Mme Hadizatou Yacouba OUSSEINI, Directrice adjointe de Cabinet du Président de la République © NigerInter.com

Interview : Mme Hadizatou Yacouba OUSSEINI  à cœur ouvert avec Niger Inter Magazine

Notre pays vient de célébrer la 27ème édition de la journée nationale de la femme nigérienne avec comme thème ‘’L’autonomisation de la femme rurale’’. Pour inverser la tendance à propos de la condition féminine, l’engagement des femmes elles-mêmes s’avère nécessaire. Parmi les femmes battantes du Niger, il y a Mme Hadizatou Yacouba OUSSEINI présidente de l’Organisation des femmes Tarayya (OFT) et Vice-présidente de l’Internationale socialiste des femmes.  Cette interview à cœur ouvert se veut un témoignage sur son parcours de femme intellectuelle et leader dans le contexte nigérien.

Niger Inter Magazine : En tant que vice-Présidente de l’Internationale des femmes socialistes pouvez-vous brièvement nous brosser la genèse de la lutte des femmes au niveau mondial pour la liberté et l’égalité en droit ?

Mme Hadizatou Yacouba OUSSEINI : cette question de tout temps a fait couler beaucoup d’encre. Et à ce sujet, je voudrais relater un peu le combat des femmes socialistes dans les années 1900 où sous la direction d’une journaliste allemande, les femmes s’étaient organisées pour constituer un comité afin de revendiquer le droit de vote pour les femmes. Disons que ce n’est pas chez nous que les combats ont commencé, les pionnières sont les femmes socialistes. A plusieurs reprises elles se sont retrouvées, pays par pays, elles faisaient donc des conférences elles demandaient que les femmes aient  droit au vote. Et  c’est ainsi qu’est née l’Internationale Socialiste des Femmes au plan mondial. Sur la base de cette revendication sur le droit de vote, et de l’égalité, on a commencé à regarder tous les aspects concernant la participation politique des femmes et c’est en 1946, que même aux nations unies, que ce combat fut reconnu et il y’a eu l’institution du secrétariat chargé de la commission de la condition de la femme qui depuis se réunit chaque année pour faire le bilan des avancées qui sont enregistrées par rapport au travail de la femme. Il vous souviendra, qu’en 1975, avec la première conférence mondiale sur la femme à Beijing, la décennie pour la commission de la femme avait été décrétée et il y’a eu un agenda en 12 points pour essayer de voir domaine par domaine quelles sont les actions que les gouvernements doivent engager au plan mondial, les acteurs de la société civile, les partenaires au développement afin qu’ensemble, on puisse combler le gap sur tous les plans entre les rapports Homme- Femme.

Niger Inter Magazine : Le Niger vient de célébrer le 13 Mai dernier la 27ème édition de la journée nationale de la femme nigérienne. Pour parler du rapport femme et politique, pouvez-vous nous dire comment êtes-vous venue à la politique ?

Mme Hadizatou Yacouba OUSSEINI : pour en venir à ma personne, je peux dire que cela a commencé inconsciemment depuis l’école primaire où j’ai évolué ici à Niamey, particulièrement à l’école Mission de Goudel, les filles n’étaient pas en aussi grand nombre que les garçons. J’étais la plus petite et la plus jeune en ce moment, parce que j’ai évolué deux ans en tant que bénévole. Je suivais les enfants du camp des gardes qui allaient à l’école et je prenais plaisir à monter sur le vélo avec mon père et c’est comme ça, que pendant deux ans, j’ai fréquenté l’école sans y être inscrite. Au CE1, la directrice a réclamé mon dossier pour une inscription formelle. Très jeune, j’étais aussi l’une des plus brillantes de ma promotion. Après chaque composition je subissais le courroux des garçons car en ce moment, après les compositions, les élèves étaient classés sur les bancs selon le rang de telle sorte que dès qu’on rentre dans la classe on sait qui est premier et qui est dernier. Et il se trouvait qu’à chaque fois quand on regarde la première rangée je me retrouvais être la seule fille. J’étais aussi chouchoutée des maîtres et de la directrice qui usaient de tous les moyens pour me protéger, jusqu’à me ramener au domicile parental. J’ai commencé à me poser des questions mais pourquoi on est dans la même classe, on étudie la même chose, mais pourquoi moi je n’ai pas le droit de bien travailler et en ce moment même ma mère me recommandait de ne pas répondre à toutes les questions. Après l’entrée en sixième, je fus la seule fille de cette école à être orientée au Lycée des Jeunes Filles, lycée qui accueillait en ce moment à partir de la  sixième. N’ayant même pas 11ans, je n’avais pas compris que c’était une sélection sur la base du mérite et il a fallu les démarches de la directrice de l’école auprès de mes parents pour que je regagne l’internat, un environnement totalement nouveau pour moi. Entre filles, je pense qu’une certaine organisation a pris forme, faite d’entraide et de solidarité, y compris dans des prises de décisions. C’est ainsi qu’en 1972, notre classe a été la seule à ne pas suivre un mouvement de grève, sur la base d’une analyse des mouvements passés et des conséquences que nous y avons subies. Nous nous étions organisées pour être les meilleures, dans les études et la prise d’initiatives. Notre directrice du moment ne disait-elle pas « elles sont terribles ces filles, mais, ce sont mes meilleures ». Cette solidarité et complicité continue jusqu’à présent entre les filles de cette classe, devenues aujourd’hui toutes des mamies. Cette étape de ma vie a forgé mon caractère et a sûrement conduit à l’engagement politique.

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Niger Inter Magazine : avec la démocratisation, vous avez adhéré au PNDS Tarayya et aujourd’hui vous êtes dans une position de leadership dans ce parti en tant que présidente nationale des femmes tarayya. Parlez-nous un peu de votre combat au PNDS Tarayya…

Mme Hadizatou Yacouba OUSSEINI : Je dois rappeler qu’au premier Comité Directeur du PNDS-Tarayya réuni à la  maison des jeunes Djado Sékou, nous étions trois femmes. Donc j’avais participé dans le cadre de la préparation de ce comité, aux réunions qu’on faisait dans les quartiers. En ce moment-là, nous n’étions pas nombreux à Niamey à participer à ces réunions, mais Déléguée que je devais être à la conférence nationale, j’ai dû désister pour aller en formation mais cela ne m’a pas empêché de continuer la mobilisation parce qu’il fallait préparer les premières élections. Ce que j’ai fait au Canada où j’étudiais, j’ai véhiculé les mots d’ordre du parti à partir de cette position. Et disons que mon adhésion au PNDS Tarayya s’est faite sur la base du projet de société du parti parce que j’avais eu en mains et les documents du PNDS-TARAYYA et ceux du  CDS-RAHAMA. C’est le contenu qui m’a emballé et j’ai le plaisir de dire j’ai adhéré au parti pas parce que mon mari y était, lui il a adhéré à la politique, trois ans après moi, pour moi c’est un choix personnel et un choix éclairé et depuis lors je m’étais donné à fond, je m’étais dit maintenant que nous  avons la chance d’avoir un débat ouvert et avec la démocratie il n’y a pas de raison de se retenir. Avant 1990, même quand on avait des idées, on ne pouvait pas les émettre. Pour vous donner une idée de ma détermination et surtout qu’auparavant, après ma prise de fonction, jeune fonctionnaire que j’étais, quand je suis venue dans un ministère hautement technique le ministre avait du mal à comprendre d’avoir une femme cadre et quand on vient en réunion, il disait Messieurs et quand il me voit il disait excusez-moi madame, moi déjà je commençais à organiser les femmes au sein de ce ministère, en leur disant essayer de voir ce que nous pouvons faire ensemble pour que l’on puisse compter avec nous. Et même en tant que responsable, j’ai dû plaider mon cas dans un conseil d’administration parce qu’on disait étant mariée je n’ai pas droit à certains avantages. Et je leur ai dit c’est moi la responsable et pas mon mari et si le poste à des avantages j’exige qu’on me les donne sans tenir compte de mon statut de femme mariée. Dans l’administration quand il y’a des indemnités similaires, on ne peut pas cumuler mais je suis la responsable et il y’a des indemnités pour ça. Au fil du temps, il y a eu des frustrations que j’ai vécues, parce que j’étais une femme pour un poste de travail qui ont forgé mon caractère et depuis lors quand j’ai adhéré au parti, je me suis dit voilà peut-être une porte d’entrée ou avec d’autres nous pouvons continuer à mener ce combat, de faire en sorte que les femmes puissent compter dans tous les domaines. Même au niveau de mon parti dans le cadre du comité exécutif, il y’a eu certaines réunions ou j’ai dû plaider pour le changement des horaires de réunions qui se tenaient tardivement (22h 23h), de sorte que rares sont les femmes qui viennent ou qui restent jusqu’à la fin : elles sont par conséquent absentes lors de la prise de décisions. J’étais encore en formation au Canada, quand il y a eu le premier congrès de l’organisation des femmes tarraya (OFT) en 1994, mais une fois de retour, je m’étais portée candidate pour le bureau de Niamey et c’est comme ça que je suis devenue, en 1995, la première présidente du bureau fédéral de l’organisation des femmes pour la région de Niamey. Et j’y ai lancé, à travers plusieurs communications, l’organisation des femmes en groupements.

Niger Inter Magazine : Vous avez célébré le 13 Mai de cette année à Doutchi où vous avez invité les femmes Tarayya, c’était assez innovant comme activité alors quel a été votre message à l’occasion de cette rencontre de l’OFT de Dogondoutchi ?

Mme Hadizatou Yacouba OUSSEINI : Je dois préciser que notre activité de Doutchi n’est pas unique dans son genre, parce que chaque 13 mai, l’OFT mène des activités en parallèle, après le lancement officiel, soit au titre du PNDS Tarayya, soit au titre des femmes de la MRN. Nous ciblons un groupe de femmes vers lequel nous allons pour faire des dons, et des actions de sensibilisation. L’année dernière, nous avons décidé de sortir de Niamey, et la fédération OFT de Tillabéri nous a proposé un concours culinaire sur la base des produits locaux à Balleyara, une activité dans le cadre de la promotion de la santé nutritionnelle. Malheureusement, cela n’a pas eu l’envergure que nous avons souhaité parce qu’entre temps, il y’a eu un pont qui a cédé, de telle sorte que celles qui devaient y aller le jour même n’ont pas pu faire le déplacement et l’activité s’est faite avec celles qui sont allées la veille pour la préparer. Ensuite, nous avons eu une activité à Dosso, où nous avons rencontré les femmes détenues et nous avons échangé avec elles sur leurs conditions de vie, sur les comportements exemplaires des femmes et son rôle pilier au sein de la famille, une façon donc de dire qu’on ne connait pas la femme avec plein de défauts qui peuvent l’amener en prison. Et là aussi nous avons eu à leur faire des dons. Mais pour cette fois-ci, nous avons dit qu’on va faire quelque chose de grandiose, d’exceptionnel et surtout que le thème étant l’autonomisation des femmes rurales, nous avons pensé à une activité en solidarité aux femmes rurales.

Nous avons saisi cette occasion pour analyser et primer certains groupements sur la base de critères organisationnel, de valeur ajoutée pour les femmes elles-mêmes et leur environnement et avons profité, à travers des sketches, à lancer des messages sur la scolarisation des filles et leur maintien à l’école ainsi que l’assainissement et la salubrité ainsi que l’autonomisation des femmes, essentielle pour le bien être des communautés.

Niger Inter Magazine : vous êtes donc Directrice adjointe de Cabinet du Président de la république, qu’est-ce que vous faites au niveau du cabinet pour accompagner le Président de la République ?

Mme Hadizatou Yacouba OUSSEINI: vous voyez comment mon bureau est bien chargé (rires). La mission des responsables du cabinet du Président de la République est d’organiser le cabinet et d’accompagner le Président dans le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre de son programme. Dans la mesure où la mise en œuvre est dédiée aux différentes structures techniques sous la coordination du chef du gouvernement. Notre rôle ici c’est vraiment de nous assurer d’une mise en œuvre efficace et efficiente des actions mais surtout des résultats escomptés du Programme de renaissance actes 1 et 2.

Au delà de ce programme, il y’a toute l’administration politique, le Président reçoit des courriers et il en envoie, il donne des directives, et notre rôle c’est de faire le suivi de tout ça et, par rapport à l’évolution de l’environnement, faire des analyses et produire des notes avec des suggestions d’orientations.

Niger Inter Magazine : Votre cahier de charges c’est aussi le suivi de la gouvernance précisément. Vous êtes témoin de la gouvernance du pays hier et aujourd’hui alors que répondez-vous aux citoyens qui sont en train de considérer que le Président Issoufou n’a pas fait des choix qui constituent des priorités pour les nigériens ?

Mme Hadizatou Yacouba OUSSEINI: il est souvent difficile d’être juge et partie. Moi je suis partie parce que nous sommes dans l’action du Président mais je n’oublie pas que depuis 1978, je suis active autant aussi bien dans l’administration publique, la société civile que dans les organismes de coopération, comme vous l’avez si bien dit j’ai vu ce qui s’était fait dans le passé et j’ai vu ce qui se fait depuis 2011, je pense qu’il n’y a pas de commune mesure. D’abord, je veux parler d’abord de la situation des fonctionnaires, au moment où j’ai commencé à travailler, Cadre A de la Fonction Publique, j’avais un revenu de 60.000FCFA, aujourd’hui, je pense que même un cadre B touche plus que ça, c’est un indicateur irréfutable de l’amélioration des conditions de vie des agents de l’Etat. S’il n’y avait pas une volonté politique, il n’y allait pas y avoir une amélioration du niveau de revenus des agents de l’Etat. Et quand je vois toute la panoplie des indemnités avant, cadre A1 que vous êtes, vous ne pouvez pas cumuler plus de 60.000F d’indemnités, aujourd’hui 60.000F c’est juste pour un seul niveau d’indemnités ça c’est au niveau des travailleurs. L’évolution de la masse salariale qui a été plus que triplé parce qu’il y’a le souci de motiver les agents de l’Etat afin qu’ils puissent produire le meilleur service public aux populations nigériennes. Ensuite vous avez aussi l’environnement, chaque année qu’il y a un programme d’embellissement des villes avec d’importants investissements, il n’y a aucun gouvernement qui l’a fait depuis notre indépendance. Et, de manière continue, il y’a un programme spécial Niamey Nyala depuis le premier mandat du Président et qui court encore, et aujourd’hui les investissements qu’il y’a eu à Niamey dépassent de loin tout ce que les autres régions ont eu jusqu’à cette date et ça continue. Ça relève le niveau d’intérêt du Premier Magistrat, le Président de la République pour l’amélioration de notre environnement et cela se vérifie aussi avec les indicateurs internationaux : l’Indicateur Mo Ibrahim, l’indicateur sur la corruption, dans tous les domaines il y’a eu de l’amélioration, même un aveugle peut le ressentir au toucher, un sourd peut le voir. Maintenant, qu’on le veuille ou non, il faut reconnaitre qu’il y’a eu des avancées, il revient à nos populations de se réveiller et de prendre en charge ces investissements, quels qu’ils soient, afin d’éviter un retour en arrière.

Il n’y a pas longtemps, je disais à un opposant qui écumait sur le fait que les gens ont faim, on se permet de faire des échangeurs, je lui ai demandé de me dire la contrée dans laquelle les gens ont faim. Ce gouvernement est le seul qui a fait en sorte qu’il y ait des vivres sur les marchés tout au long de l’année, l’inflation a été de ce fait contenue. La vente à prix modéré se fait sur six à huit mois alors qu’avant on attendait la période de soudure pour faire et la vente à prix modéré et la distribution gratuite, en deux mois tout est arrêté. Mais maintenant ça continue jusqu’à ce qu’il y ait le nouveau mil, comment les gens vont dire qu’ils ont faim ? Les gens oublient que quand on fait des routes, ça permet aux gens qui produisent d’avoir accès aux marchés. Les investissements qui sont faits sont calculés, ils ne sont pas faits juste pour être faits, parce que c’est toute une chaine, il faut produire, il faut transformer, il faut commercialiser pour que cela arrive au niveau des populations qui en ont besoin.

Niger Inter Magazine : le Président de la République et le gouvernement attachent du prix à l’éducation de la jeune fille, en tant que femme leader, en tant que maman quel est votre message à l’endroit des parents et aux femmes ?

Mme Hadizatou Yacouba OUSSEINI: vous savez notre activité de Doutchi, c’est une activité centrale mais tout autour, nous avons une panoplie d’activités dont celles surtout relatives à l’accès à la scolarisation des filles. Il y’a eu des sketchs qui ont fait voir aux populations qu’une fille scolarisée qui atteint un niveau de revenus s’occupe beaucoup plus de sa famille parce que un homme qui fonde sa famille tout son centre d’intérêt est au niveau de sa famille alors que la femme c’est vrai qu’elle a ses propres enfants mais elle pense toujours au village, aux parents.

Quand une femme est éduquée c’est toute la famille qui en bénéficie parce qu’elle participe à l’éducation de ses enfants, la prise en charge de la santé, de la salubrité, c’est elle le pilier de la famille, elle va partager son savoir elle va l’investir au niveau de la famille jusqu’à atteindre la communauté. C’est reconnu et même le Président de la République l’a dit, c’est par la scolarisation que nous allons avoir l’équité, on prône l’égalité Homme-Femme mais la porte d’entrée c’est la scolarisation, c’est là où il n’y a pas de discrimination et une fois que de la base ça monte au sommet, on est obligé de l’accepter et en ce moment, on a plus besoin de quota parce que l’éducation a fait en sorte que les femmes aussi se fassent valoir tout comme les hommes. Aujourd’hui on parle de question de quota parce qu’il y’a eu ce gap au départ parce que nous gardons les filles à la maison pour les corvées, c’est comme ça que nous avons créé le gap. Les garçons partaient à l’école.  Mais maintenant l’environnement est créé, les moulins sont là, l’eau est disponible partout à travers des puits améliorés, des forages, l’énergie solaire est de plus en plus disponible, les centres de santés, l’école, etc. donc le travail des femmes est allégé et il y’a tout le nécessaire au niveau du village pour qu’on puisse laisser les filles aussi fréquenter l’école.

Les mamans que nous sommes auront moins de préoccupations quant aux mariages forcés ou précoces, aux grossesses précoces et à la dépravation des mœurs, surtout si cette école est de qualité, comme nous le montre l’orientation prise par le Gouvernement.

Réalisée par Elh. M. Souleymane et Abdoul Aziz Moussa

Niger Inter Magazine N° 012