Tribune : S’abstenir de la politique de l’autruche !

Depuis quelques temps, on observe une montée du populisme dans notre pays. Ce contexte est pourtant savamment créé par quelques-uns qui ont maille à partir avec notre processus démocratique.

A notre humble avis, la participation politique et ses différentes  activités font partie de notre vie. Elles sont inévitables et incontournables parce que la politique concerne tous les domaines de la société. Pour preuve, même nos causeries et discussions quotidiennes, si elles ne partent pas de la politique, elles reviennent à la politique.

En dehors du fait que nous pouvons être politiquement affiliés ou engagés et exercer des fonctions en lien avec nos convictions politiques, beaucoup de situations nous poussent à agir ou à réagir dans la sphère politique. Nous pouvons aussi nous targuer de ne pas faire de la politique, mais toujours prendre des positions politiques qui révèlent avec le temps la sympathie ou le penchant politique de chacun de nous. La seule défense de nos intérêts peut nous pousser à cautionner ou à combattre un choix politique. D’ailleurs, même dans la discrétion ou l’anonymat nous pouvons influencer des décisions politiques.

C’est pourquoi, dans l’intérêt de notre pays, quelle que soit la manière dont nous choisissons  d’intervenir dans la politique, nous devons éviter l’amalgame et la confusion des rôles. Nous devons aussi faire preuve d’honnêteté, de dévouement, et de civisme. Il faut avoir la connaissance nécessaire pour ne pas faire une analyse partielle et partiale du contexte politique et se livrer au spectacle de l’errance et des tâtonnements dans la configuration politique. L’inculture et l’impudeur conduisent à l’attitude de certains politicards qui font de la politicaillerie tout en parlant de rupture. La seule rupture qui vaille est celle de rompre avec la turpitude pour servir le Niger.

Malgré l’incitation à la haine et à l’incivisme par des agitateurs qui veulent semer le doute et la discorde, les Nigériens fraternisent, travaillent et font progresser notre pays. N’en déplaise aux détracteurs avec leur laïus, leurs critiques fantaisistes et leurs brûlots, le Niger d’aujourd’hui est paisible, enviable et crédible. Qu’on soit à l’opposition ou qu’on se prévale d’une certaine neutralité, il faut savoir apprécier honnêtement l’évolution du Niger. Les contradictions peuvent être des contributions. Il suffit d’avoir une  approche véridique et dialectique pour que les idées et les comportements soient dans une logique constructive et évolutive.

 Les Nigériens sont conscients et conséquents. Ils ont accordé leurs suffrages aux gouvernants actuels. Ils sont aujourd’hui satisfaits et rassurés par des citoyens dévoués qui servent le Niger et qui relèvent des grands défis. Nul ne peut les mener en bateau et les mobiliser autour des intérêts qui ne sont pas les leurs. Il faut être dans une déraison qui frise la démence pour leur  reprocher leur indifférence aux appels  à des actions qui sont aux antipodes du progrès, de la paix et du bien-vivre ensemble. C’est d’ailleurs à juste titre qu’ils désapprouvent les fanfaronnades et les déclarations spécieuses et belliqueuses de certains de nos concitoyens.

Ils s’embourbent dans un combat politique erroné et téléguidé. Ils n’arrivent pas à inverser le rapport de forces, mais ils refusent de comprendre que les fallacieux prétextes et les méthodes surannées qu’ils utilisent dans un contexte inapproprié sont  impopulaires et contre-productifs. Abuser de la liberté de manifestation pour s’arroger « les libertés de diffamation, de conspiration et de sédition » ne peut que les conduire à leur isolement et leur marginalisation par le peuple nigérien, un peuple épris de paix et de stabilité. Il ne sert à rien de se  voiler la face, au risque de se retrouver dans l’impasse.

Le populisme et l’activisme jusqu’au-boutiste conduiront graduellement à la décrédibilisation, l’affaiblissement et la liquidation de l’opposition par ses éléments factieux. Comme le dit si bien l’adage,  « il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir « . L’Etat a quant à lui, le devoir de vigilance pour ramener à la raison ceux qui ont choisi la subversion au lieu de l’opposition.

Abdourahaman ZAKARIA