REVISION DE L’ARTICLE 8 DU CODE ELECTORAL : Un combat perdu d’avance pour Lumana et son leader

S’il est admis en droit que « le Pénal tient le civil en l’état », il ne saurait être accepté, dans un Etat de droit, et pour des intérêts de certaines personnes, que « le Politique tient le pénal en l’état ».

Pourtant, c’est sur ce terrain de non-droit que le chef de file de l’opposition, Hama Amadou, à travers sa formation politique, le Moden FA Lumana qui participe au comité chargé de réviser la loi organique n° 2017- 64 portant Code électoral, et certains de ses soutiens politiques, veulent entrainer le Niger et son peuple.

En effet, profitant de cette décrispation du climat politique, rendue possible grâce à la reprise du dialogue politique au sein du CNDP, le Lumana essai  par tous les moyens, à faire tordre le cou aux lois de la République, pour que les intérêts politiques de son président prévalent.

Dans les discussions en cours sur la révision du Code électoral, le parti de Hama Amadou fait une fixation sur l’article 8 du Code électoral qui, en l’état, le disqualifie de toute compétition électorale en République du Niger, du fait de sa condamnation par contumace à un an de prison ferme dans l’affaire dite des « bébés importés ».

Cet article que Hama veut faire sauter ou obtenir sa modification afin qu’il puisse reconquérir ses droits civiques et politiques perdus existait pourtant bien avant l’avènement du président Issoufou au pouvoir. Il dispose : « Ne peuvent être inscrits sur la liste électorale : – les individus condamnés définitivement pour crime et non réhabilités ; – les individus condamnés définitivement pour délit à une peine d’emprisonnement ferme égale ou supérieure à un (1) an et non réhabilités ; – ceux qui sont déclarés en faillite et ayant fait l’objet d’une condamnation pour banqueroute frauduleuse et non réhabilités ; – les internés et les interdits.

N’empêchent pas l’inscription sur une liste électorale les condamnations avec sursis telles que prévues à l’article 38 du code pénal et les condamnations pour délit d’imprudence hors le cas de délit de fuite concomitant ».

Ainsi, le leader de Lumana se retrouve pleinement dans cette catégorie de personnes visées par les dispositions de cet article. Mais puisqu’il s’agit de lui, oubliant par égoïsme qu’il y a beaucoup d’autres nigériens qui sont frappés par la même loi, il faudrait absolument, pour ses intérêts personnels, qu’une loi de la République, soit modifiée à son profit, parce que tout simplement, il est leader de parti politique. Quelle aberration ? Les lois de la République, quand elles sont élaborées et adoptées, ne sont elles pas impersonnelles ? Que le Lumana et son leader cessent de se moquer des nigériens.

Y a-t-il des lois plus sévères qui sont appliquées à des citoyens nigériens pour des fautes commises ? Est-ce la fin du monde ? Se sont-ils soulevés pour demander leur révision parce qu’elles ne leur procure aucun avantage ? Alors, pour que force reste à la loi, l’Assemblée nationale ne doit pas accepter cette forfaiture, car tous les nigériens sont égaux devant la loi.

Oumar Issoufa