FRDDR : La fuite en avant de l’Opposition Politique

 

Le 29 août 2019, l’on se rappelle, dans une déclaration rendue publique au siège du RDR Tchanji, l’opposition politique nigérienne avait envisagé d’organiser une marche le 7 septembre 2019 dans le but de dénoncer « la création et l’entretien de l’insécurité à tous les niveaux, la corruption devenue endémique, le concassage devenu systématique des partis politiques, le maintien d’un code électoral non consensuel, l’agonie du dialogue politique et le grippage continu du processus électoral ».

Dans la même déclaration, elle prétendait qu’au « regard des derniers agissements du Sieur Bazoum Mohamed se payant des vacances au frais de l’Etat, le Front pour la Restauration de la Démocratie et la Défense de la République (FRDDR) a décidé de porter plainte contre lui pour usage des biens et attributs de l’Etat à des fins personnelles. Une pétition citoyenne sera lancée ce jour-même sur toute l’étendue du territoire et de la diaspora  à cet effet ».

Sans surprendre, face à l’échec probable d’une telle démarche, ses principaux leaders se réunirent sine-die et annoncèrent dans la foulée le report de la manifestation au nom de ce que le Secrétaire Général du MODEN-FA Lumana Africa, Mahaman Sani Malam, a appelé « un problème de calendrier ». Ce n’est qu’après maints conciliabules qu’elle se résolut de lancer un autre appel à manifester pour, cette fois-ci, le samedi le 28 septembre 2019.

Tous les observateurs savent jusqu’où l’opposition nigérienne, unie qu’elle soit dans ce qu’elle a nommé le FRDDR, est profondément divisée et très en panne de stratégies de luttes politiques.

Allant  d’une erreur à une autre dans ses choix politiques face à un pouvoir qui réussit sur tous les fronts de développements et de la diplomatie, elle ne sait plus à quel saint se vouer pour jouer sa partition dans le jeu politique qui, apparemment, est en train de lui échapper.

Elle parle souvent de dialogue, mais, refuse d’y prendre part quand le régime du Président Issoufou lui tend la main à cet effet. Elle récuse le Code Electoral et, dans le même temps, boude les travaux de la CENI. Comment, alors, dans cette atmosphère de rejet de tout le processus électoral entend-elle participer aux joutes électorales futures ?

Partout, dans toute la sphère du processus électoral, la chaise vide est sa politique de prédilection. Normalement, elle ne doit se plaindre que d’elle-même mais s’est toujours contentée de choisir un bouc émissaire dans les arcannes du pouvoir pour l’accuser de tous les malheurs.

Maintenant que le Président Issoufou, celui-là même qu’elle a longtemps combattu avec les maladresses que tout le monde sait, a donné toutes les garanties de son départ au bout de son deuxième mandat, la première personne sur laquelle elle met le grappin est le Président actuel du PNDS TARAYYA, candidat déclaré aux élections présidentielles de 2021. Celui-ci étant, de facto, un adversaire à abattre coûte que coûte pour accéder au fauteuil présidentiel.

Il est le dauphin en acte du régime en place et, consciente qu’elle est des atouts dont il dispose pour une victoire éclatante aux futures échéances électorales, tous les moyens de nuisance sont bons pour le détruire afin qu’il ne lui soit point un obstacle dans sa course au pouvoir.

Qu’elle fasse signer des pétitions ou organiser des manifestations publiques à Niamey, les lois de la République l’y autorise mais, ce n’est guère suffisant pour gagner les élections. Ce qui lui importe le mieux est de se retrousser les manches et aller à la rencontre des populations nigériennes partout où elles se trouvent afin de les convaincre à l’aide d’un programme sûr de gestion du pouvoir.

Bassirou Baki Edir