Portrait politique : Mahamane Ousmane, un has been en conflit avec son statut

L’on reconnait les grands hommes par leur capacité de s’élever et d’être au-dessus de la mêlée. Le ressentiment ou l’esprit revanchard n’ont jamais grandi quelqu’un. Depuis l’accession du président Issoufou au pouvoir Mahamane Ousmane a, comme qui dirait, oublié son statut d’ancien chef d’Etat. Le protocole d’Etat ? Ce ringard n’en a cure.

A l’occasion du Sommet de l’UA Niger 2019, nous avons entendu des nigériens de tout bord se plaindre de l’attitude de l’ancien président de la République, Mahamane Ousmane tant son comportement est aux antipodes des valeurs que doit incarner un leader. Les plus récents de ses agissements c’était d’être parmi les frondeurs qui ont initié la motion de censure et secundo d’être le principal animateur de la conférence de presse de l’opposition au moment où se tient à Niamey le sommet de l’Union Africaine.

Au lieu de chercher à se mettre à sa place en tant qu’ancien chef, Mahamane Ousmane refuse simplement de grandir pour se retrouver avec certains agitateurs qui confondent vitesse et précipitation. Mais les nigériens ont fini par comprendre que cet homme n’incarne pas véritablement les valeurs qui devraient être les siennes à savoir celles de quelqu’un qui a dirigé le Niger au sommet. Ses hauts faits ou ses antivaleurs sont légion.

Une preuve ? La fête Zinder Saboua fut belle. Une des plus belles des fêtes tournantes du 18 décembre en région. Mais les historiens du présent ont observé une absence notoire : celle de l’ancien président de la République, Mahamane Ousmane leader et natif de Zinder ! Il a préféré encore s’inscrire sur la liste des abonnés absents. Même la présence de Muhammadu Buhari parmi les invités n’a pas pu convaincre Dan Ousmane de vivre ce moment historique avec les Damagarawa.   Certes,  l’homme était en perte de vitesse ou pour le dire prosaïquement en mal de leadership depuis sa gloriole d’après la transition post conférence nationale du Niger. Une sorte de déchéance  traduite d’abord par la dislocation de son parti le CDS Rahama et ensuite par ses insuccès à l’occasion des différents scrutins. Pourtant, au lieu de prendre de la hauteur sur les événements, Mahamane Ousmane, ignorant la sagesse selon laquelle il faut savoir quitter les choses avant qu’elles ne vous quittent, s’était finalement accroché

Il aime bien jouer aux abonnés absents depuis 2011. Mais plus d’un citoyen avait cru qu’il allait se ressaisir à l’occasion de Zinder Saboua pour venir célébrer la République. Car un homme d’Etat digne de ce nom doit savoir faire la part des choses : entre son ego et sa raison, entre sa subjectivité et l’intérêt général. Si le président Tandja est excusé pour raison de santé à certaines cérémonies officielles, Mahamane Ousmane alias nafarko affiche allègrement le reniement de son statut d’ancien chef d’Etat depuis presque 8 ans. Son attitude frise le boycott actif des activités officielles. L’on se souvient qu’il avait annoncé les couleurs depuis l’investiture du président Issoufou au premier mandat en préférant aller en villégiature au Nigeria voisin.

Pourtant, les fêtes tournantes initiées par le président Tandja et amplifiées par Issoufou Mahamadou en termes d’investissement constituent une affaire d’Etat à plus d’un titre. C’est d’abord et avant tout, symboliquement, la fête de la République du Niger. C’est aussi la fierté des populations qui bénéficient des investissements sur fonds propres de l’Etat nigérien. Mais les Nigériens ne sont guère surpris puisqu’ils sont témoins même du boycott des rencontres religieuses en plein ramadan par l’opposition politique. Mais il faut comprendre ce ringard.  Selon une confidence, Mahamane Ousmane a juré de ne jamais pardonner à Issoufou d’avoir perdu le pouvoir. Ceux qui le fréquentent sont témoins de cette obsession maladive de l’homme qui a oublié que le pouvoir, la vie, la mort, la richesse émanent du décret divin. Inutile donc de garder rancune à une créature. Tout le reste n’est que vanité. Il faut simplement savoir raison garder. Si le sens du pardon et l’amour ne vous élèvent pas, ce n’est pas la haine ou le ressentiment qui feront de vous un homme d’Etat.

 Quand nous voyons l’ancien président de la République courir après des petites ONG pour se faire couronner, il y a lieu de s’apitoyer sur son sort. Le moins qu’on puisse dire le boubou d’ancien chef d’Etat serait-il plus large pour les épaules de Mahamane Ousmane ? Peut-on être ancien président de la République et se permettre certains comportements ?

A la différence de Mahamane Ousmane, le président Tandja a eu des occasions d’être premier ministre ou président de l’Assemblée, mais son sens de la dignité et de l’honneur l’a toujours amené à décliner ces opportunités à d’autres militants de son parti. Il parait que la limite de la vertu chez Narfarko le condamnerait à ne céder aux autres que ce qu’il répugnerait à prendre à savoir des menus fretins. C’est justement cette propension à courir après les strapontins qui fait qu’il s’accroche toujours et se fait piétiner au quotidien par n’importe qui. Il urge de revoir le cas de Dan Ousmane qui prouve à suffisance qu’il est indigne d’incarner son propre statut au grand dam de ses concitoyens.

La débâcle du CDS RAHAMA permet de dire aisément que contre toute attente, Nafarko ne sait simplement pas ce que veut dire « contre mauvaise fortune, bon cœur ». Le profil de Mahamane Ousmane illustre bien cette opinion : « Si tu veux connaître la valeur d’une personne, observe la façon dont elle traite ses inférieurs et non ses égaux. »

Bawa Na Delou