total de droit et l’incapacité notoire d’assurer le minimum d’espoir à un peuple meurtri et profondément désenchanté, un peuple qui ne sait plus à quel saint se vouer.

Nigériennes, Nigériens,

Bien sûr que nous aurions voulu nous tromper ! Hélas la réalité est là, têtue et intransigeante. Les échecs de Mahamadou Issoufou, longtemps masqués par la confortable stabilité macroéconomique et financière résultant des régimes précédents, se révèlent à tous : patents, indiscutables, graves et irresponsables.
Jamais les Nigériens n’ont vu autant d’indicateurs de mauvaise gouvernance à la fois. Il n’y a aucun domaine qui ne porte la marque de la gestion irresponsable et cahoteuse de la Gouvernance de Issoufou Mahamadou.

Sur le plan institutionnel, la démocratie et la république sont piétinées et les droits humains bafoués. Le système judiciaire est gravement exploité par le pouvoir exécutif au détriment de ceux qui ne pensent pas comme eux. Une justice à double vitesse est instituée et généralisée. Quelques voleurs de pain sont emprisonnés tandis que les voleurs des milliards de l’État sont protégés par le parapluie de Issoufou Mahamadou. Ils se pavanent comme si de rien n’était. Le même système judiciaire est mis à profit pour embastiller des Nigériens innocents de tout crime, Nigériens injustement victimes de leur désaffection pour le système du « Gury ». Combien sont-ils en prison pour des chefs d’accusation aussi fallacieux que ridicule ? Combien ont été emprisonnés durant des mois et des années pour moins que rien. Comment comprendre la crédibilité dun système judiciaire qui vous détient quelques uns pour un « oui » ou pour un « non » et qui reste largement bienveillant pour les nombreux partisans de Issoufou Mahamadou, régulièrement empêtrés dans les scandales à répétition : détournement de deniers publics, trafic de drogues, fraude aux concours. L’appel au secours du SAMAN est illustratif du profond malaise délibérément créé au sein de notre justice.

Aujourd’hui, c’est parce que la justice est mise sous coupe réglée, que des nigériens croupissent en prison relativement au vrai faux coup d’État inventé pour le besoin de la réélection de Issoufou Mahamadou. Il s’agit de :
Issoufou Issaka, Oumarou Moumouni Dogari, Mamane Issa Maifada, Seyni Yacouba dit Méréda, Sani Bala, Faki Adam, Ali Salou ;

Alors que certaines personnes se trouvant dans l’entourage de Issoufou Mahamadou citées et entendues par la Justice sont toujours en liberté.
Nous rappelons à toutes fins utiles, l’article 15 de la Constitution qui dit : « Nul n’est tenu d’exécuter un ordre manifestement illégal. »
Cette disposition ainsi que d’autres textes de la République impliquent la responsabilité personnelle des fonctionnaires de l’administration, notamment des Juges qui ne doivent agir qu’en conformité avec la loi.

Nigériennes Nigériens

D’autres comme Saidou Bakari,Idé Kalilou et Ari Mala sont jetés et maintenus en prison malgré toutes les preuves qui les innocentent. En témoignent les quitus.
L’opinion s’interroge sur le silences des partenaires techniques et financiers( PTF),pourtant cosignataires de la régularité des opérations.

Un devoir de réaction de leur part s’impose pour la manifestation de la vérité.
Nombre de militants du Moden-Fa Lumana Africa et d’autres Nigériens croupissent en prison sans raison tandis que chaque jour des grosses personnalités du régime sont épinglées dans des pratiques corruptives et mettent au défi la justice nigérienne.

Pourquoi cette même justice prompte à s’autosaisir, ne fait-elle pas preuve du même zèle pour traiter le cas des barons du régime qui agissent au vu et au su de tout le monde.
Aujourd’hui, la compromission entre certaines personnalités qui dirigent les hautes institutions judiciaires et le pouvoir n’est plus à démontrer.

De même que le maintien en prison de nos nombreux camarades élus ou non, s’apparente à nos yeux à un coup de pouce de la justice nigérienne au régime de Issoufou Mahamadou, fût-il involontaire. Le préjudice que leur causent les différentes affaires dans lesquelles on tente grossièrement de les embarquer, est à la fois important et grave. De même que la responsabilité des femmes et des hommes que l’on utilise à cette fin est manifeste et contraste profondément avec la représentation que nous nous faisons de la justice.

Issoufou Mahamadou est responsable de cette descente aux enfers qui nous est imposée et qui accable tant notre pays. Mais ceux qui l’aident par leur silence coupable ou leur soutien acheté, sont également totalement responsables de la déchéance programmée de notre pays.
La gravité de la situation commande l’Union sacrée de toutes les forces vives de la Nation pour sauver ce qui reste de notre cher pays.

Au plan économique, le pillage et le gaspillage des ressources nationales largement abondantes à l’entrée en fonction de Issoufou Mahamadou, ont fini par ressusciter le syndrome de la cessation de paiement que tout le monde pensait révolue. A notre corps défendant, le régime du «Guri » nous ramène en arrière de 40 ans. Aujourd’hui, c’est évident pour tout le monde, le risque de tomber dans les affres de l’ajustement structurel est tout à fait envisageable : le train de vie de l’État est largement au dessus des possibilités financières et économiques du pays : TAYI TAWIRI gouvernement pléthorique et inefficace aggravé par la nomination anarchique de conseillers avec rang de ministres inutiles, création intempestive de nouveaux postes et pôle de dépenses. Et tout cela aux fins de permettre au régime usurpateur d’acheter une légitimité quelle n’aura jamais. C’est à la fois indécent et irrespectueux pour le Niger et son peuple qui analyse le contraste grossier entre la désinvolture insultante des dépenses ostentatoires de Issoufou Mahamadou et ses amis dun côté et de l’autre, la déliquescence du système social illustrée par les difficultés dans le paiement régulier des enseignants contractuels générant une instabilité permanente du système ; l’insécurité grandissante dans le pays notamment où les terroristes de tout genre sèment terreur et désolation dans les familles et son lot de déplacés et de réfugiés ; les déplacements forcés des populations du Manga et le bradage de leurs terres fertiles contre quelques millions de dollars et une distinction honorifique négociée.

Sur le plan de la gouvernance même, l’amateurisme et le déficit du sens de l’État, très nettement perceptibles dans la mise en œuvre de l’action gouvernementale, coûtent très cher au Niger :
le déguerpissement sauvage des commerçants perpétré dans les villes de Niamey et Zinder et dont les victimes ne sont ni dédommagés, ni recasés ; le caprice infantile de Issoufou Mahamadou dans l’affaire du train de Bolloré inauguré il y a un an et qui na jamais sifflé depuis et qui ne sifflera probablement plus et incite à dire « Tout ça pour ça ».
En ce moment même l’actualité est concentrée sur cette rocambolesque affaire d’Africard dans laquelle Brigi Rafini œuvrant bien sûr sur les instructions de Issoufou Mahamadou, impose à notre pays un feuilleton judiciaire dans lequel le Niger est en train de perdre des ressources importantes et plusieurs biens immobiliers acquis au prix de multiples sacrifices par les gouvernements antérieurs notamment ceux de Hamani Diori et Seini Kountché.

Face à cette situation sociopolitique et économique désespérante, les Nigériens éprouvent un immense sentiment de frustration et de lassitude. Les Nigériens sont fatigués. Ils sont fatigués de se voir dirigés par une clique de dirigeants pour le moins irresponsables et insensibles à leurs douleurs. Les Nigériens sont fatigués de ces affaires interminables qui discréditent notre pays. Aujourd’hui c’est dans le sordide partage de la rançon des otages d’Arlit que serait impliqué le Niger.

  Il est bien difficile de faire le distinguo entre ravisseurs, médiateurs et commanditaires. Pour ce qui reste du lien présumé avec l’assassinat des journalistes de RFI, le Moden-Fa Lumana Africa exige une enquête judiciaire indépendante afin que toute la lumière soit faite sur cette scabreuse affaire qui associe notre pays à l’axe du mal et à la voyoucratie.

Bien sûr, pendant ce temps où se joue la démolition de ce qui nous reste comme État et souveraineté, c’est le silence total consacrant l’impunité extrême et l’enthousiasme éhonté du régime qui se dit que dés lors que les élections de 2016 ont été volées sans conséquences, tout lui reste dorénavant permis : après le passage en force, la gouvernance par la force. Ils continueront à piller l’État, à arrêter ceux qui se plaindront ; ils continueront à exercer la corruption, la concussion et tous les passe-droits et autres déviances combattues par la Constitution. Le Niger jadis respecté et honoré est devenu sous le règne de Issoufou Mahamadou, un État voyou dont le nom est désormais associé aux trafics de tous genres.

C’est pourquoi, le Bureau politique du Moden-Fa Lumana en appelle au sursaut des forces vives de la Nation pour quelles redoublent de vigilance au regard de la gouvernance. Nous n’avons droit ni au silence, ni à la passivité. Tous les Nigériens épris de progrès doivent s’engager dans le combat noble du contrôle de l’action gouvernementale qu’une assemblée qu’on s’efforce à transformer en caisse de résonance ne réalisera jamais.
Avec ce qui se profile, nous constatons que le Président « kama mini » du PNDS-Tarrayya, Bazoum Mohamed savait de quoi il parlait quand il disait : « Je ne vois pas comment on peut considérer que Hama Amadou peut échapper à une condamnation »

Le Moden FA Lumana Africa estime que c’est là, la ligne rouge à ne pas franchir ! Car trop, c’est trop ! Nous ne pouvons plus accepter que le seul Hama Amadou continue à être le souffre-douleur d’un système dont le seul objectif est sa liquidation politique.

Par ailleurs, nous constatons que les autres gardiens de la démocratie que sont les médias, sont menacés dans leur indépendance à travers la mise en place d’un comité dit de relecture des textes sur la liberté de la presse.
Le MODEN -FA Lumana Africa met en garde le pouvoir usurpateur de Issoufou Mahamadou contre toute remise en cause des acquis arrachés de haute lutte par les journalistes et les forces vives de la Nation.
Le Bureau politique national dénonce avec la dernière énergie l’utilisation de la puissance publique à des fins purement politiciennes.

Il exige du régime le respect de la forme républicaine de l’État dont les organes, les instances et les moyens ne doivent en aucun cas être assujettis aux intérêts politiciens dune gouvernance au demeurant usurpée.
Il attire particulièrement l’attention de l’institution judiciaire afin quelle veille strictement à l’exercice dune justice honnête et applicable à tous. La justice étant le rempart absolu de la démocratie et des idéaux de la république, la dévoyer revient à renoncer au progrès et à l’avenir. La justice au demeurant est un attribut d’État, elle n’est pas au service d’un gouvernement, surtout un gouvernement qui la méprise comme on en a jamais connu dans ce pays.

Le Bureau politique en appelle enfin aux militantes et aux militants, aux Nigériennes et aux Nigériens épris de paix et de progrès, de se tenir mobilisés pour le combat permanent contre le régime usurpateur jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel normal. Il y va de la survie même de notre chère nation, parce que vraiment TAYI TAWIRI.

Vive Le Moden Fa Lumana Africa,
Vive le FRDDR
Vive le Niger