PROCES DES ELEMENTS DE BOKO HARAM : Des condamnations de 4 à 8 ans prononcées

Les premiers verdicts concernant le procès marathon des présumés membres de Boko Haram sont tombés le samedi dernier au Tribunal de Grandes instances hors classe de Niamey qui était sous haute sécurité. Ces procès ont commencé le 2 mars dernier et vont s’étaler sur plusieurs mois avec le jugement d’environ 1300 membres présumés du groupe terroriste. Les peines prononcées le samedi dernier vont de 4 à 9 ans. D’autres personnes ont été relaxées faute d’éléments probants concernant leur culpabilité. Certains prévenus ont vu leur procès renvoyer en raison de leur décision de se faire assister par un avocat.

 Les audiences qui vont se dérouler toujours sous haute surveillance permettront de clarifier la situation de ces détenus dont le cas a entrainé la réaction de certaines structures de la société civile ainsi que celle d’Amnesty international. Moussa Tchangari, secrétaire général de l’association Alternative espaces citoyens, qui avait à maintes reprises appelé au jugement des personnes détenues a salué ce dénouement sur les ondes de RFi « C’est une situation très préoccupante, mais le fait qu’on veuille maintenant accélérer le processus de la justice, a priori c’est une évolution plutôt positive même si ça ne se fait pas dans les conditions qu’on aurait souhaitées en termes de transparence, de défense… », a-t-il souligné. Le fait que certains prévenus aient été libérés constitue selon lui la preuve qu’ils ont été détenus sans raisons valables.

 Avec ces jugements, les autorités nigériennes vont pouvoir régler une situation qui devient de plus en plus intenable. En effet, avec la période de chaleur ambiante, et l’engorgement des prisons avec l’afflux des éléments présumés de Boko Haram, des situations dramatiques pouvaient survenir avec des risques pour des détenus qui n’auraient pas été jugés. Ces condamnations et ces relaxes ouvrent la voie à un retour des prisonniers dans leurs pays pour purger leurs peines. Pour les personnes relaxées, un processus de réinsertion dans leur tissu social est déjà envisagé. On ne peut donc que tirer le chapeau à la justice nigérienne qui est en passe de régler un épineux dossier.

Ibrahim B.

Le Républicain du 16 mars 2017