Déclaration du Front Démocratique et Républicain (FDR) du mercredi 20 juin 2018

Chers Concitoyens ;

Il y a de cela plus de deux ans que Issoufou Mahamdou, à travers un hold-up électoral devenu désormais célèbre, s’est autoproclamé Président de la République du Niger.

 Depuis cette date, des Nigériens sont pourchassés, déportés et incarcérés dans les geôles de la 7ème de ces détenus, les acteurs de la Société civile dont les Camarades Nouhou Arzika, Ali Idrissa, Moussa Tchangari, Me Lirwana Abdourahamane, Mekoule Zodi, Diori Ibrahim, Ousseini Mamoudou, Idrissa Adamou, Ibrahim Namaiwa et bien d’autres, sont injustement pris en otages par Issoufou Mahamadou pour avoir tenté d’exercer leur droit constitutionnel à l’expression par rapport à la loi satanique des finances 2018 et l’installation irrégulière des bases militaires étrangères au Niger. Ce sont également plusieurs acteurs politiques dont Seydou Bakari, Idé Kalilou, Ari Mala, pour ne citer que ceux-là qui croupissent sans fondement, dans les maisons d’arrêt de la 7ème République.

Il apparait clairement aujourd’hui, que l’instabilité sociopolitique que vit le Niger est entièrement imputable à Issoufou Mahamadou parce que procédant de sa volonté aveugle de confisquer le pouvoir au mépris de la Constitution et des droits humains au Niger. Cette situation présage d’un drame électoral en perspective, d’où le recours à la complicité de certaines agences internationales et de certains hommes d’Etat étrangers qui doutent malheureusement que nos pays aient définitivement acquis leur souveraineté.

Chers concitoyens ;
Il vous en souviendra ainsi que le mercredi 13 juin 2018, une soit-disante commission électorale nationale indépendante (CENI), simulait à grande pompe, le lancement dune opération de truquage électoral dénommée « audience foraine de délivrance des pièces d’état civil ».

Nous le disons tout haut, cette soit-disante commission électorale prétendument indépendante, en réalité n’est qu’un simple appendice du PNDS-TARRAYYA, dont la démarche vise à endormir la conscience populaire pendant quelle organise de grosses manœuvres frauduleuses heureusement amplement révélées par certains médias, il ya quelques jours.

Chers concitoyens ;

La commande massive de plusieurs millions de pièces d’état-civil, c’est-à-dire des registres de naissance, mais également de mariage et de décès, passée à une imprimerie de la place, prouve à suffisance que le FDR et tous ceux qui se battent pour un retour à la tradition des processus électoraux consensuels, doivent se mobiliser dès à présent pour faire barrage à cette volonté du régime en place d’user de tous les moyens pour s’aliéner les suffrages et s’assurer ainsi des victoires électorales que rien ne saurait objectivement lui faire gagner.

Ni la loi organique n° 207 – 30 du 03 Décembre 2007 portant Régime de l’état civil au Niger, ni la loi Organique n° 2017-64 du 14 Août 2017 portant Code Electoral du Niger ne confère à l’organe chargé de l’organisation des Elections, la mission d’état civil. La Constitution en son article 6 dispose que la CENI est « chargée de l’organisation du déroulement et de la supervision des opérations de vote. Elle en proclame les résultats provisoires ». Un point, un trait !
Aucune loi ne pourrait en décider autrement.

Chers concitoyens

Cette opération de blanchiment est accompagnée en réalité dune doublure diplomatique tendant à faire croire à une certaine disposition du pouvoir en faveur du dialogue.
En effet, depuis un peu plus d’un an, notre pays est régulièrement visité par une série de « facilitateurs » dont le plus connu est l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Après une mission de travail conduite par la Secrétaire Générale de cette Institution, l’OIF est aujourd’hui à sa cinquième mission au Niger se situant toutes « dans le cadre de l’accompagnement du processus électoral en cours au Niger ». Aux dires mêmes de l’OIF, les contacts et les entretiens conduits lui ont, permis d’identifier outre les questions techniques liées à l’élection, des difficultés réelles dune autre nature dans l’environnement de celles-ci.

Les préoccupations sont telles qu’à titre préventif, l’OIF fut amenée à s’informer auprès des différentes parties intéressées des raisons fondamentales qui s’opposent à une transition démocratique dans l’alternance pacifique depuis le démarrage du processus démocratique dans notre pays. Or, en proposant aux structures membres du FDR rencontrées d’accepter daller directement à une révision du code électoral, la dernière mission de l’OIF du 09 au 14 juin 2018 a mis bas masque et s’est rangée du côté du pouvoir. Il s’agit dune complicité manifeste, inacceptable d’autant plus que toutes les structures rencontrées par cette mission ont accueilli favorablement la tenue de ce dialogue inclusif à l’exception de la majorité au pouvoir.

Chers concitoyens

Les structures membres du FDR ont particulièrement mis en évidence l’impossibilité d’organiser des élections transparentes, justes, inclusives et dans un climat apaisé dans un contexte où les libertés sont bâillonnées, la misère criarde et l’insécurité grandissante partout à travers le pays. La nécessité d’un dialogue inclusif préalable est évidente !

Pour ce faire, la démarche préconisée par les structures membres du FDR est simple :
La prise des mesures de décrispation à même de rétablir la confiance entre les parties ;

L’organisation d’un dialogue inclusif regroupant les acteurs politiques (majorité, opposition, non affiliés) ; la société civile et les syndicats avec l’accompagnement des témoins nationaux et internationaux pour un diagnostic de la situation du pays et convenir des solutions appropriées ;

La mise en place d’un organe chargé de garantir l’application des différentes décisions adoptées par le dialogue ;

La réactivation du CNDP rénové à qui il reviendra de prendre en charge les questions politiques dont la loi organique portant Code électoral.

Chers concitoyens ;

Malgré les appels à la raison, puis les mises en garde, le FDR tient, une fois de plus, à exprimer sa forte détermination à ne pas accepter, la réédition de la forfaiture de 2016. C’est dire que le FDR suit avec une attention soutenue les manœuvres de certaines puissances et /ou organisations régionales et internationales cherchant à s’immiscer de façon insultante dans notre processus électoral pour influencer le choix du peuple souverain en conférant un label qualité à la mascarade en cours.

Ni les intimidations, ni les prises d’otages comme c’est le cas des acteurs de la société civile actuellement détenus, ni mêmes les vexations, humiliations et autres traitements dégradants infligés à son Excellence Hama Amadou, Chef de file de l’Opposition, et autres acteurs sociopolitiques ne nous détourneront de cet objectif.

Le FDR mettra un point d’honneur à user de tous les moyens légaux pour imposer au régime un processus électoral consensuel, apaisé, juste et inclusif.

Aussi :

Face à la volonté du régime en place de persister dans le déni de droit et dans sa velléité d’installation d’un régime dictatorial et la manipulation et l’instrumentalisation du processus électoral, alors même que la déliquescence de l’Etat est manifeste, la paupérisation de la population aggravée, les secteurs sociaux sous astreinte et la cohésion de la population entamée, l’insécurité grandissante, la préoccupation dominante de Mahamadou Issoufou est de faire payer aux plus démunis les frais de l’incurie de son gouvernement à travers la loi de finance 2018 ;

Face surtout à l’insouciance avec laquelle Mahamadou Issoufou multiplie les actes de provocation ;

Les structures membres du FDR :

Cadre de Concertation et d’Actions Citoyennes de la Société Civile Nigérienne Indépendante (CCAC/SCNI) ;

Front des Partis politiques Non Affiliés pour l’Alternance Démocratique au Niger (FPNAD) ;

Front de l’Opposition Indépendante (FOI) ;

Front pour la Restauration de la Démocratie et la Défense de la République (FRDDR) ;

Exigent la libération sans condition de tous les détenus politiques dans le plus bref délai accompagnée de mesures individuelles d’apaisement social ;
L’organisation d’un dialogue inclusif devant conduire à sortir le pays de la situation de crise économique, politique, institutionnelle et sécuritaire dans laquelle il végète;

La création des conditions permettant l’organisation à des dates consensuelles délections libres, démocratiques, justes, inclusives et apaisée ;

Le FDR en appelle à tous les partis politiques, à toutes les organisations de la société civile ainsi qu’à tous les citoyens attachés à la démocratie et à la quiétude sociale, pour une mobilisation conséquente.

Par ailleurs, le FDR réitère son soutien aux FDS pour leur noble mission de sécurisation du territoire nigérien et de sauvegarde de la souveraineté nationale.
Les structures membres du FDR prient Dieu, le tout Puissant afin qu’il accorde au Niger une bonne campagne agricole.

Enfin, le FDR présente à tout le peuple Nigérien une « bonne fête » de l’Aid-El-Fitr.

Vive le Niger, 
Vive la démocratie, 
Vive la République.

Fait à Niamey, le 20 juin 2018