Discours de SEM OUSSEINI TINNI à la clôture de la 1ère Session Extraordinaire de l’AN au titre de l’année 2018

Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

Honorables collègues Députés,

Mesdames et Messieurs,

Nous arrivons à la fin de cette première session extraordinaire alors que notre pays porte le deuil de certains de ses enfants. En effet, tout récemment encore, certains de nos vaillants soldats sont tombés sur les rives du Lac Tchad, morts pour la patrie, morts pour notre liberté, morts pour que continue à vivre le Niger !

Pour tous ces soldats, lâchement arrachés à l’affection de leurs familles depuis le début de cette guerre absurde, je vous demande, à tous, de vous lever pour observer un moment de recueillement… (Je vous remercie).

Chers collègues, après ce douloureux devoir de mémoire, je voudrais très sincèrement vous féliciter et vous remercier cordialement pour le travail que nous avons abattu en si peu de temps. Il faut le dire, pendant ces deux semaines, nous avons été fort assidus. En effet, outre les deux principaux points de notre ordre du jour dont je parlais à l’ouverture de cette session, nous avons dû examiner des projets de loi aussi volumineux que les deux textes se rapportant à la communication électronique. Cependant, nous avons fait œuvre utile car, il s’agissait de permettre à notre pays de tenir ses engagements communautaires, particulièrement, dans le cadre de la création d’un marché commun des Technologies de l’Information et de la Communication dans l’espace CEDEAO et surtout de l’aider à entrer de plein pied dans l’ère du numérique.

D’autres textes non moins importants ont également retenu notre attention ; c’est notamment la loi minièreet le réajustement de la dernière révision constitutionnelle.

Mais comme vous le savez, nous nous sommes plus amplement focalisés sur le Débat d’Orientation Budgétaire et la rectification de la loi de finances en cours.

Pour ce qui est du Débat d’Orientation Budgétaire, je peux, sans verser dans l’autosatisfaction, dire quecette année, notre travail fut de grande qualité !  En commission comme en plénière, les députés ont minutieusement examiné le document principal mis à leur disposition. Cela leur a été d’une grande utilité car, d’une clarté accessible à tous, ce documentleur a permis d’avoir un aperçu d’ensemble sur l’économie nigérienne, en ses potentialités comme en ses défis.

Pour ce qui est des potentialités, elles sont fort nombreuses ; c’est le sous-sol d’une richesse abondante et diversifiées, ce sont des terres agricoles fertiles comme les plaines de l’hirazer, c’est l’innombrable cheptel composé des espèces des plus diverses, c’est une jeunesse fougueuse prête à s’investir dans les grands chantiers de la construction nationale!

Mais, le document nous fait également comprendre que face à ces potentialités, les défis qu’il faut relever, pour que ces atouts ne restent pas virtuels, restent immenses !Il s’agit notamment de la lutte contre le changement climatique, de la maîtrise de la croissance démographique, de la restructuration du système éducatif, de la modernisation de notre agriculture et de la promotion d’une culture citoyenne.

Chers collègues, notre débat aura été riche car il a soulevé toutes ces questions, il nous aura surtout servi de miroir où était apparunotre pays dans toute sa réalité. Ce pays est grand, il est volontaire, il est courageux ! Mais comme cela est apparu dans nos débats, tel un bateau battu par les vents, il est obligé de toujours rester sur le qui-vive pour maintenir son point d’équilibre. Cela est d’autant plus évident qu’aux défis que nous venons d’évoquer, il faut ajouter la contrainte majeure que constitue leterrorisme qui détourne nos modestes ressources des destinations prioritaires pour le développement.

Cependant, rendons grâce au Tout puissant, notre bateau est toujours à flot et plaise à Dieu, il le restera car, le Président de la République et le Gouvernement y veillent sans relâche !

Distingués invités, Mesdames et Messieurs, point n’est besoin d’être laudatif pour reconnaître le grand mérite du Président ISSOUFOU MAHAMADOU de maintenir notre pays dans une stabilité économique et financière dans un contexte marqué par les risquesinhérents à l’environnement international et aux caprices de la nature sont aussi importants les uns que les autres. Qu’il s’agisse des crises financières, de la chute des cours des produits primaires, qu’il s’agisse de l’hydre terroriste, ou des aléas climatiques, l’on peut aisément penser que notre survie tient du miracle !

Mais, point de miracle, plutôt de la détermination, plutôt du sang froid et de la responsabilité pleinement assumée !

Chers collègues est-ce être laudatif que de reconnaitre le mérite lorsqu’il saute aux yeux ? Est-ce être laudatif que de rendre grâce à ceux qui nous évitent de sombrer dans un contexte aussi périlleux que celui des pays du sahel aujourd’hui ? Est-ce être laudatif que de dire que notre pays, naguère confondu avec un de ses voisins, est aujourd’hui cité en exemple grâce à une diplomatie aussi audacieuse qu’efficace ?

Vous êtes les mieux placés pour savoir que notre institution, tout en félicitant les uns et les autres quand cela s’impose, ne manque aucune occasion decontrôler l’action du Gouvernement chaque fois que nécessaire.Chers collègues, lorsque cela s’impose,vous savez exiger que des correctifs soient portés à telles ou telles orientations données aux affaires de notre pays ; ce fut le cas avec la commission d’enquête parlementaire sur l’Université de Niamey, c’est toujours le cas à l’occasion des missions de terrain qu’entreprennent les commissions générales permanentes. Donc lorsqu’il faut reconnaitre et saluer les actions positives, faites-le en toute liberté et sans ambages !

Pour me répéter, laissez-moi dire que le Débat d’Orientation, outre les questions purement économiques et financières nous a rendu le grand service de mieux comprendre les perspectives heureuses de notre pays et tous les défis auxquels il fait face! Mon souhait le plus ardent, est que tous les acteurs publics soient au même niveau d’information que les députés afin qu’un sursaut collectif nous permette de franchir sans danger tous les écueils qui jalonnent notre chemin.

Distingués invités, chers collègues, s’agissant de la rectification de la loi de finances 2018,comme je le disais à l’entame de nos assises, il faut se féliciter qu’une fraction importante des ressources additionnelles escomptées serve à réduire significativement la dette intérieure. Ce sera ainsi plus de vingt-deux milliards qui seront injectés dans le secteur privé national ; nul doute qu’il faut en escompterun effet d’entrainement certain sur l’ensemble de l’économie nationale.

A propos de la dette, il convient de rappeler que plus que son volume,c’est sa qualité et l’emploi qui en est fait dont faut se préoccuper ! En effet, emprunter et investir pour produire des richesses voilà ce qui est utile pour le pays.Par contre, toute dette qui ne génère pas les conditions de son remboursement est, à terme, dangereuse. Fort heureusement au Niger, tous les différents indicateurs financiers rassurent quant à la pertinence de notre endettement. Si nos concitoyens sont assez régulièrement informés des ratifications des accords de prêt par l’Assemblée nationale, tout autant, ils constatent sur le terrain les immenses travaux que l’Etat engage.

Distingués invités, pour finir, je voudrais, souhaiter que la campagne agricole qui démarre aboutisse à d’excellents résultats qui nous permettent de conforter nos prévisions économiques. Je voudrais également souhaiter que les citoyens comme les pouvoirs publics anticipent sur la forte probabilité d’inondation dans certaines régions de notre pays! Avec ces souhaits et en remerciant le personnel de l’Assemblée nationale et la presse pour leur appréciable contribution à la réussite de nos travaux, je déclare close la première session extraordinaire de l’Assemblée nationale au titre de l’année 2018.

Vive la République,

Vive le Niger,

 La Séance est levée