Loi de finances 2018 : Fausses fatwas, manœuvres et intoxications à l’endroit des fidèles !

La controverse suscitée par la loi de finances 2018 était l’occasion pour certains pyromanes de vouloir instrumentaliser l’islam pour pourfendre le projet du budget et les autorités qu’ils voudraient faire passer pour des impies.

Le cas le plus symptomatique c’est de celui d’un certain politicien dit ‘’Leger’’, qui s’est répandu dans un audio qui a fait le tour du monde pour dire que le gouvernement voudrait légiférer à la place du Coran. Il menace les députés en appelant à la subversion intoxicant ainsi l’opinion. D’autres voix imprudentes ont osé également édicter des fatwas sans lire le projet du budget en débat !

Il y a bien sûr tous ces pyromanes qui sans aucune science religieuse se permettent de maudire les dirigeants. Mais les oulémas conscients de leur responsabilité de ne pas induire les fidèles en erreur et par ricochet des conséquences de la précipitation, sont plutôt dans une posture de la recherche de la vérité en lisant le texte pour le confronter ensuite au crible de la charia islamique.

Telle doit être la bonne attitude du musulman car c’est une injonction divine de vérifier les informations car comme le dit le Coran quand un pervers vous donne une information vous avez l’obligation de la vérifier avant toute action ou réaction.

Et les rencontres, sans passion, du ministre d’Etat chargé de l’intérieur avec les oulémas procèdent de la recherche de la vérité. N’est-ce pas une autre recommandation de notre religion de transmettre le message divin par la sagesse et la bonne exhortation ?

Nous avons entendu certains oulémas dirent que contrairement à l’intoxication de quelques-uns sous l’emprise de la passion, il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un chat car nous sommes à mille lieues des fatwas selon lesquelles le gouvernement du Niger voudrait ‘’taxer les morts’’.

Le ministre Bazoum Mohamed dans un esprit dialogique a donné aux oulémas la vraie version de la loi de finances notamment des dispositions litigieuses et écouté en contrepartie la réaction des oulémas.

De proche en proche, les uns et les autres se rendent à l’évidence qu’il s’agit plutôt d’un abus de quelques-uns que de penser que l’Etat voudrait  s’ériger en ayant droit dans le partage de l’héritage de nos morts. Rien de tel.

 Et plus rassurant, c’est cet audio du président de la Commission de finance et budget de l’Assemblée nationale, le député Adamou Namata lorsqu’il dit qu’en tant que musulmans si les oulémas leur prouvent que les dispositions de la loi sont contraires à l’islam, ils ne pourront pas les voter car eux-mêmes sont des musulmans qui aspirent au paradis ! Contacté par nos soins, en expert en finances et banque, le député Namata a expliqué que : « L’article 459 parle en réalité des droits de mutations lors de la transmission à un héritier, d’un titre de propriété immobilière après le décès du père ou de la mère par exemple. Cette mutation n’intervient qu’après le partage de l’héritage entre les ayants droits. Du reste, il y va de l’intérêt de l’héritier lui-même qui doit ainsi sécuriser son droit de propriété. C’est exactement comme si vous mutez la carte grise d’un véhicule que vous aurez acquis ou dont vous aurez hérité ».

A la vérité, depuis la présentation solennelle de la loi de finances par Massoudou Hassoumi, les Nigériens avaient compris les manœuvres de ceux qui entendent instrumentaliser l’islam pour atteindre leur visée insurrectionnelle. Et les événements du dimanche 29 octobre dernier constituent une preuve magistrale qu’il y a vraiment anguille sous roche.

Seulement ce que certains ignares oublient, l’islam ne nous autorise pas à nous insurger sans façon. Il faut se méfier de ceux-là qui voudraient réveiller la ‘’fitna’’ sans raison suffisante. Ceux-là, le prophète Mohamed (SAW) les a mis en garde.

L’islam rime aussi avec la démarche scientifique de la recherche de la vérité. C’est dire que la moindre précaution qu’on attend d’un leader religieux consiste d’abord à s’informer à la source directe avant d’agir ou réagir. Autrement, il s’exposera au regret et au déshonneur parce qu’il aura failli aux recommandations de l’éthique musulmane.

EMS