Décrypatage : En finir avec le terrorisme au Sahel

Le sommet du G5 qui s’est tenu, le 2 juillet dernier à Bamako a entériné la création d’une force conjointe censée combattre le terrorisme au Sahel. L’opération risque d’être complexe en raison d’un manque de financement. Pourtant la résolution 2359 votée à l’unanimité ce 21 juin conforte la création de cette entité transnationale même si le Conseil de sécurité des Nations Unies ne lui octroie, pour le moment le blanc-seing de ses membres. L’objectif de neutraliser les foyers djihadistes sera-t-il pour le moins atteint ?

1- La fin d’un monde

Les attentats du 11 septembre 2001 ont marqué de manière durable une fracture et l’idée d’un « choc de civilisations » avec la refondation d’un nouvel ordre mondial déjà esquissé en 1996 par Samuel Huntington mais tant redouté par les tenants des pouvoirs en Occident [1]. La chute du bloc communiste a fini par isoler le monde dit « libre » qui se complaisait dans une arrogance confortée par un économisme et un mondialisme triomphants.

L’islamisme radical naissant des années 90 va servir de punching-ball et de justifications aux jeux de dominos néo-impérialistes et de positionnements stratégiques en Somalie, Moyen Orient et Afghanistan ; jusqu’à la déflagration de la deuxième guerre du Golfe de 2003 qui verra la déstructuration de la très laïque République d’Irak et de son pouvoir socialisant Baasiste de Saddam Hussein. L’impact de l’occupation américaine de l’Irak a aggravé le ressentiment de millions de musulmans même ceux dits modérés qui se sentent humiliés, asservis : il n’en faut pas plus que l’Internationale djihadiste radicale s’en empare de cette cause (comme naguère celle de Palestine), d’Abu Musab Al Zarqawi précurseur de la barbarie djihadiste de Daesh à Abubakr Al Baghdadi véritable fondateur de la Dawlat Islamiyya.

En Algérie post-guerre civile, le « terrorisme résiduel » clamé dans tous les discours de Bouteflika à la fin des années 90 était incarné par sa figure tutélaire, l’émir Abdel Malek Droukdel. Confiné dans les montagnes de Kabylie, il refluera plutôt vers le sud beaucoup moins soumis à contrôle et « ouvert aux quatre vents ». Cette zone à cheval entre l’Algérie, le Mali et la Mauritanie restait à l’époque sous l’emprise de la katiba des Moulathoumounes (ceux qui portent les lithams –turbans) de Mokhtar Belmokhtar (dit le borgne ou Mr Malboro) et celle de Tarik ibn Ziad d’Abdel Hamid Abou Zeid dans la concurrence des deux phalanges d’AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique), né en 2007 de la mutation naturelle du GIA (Groupe Islamique Armé) et GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) [2].

L’idée émise au départ par l’Occident d’une « zone grise », de sorte de « zone tribale » voire d’un « Sahélistan » est vite battue en brèche car les réalités sociologiques, géopolitiques sont diamétralement opposées avec les régions pashtounes de l’Afghanistan ou du Pakistan. Ici, les katibas des partisans d’Al Qaida qui commencèrent à s’établir au nord Mali ont surtout surfé sur les tensions des irrédentistes touaregs du MNLA de retour de Libye avec le pouvoir central malien. Entre les deux groupes vont s’instaurer des rapports qu’Emmanuel Grégoire appelle d’alliances, de rivalités et de ruptures [3].

Lorsque 300 à 500 hommes de l’organisation terroriste commencèrent à s’installer en 2003-2004 au nord Mali avec la passivité coupable du président ATT, [ces affidés] se sont fondus dans la masse par l’intégration en épousant les femmes touareg ou arabes (à l’instar des chefs Abou Zeid et Belmokhtar) voire peules (Al Sahraoui) de la région sans faire de vague. Mais AQMI ne peut prospérer que dans un environnement tendu entre les rebelles (en leur prêtant main forte) et le gouvernement central : l’assèchement des troubles par les accords de paix ne peut qu’affaiblir la mouvance djihadiste qui ne peut trouver des forces organisées en face.

De même, le projet d’une zone islamiste dans l’Azawad malien est-il voué à l’échec au vu de la brutalité, le sens de la démesure des djihadistes et le coté plutôt laïc de combattants touareg élevés dans le culte du Livre Vert de Kadhafi. Dépourvus de ligne de conduite claire, ces « Ansars » d’AQMI mélangent les enseignements de l’ascétique Ibn Taymiyya mais excellent dans les divers trafics et autres prises d’otages contrairement au corpus théologique de Daesh (et de ses partisans) qui l’appliquent littéralement [4]. Les destructions des mausolées de Tombouctou ou de Gao ont fortement déprécié l’image de ces djihadistes aux yeux de la population locale qui tenait à une certaine survivance de ces valeurs des cultes des Saints provoquant l’ire de Doukdel qui est plutôt partisan de « gagner le cœur et l’esprit » des populations en vue d’instaurer progressivement la Charia au nord Mali.

La récente recomposition de la galaxie djihadiste au Sahel augure d’une stratégie qui vise vers une efficacité et une centralisation des centres de décisions naguère éclatés entre cinq groupes (Mujao, Ansar ed-dine, Aqmi, Al Mourabitoun, Front de libération du Macina) : dorénavant, il faudra compter avec l’apparition d’un Front Commun, la Jama’at nosra’t al islam wal muslimîn (Groupe pour le soutien de l’Islam et des musulmans) dirigée par Iyadh ag Ghali : le fondateur d’Ansar ed Dine redoutait le sort subi par ses concurrents de l’Etat islamique en Libye ou en Irak-Syrie pour remobiliser les troupes et « relancer une dynamique sur le terrain qu’on perçoit depuis 2016, avec AQMI à la baguette dans la coordination des attaques » [5]

Ce nouveau groupe, issu de la fusion des organisations terroristes du nord Mali, veut marquer sa détermination et mutualiser ses expériences afin (selon D. Thomas) « d’étendre ses réseaux en Libye, où ses réseaux jusqu’à Derna et Benghazi, dans l’est du pays, et le Sahel, avec une volonté de pousser jusqu’au Burkina Faso » Il fallait aussi et surtout contrer l’influence de l’EI, encore actif en Libye (et un groupuscule d’une dizaine de personnes d’Adnan al Sahraoui, basé près de Menaka) afin de ne pas accomplir la redoutée jonction avec Boko Haram. Ce partisan de Daesh, parfaitement inséré dans la région par son union avec une peule pousse l’outrecuidance de se faire un nom et d’affirmer sa puissance militaire face à Al Qaida en revendiquant les attaques de Markoye au Burkina ou Koutoukale, Abala au Niger. Son instabilité idéologique et politique l’a conduit du Polisario, Mujao, al Mourabitoun à l’Etat islamique. Aux dernières nouvelles, il se serait (encore !) démarqué de l’Etat islamique.

Du reste, Ibrahim Malam Dicko du groupe Ansarul Islam, proche de Daesh qui opère au nord du Burkina n’a pas la capacité opérationnelle d’atteindre Ouaga, son ultime objectif. De plus, il se trouve isolé face à la katiba voisine de Kouffa appuyée par Al Qaida ; même si tous les deux, naguère amis et alliés, caressent l’idée de recréer l’empire peul du Macina, Etat théocratique fondé par Sékou Ahmadou au XIXè S.

De toute évidence, ces groupes djihadistes disposent d’un agenda territorial qui sera, pour le moins, difficile à mettre en place : les récentes attaques qui peuvent ressembler à des barouds d’honneur ont pour motivation de se ravitailler en armes et véhicules ou se traduisent en actes désespérés de terreur (attaques des hôtels de Bamako, Ouaga). Mais la jonction avec la filière libyenne, pourvoyeuse en logistiques et hommes est coupée par la présence des forces nigériennes et françaises (de Barkhane) à Madama et algériennes le long de sa frontière, surveillant les éventuelles excursions.

2- Conduire la prospective

La compréhension ainsi que la résolution d’un problème éminemment complexe comme le terrorisme et la question de défense-sécurité nécessitent de la réflexion stratégique, de la prospective et de propositions qui serviront d’aides à la décision. Ainsi, la mise en place le 16 janvier 2015, du Centre national d’études stratégiques et de sécurité (CNESS) au Niger résulte d’une volonté de combler un vide, quand on sait la création et l’étoffement des think tank dès les années 90 en Occident. Il est avéré que certains de nos pays n’avaient pas pris toute la mesure de la menace djihadiste qui se profilait après la guerre civile algérienne.

En France, les institutions universitaires et privées produisent moult travaux sur la géopolitique du terrorisme et conseillent les investisseurs sur les risques-pays. L’exposition médiatique permanente rend crédible une pensée souvent approximative sur l’Islam et sa complexité historico-théologique, jusqu’aux tentatives de mettre en place des protocoles de déradicalisation.

Le plan d’orientation du CNESS intègre, fait nouveau une dimension sociale avec la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive (SDDCI) ‘’Niger 2035’’. De l’avis du directeur du centre, le général Ibrah Boulama, officier de transmissions, « ce plan s’inscrit également dans le cadre des grandes orientations sécuritaires définies par les Chefs d’Etat au niveau du G5 Sahel, de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) et de l’Autorité du Liptako Gourma (ALG) » [6].

L’articulation de ce centre où existent différents démembrements suppose de moyens conséquents et de compétences tous azimuts : l’Observatoire des risques par exemple, organisme généralement dévolu aux cabinets privés peut être l’outil idoine d’aide à la décision publique en toute souveraineté et en permettant de battre en brèche, l’initiative unilatérale de cartographier certaines de nos zones en risque maximal (rouge) ! Ainsi, le Niger aura besoin de cet outil pour définir sa propre géopolitique de territorialisation.

Il est vrai que le Niger pays charnière entre Sahel et Maghreb, abritant trois foyers de terrorisme potentiels à ses frontières (du Mali, de Libye et du Nigeria) et ayant connu les attaques djihadistes est un champ de réflexion approprié. Il est devenu par la force des choses et des agendas territoriaux des djihadistes, un acteur majeur dans la lutte contre le terrorisme.

Il appartient au Centre et ses animateurs de donner le « la » après sa consolidation, «en essayant de fédérer tous les acteurs régionaux de la sécurité autour du CNESS » (op.cit). Ensuite des projets de création et de mutualisation des connaissances et du savoir d’autres centres en Afrique de l’ouest, doivent être envisagés, tant les expériences et les stratégies des pays sont uniques.

Enfin ce Centre, outre qu’il est rattaché au cabinet civil de la présidence de la république pourrait avoir accès aux cabinets du premier ministre, du ministère de la défense et de l’intérieur comme en France, le Centre national du renseignement (CNR) remplacée récemment par une cellule anti-terrorisme au sein de la présidence.

3- Envisager les solutions

Depuis l’occupation du nord Mali en 2012 par les troupes djihadistes d’Ansar ed Dine et leurs alliés, suivie de l’intervention de la force Serval en janvier 2013 avec pour but de stopper leur progression vers la capitale, le Sahel est entré dans une dimension de confrontations terroristes et le champ de réflexion des sécurocrates de tous bords.

Le groupe G5 Sahel se propose de trouver des solutions idoines pour juguler la menace terroriste de plus en plus prégnante sur cette partie de l’Afrique. Il est évident que la Force Barkhane mise en place en août 2014 ne peut durablement servir de cache misère à des structures d’Etats « faillis » comme le Mali. Les 3000 hommes de cette armée (même si elle est épargnée pour le moment, par les restrictions budgétaires) ne peuvent raisonnablement « contrôler » plus de 3 millions de km2 que constitue le territoire sahélien. Le nouveau président français a annoncé la couleur en insistant sur la prise en charge du problème terroriste par les Etats de la région, lors de sa visite à Gao en mai dernier.

L’idée de la création d’une force transnationale G5 de 5000 hommes en 2014 « [sera] chargée de protéger les frontières de cette vaste zone sahélo-saharienne en proie à la violence des groupes djihadistes et aux trafics de drogue et d’êtres humains ». Le budget initial de 423 millions d’euros par an tarde à se rassembler dans la mesure où les bailleurs ne se pressent point au portillon hormis l’union européenne (50 millions) et les pays du champ (10 millions chacun). Il faudra compter avec l’hostilité des Etats-Unis qui considèrent le Sahel comme le pré-carré de la France. «Du fait de sa proximité avec la péninsule arabique et des bases militaires qu’ils y possèdent, souligne le chercheur du laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM), Salim Chena, la corne de l’Afrique demeure la première préoccupation des Américains. Le Sahel reste pour eux une zone secondaire.» Les rêves de la force Africom (commandement américain pour l’Afrique), mise en place par les EU en 2007-2008 semblent loin des préoccupations sahéliennes… Les anglais, restent quant à eux dans une position de « «special relationship» qu’ils entretiennent historiquement avec les Américains [7].

La lutte contre le terrorisme ne peut s’appréhender, au Sahel et ailleurs en Afrique sous l’angle spécifiquement militaire. Une dimension sociale et politique ne peut que constituer la valeur ajoutée au delà des « éléphants blancs » comme les Plans Marshall souvent proposés en Libye, Nigeria, Somalie…Car précise Y. Guichaoua, spécialiste du Sahel, « personne, y compris les initiateurs du G5 Sahel, ne croit qu’un renforcement des capacités militaires dans la zone suffira à ‘éradiquer’ le terrorisme dans la région. Tous les protagonistes de ce regroupement militaire régional répètent à l’envie qu’il faut aussi du développement, de la justice, une meilleure gouvernance, etc. En ce sens ils ont raison car l’extrémisme violent se niche dans les fractures politiques et sociales des pays affectés. »

La « superposition » des forces sur le terrain pose problème car « déployer plus de troupes va ajouter à l’embouteillage sécuritaire sur place. Et pose aussi la question de la coordination entre des pays qui ont du mal à travailler ensemble, alors que les groupes terroristes, eux, ont beaucoup plus de capacités à coopérer et à s’allier », estime Rinaldo Depagne, directeur du département d’Afrique de l’Ouest de l’International Crisis Group (ICG). Certaines voix se sont élevées, comme celle du président nigérien Issoufou Mahamadou sur la nécessaire intégration sous force de brigade de la Force G5 dans la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), -composée de 15 000 hommes et 1 milliard de budget-, car juge t-il, elle « […] nous permettra à la fois d’appliquer les accords de paix d’Alger et, en même temps, de combattre le terrorisme ». Elle pourrait intervenir dans une coproduction d’actions de développement dans une région en proie aux trafics de toutes sortes, à condition d’augmenter l’effectif de cette force intégrée (G5-Minusma) à 25-30 000 hommes au total. En face, les forces djihadistes (toutes tendances confondues) qui « ne comptent que » près de 3 000 hommes ont su se reconstituer et mutualiser leurs efforts pour porter des coups au Mali, Burkina et Niger.

Mais le point d’inquiétude dans ces opérations de lutte contre le terrorisme au Sahel est l’absence remarquée de l’autre puissance régionale qu’est l’Algérie. Ce pays (d’où proviennent la plupart des terroristes) partage plus 2500 km de frontière avec les Etats menacés par la terreur djihadiste. Mais relève Y. Guichaoua, « l’inertie des relations diplomatiques entre la France et l’Algérie fait qu’aujourd’hui elles sont teintées de méfiance réciproque. Cependant, l’Algérie continue de tenir un rôle majeur dans la région, notamment comme marraine du processus de paix malien. Elle dispose de leviers cruciaux et exclusifs sur l’ensemble des parties de la crise malienne » [8] Il n’en fallait plus pour que de soupçons de connivence de l’Algérie avec les djihadistes reviennent sur le devant de la scène médiatique et diplomatique : que Ag Ghali se refugierait ou se ferait régulièrement soigner dans le sud algérien [9],que le DRS (Département du Renseignement et de la Sécurité, services secrets algériens) manipulerait les chefs et groupes djihadistes n’occultent pas que l’Algérie fait aujourd’hui partie de la solution dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Même si l’initiative algérienne du CEMOC (Comité d’état-major opérationnel conjoint), créé en avril 2010 par le Mali, le Niger, la Mauritanie et l’Algérie, en veilleuse, n’a pas donné les résultats escomptés de « mener des opérations de localisation et de destruction des groupes terroristes ».

La CEDEAO a longtemps marqué sa frilosité quant à une appropriation de ce combat malgré une participation entière aux cotés des forces Minusma de certains pays. Le Nigeria, première puissance africaine et de la CEDEAO devait être cet aiguillon : mais depuis 2012, le pays traverse une crise terroriste (Boko Haram), politique (vacance provisoire de pouvoir de Buhari) et économique (crise monétaire). L’implication de ces deux pays phares de la région sahélo-maghrébine pourrait accompagner les efforts d’atténuation ou d’annihilation du risque terroriste.

L’épilogue provisoire de cette lutte contre le terrorisme revient à la concrétisation de la force G5 avec sa probable intégration dans la force de maintien de la Minusma si les principaux pays donateurs (Etats-Unis en tête) acceptent le principe. Mais comme le martèle le directeur du CNESS, le général Boulama « nous sommes acteurs de notre sécurité collective et chaque citoyen a un rôle à jouer dans la défense et la préservation de notre territoire ».

Aboubakar K. LALO

Notes

[1] Essai paru sous le titre originel The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order
[2] Mokhtar Belmokhtar trafiquant notoire de cigarettes (même si il s’en défend) est originaire de Ouargla, dans le Grand Sud algérien. Tarek ibn Ziad du nom du conquérant de l’Espagne dont le nom de Djebel Tarik donnera Gibraltar.
[3] Emmanuel Grégoire : Islamistes et rebelles touaregs maliens : alliances, rivalités et ruptures, revue Échogéo, 2013
[4] Ibn Taymiyya est né dans une famille kurde de rite hanbalite (l’une des 4 écoles de l’Islam). Il est aujourd’hui la référence et le maitre à penser des wahhabites et des salafistes dont les terroristes de l’EI. Souvent incompris quand on lui allègue l’invalidité du Mawlid (la fête du Mouloud), il n’en prône pas moins l’interdiction de la ziyara du tombeau du Prophète ou de la conception anthropomorphiste de Dieu.
[5] Selon Dominique Thomas, chercheur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et auteur de Génération djihadistes. Al-Qaida-Etat islamique, histoire d’une lutte fratricide.
[6] Le Sahel, cité par Nigerdiaspora, 23 mars 2017
[7] Cité par R.A.Tagnan, ESJ Lille, juillet 2017
[8] Y. Guichaoua in Algérie-Focus, juillet 2017
[9] Le Canard enchaîné du 24 mai 2017