Visite de presse au Projet IRHAZER : Un projet phare pour le monde rural

Le vendredi 8 novembre dernier, la Société Orano a organisée une visite de presse sur le site du périmètre irrigué de Tiguirwit 2 à l’occasion de la visite du Ministre d’Etat de l’Agriculture et de l’Elevage, Albadé Abouba et l’ambassadeur de France au Niger, M. Alexandre Garcia. Une dizaine de journalistes de la presse écrite et audiovisuelle était venue témoigner de l’état de la mise en œuvre du Projet d’Appui au Développement Agricole de l’IRHAZER, du TAMESNA et de l’AIR (PADA/ITA).

Selon les initiateurs de ce Projet, c’est pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle durable des populations que l’Etat du Niger à travers sa stratégie de l’Initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens) a lancé un vaste programme de lutte contre l’insécurité alimentaire par le développement de l’agriculture irriguée de la vallée de l’Irhazer et la plaine de Tamesna.

Sur la base d’un partenariat stratégique de longue date, précise la note du projet, en 2006 le gouvernement de l’Etat du Niger a sollicité le groupe Orano (ex AREVA) pour le financement du projet d’aménagement et de mise en valeur des périmètres irrigués de la vallée de l’Irhazer et de la plaine de Tamesna. Cette sollicitation a abouti à la signature d’un protocole d’accord de financement dudit projet pour un montant de 11,4 milliards de francs CFA.

C’est ainsi que les activités du projet ont démarré en 2011 à travers l’étude de faisabilité, suivie de 2013 à la mi-2015 par la Phase pilote qui a permis de tester un certain nombre des spéculations et techniques d’irrigation. Les résultats intéressants ont abouti au démarrage de la phase de développement du projet à partir de la mi-2015.

A l’occasion de la visite guidée du ministre d’Etat de l’agriculture et de l’élevage, M. Albadé Abouba accompagné du ministre délégué à l’élevage M. Mohamed Boucha, de l’ambassadeur de France au Niger, du représentant d’Orano M. Pascal Bastien, du Sultan d’Agadez et du coordinateur du Projet sur le site périmètre irrigué de Tiguirwit 2, la parole a été donnée aux exploitants de ce périmètre qui, tour à tour, hommes et femmes ont reconnu l’impact du Projet sur leur situation socioéconomique. Ils ont exprimé leurs besoins qui se résument à l’augmentation du fonds de commercialisation de leurs productions, les engrais, les semences et du matériel aratoire.  « En plus de la prise en charge de nos besoins alimentaires, nous arrivons même à accompagner la scolarité de nos enfants », a témoigné une dame parmi les exploitants du périmètre Tiguirwit 2. Un autre exploitant d’ajouter : « Ce projet lutte contre le chômage et contribue au maintien de nos enfants au village ».

L’ambassadeur de France au Niger ; M. Alexandre Garcia a rappelé l’importance du Projet Irhazer et Tamesna qui rime avec l’I3N. Pour M. Garcia ce projet est aussi conforme à l’intervention de l’Union Européenne à travers le Projet pôles ruraux qui accompagne la stratégie globale pour la sécurité alimentaire au Niger.

Pour Pascal Bastien, Représentant d’Orano au Niger : « Présent au Niger depuis plus de 50 ans, Orano n’a cessé de s’engager dans de nombreuses actions sociales et sociétales qui vont au-delà de son activité industrielle. Quelles que soient les circonstances notamment la baisse du cours de l’uranium, Orano est un acteur minier responsable au Niger, toujours soucieux de contribuer à son développement. Le projet de développement agricole de l’Irhazer, du Tamesna et de l’AÏR dans la région d’Agadez est une preuve supplémentaire de l’engagement d’Orano à accompagner le développement local dans la zone d’implantation des sites miniers ».

En prenant la parole pour sa part, le ministre d’Etat Albadé Abouba a déclaré que   ‘’le Projet d’Appui au Développement Agricole de l’IRHAZER, du TAMESNA et de l’AÏR un des projets les plus emblématiques’’. Répondant aux préoccupations des exploitants du périmètre, le ministre d’Etat a instruit les responsables du Projet de mettre en place un système d’irrigation approprié, d’intégrer le volet élevage, impliquer davantage les femmes en leur donnant plus de parcelles et diversifier les cultures de sorte que les exploitants ne produisent pas en même temps la même chose. Pour Albadé Abouba l’impact de ce projet est de nature à réduire l’immigration et à occuper la jeunesse. Et selon lui, une des prouesses du Projet c’est la reconversion des éleveurs à l’agriculture. Et avec le changement climatique, la culture de la luzerne pourrait être une alternative pour le fourrage du bétail, a soutenu Albadé Abouba.

Elh. M. Souleymane

Réaction du Député Mano Aghali à propos du Projet Irhazer

Quelle est votre impression sur le Projet Irhazer ?

Député Mano Aghali : En tant que député national, j’encourage tous les acteurs qui interviennent dans le cadre de ce projet. Je demande à chacun et à chacune de faire en sorte que ce projet soit une réussite en ce sens que c’est un projet structurant dans une zone pastorale : le Tamesna et l’Irhazer, en somme l’Azawak. Voilà un projet qui allie l’agriculture à l’élevage. Le Projet Irhazer a pour principales activités l’agriculture et l’élevage. Et je peux dire que si le Projet Irhazer vient à terme, il peut nourrir tout le Niger dans la mesure où il y a suffisamment d’eau et des terres très fertiles dans cette zone. Mon souhait c’est que le Projet Irhazer soit mené et exécuté comme prévu c’est-à-dire que l’Etat du Niger, les populations bénéficiaires se l’approprient. Moi personnellement j’ai beaucoup entendu parler du projet de l’Irhazer à travers les gens d’Ingall, d’Aderbissanet, d’Agadez et des personnes qui sont venues s’installer là-bas. J’ai aussi entendu du bien de ce projet à travers les ex passeurs qui étaient dans la migration qui sont partis se réinsérer dans les activités du Projet Irhazer. Je connais des jeunes que j’ai eu à gérer dans le cadre des accords de paix qui ont monté une coopérative qui s’appelle ‘’tazawzaw’’, qui signifie en Tamashek verdure, l’espoir. Et ces jeunes ex passeurs, ex combattants, ex acteurs de la migration sont réintégrés grâce à ce projet. C’est vous dire que ce Projet de l’Irhazer est en train de créer une dynamique socioéconomique. Vous voyez déjà la contribution de la région d’Agadez dans le ravitaillement en agrumes, légumes dans l’économie nationale. Si les vastes étendues de l’Irhazer et la plaine du Tamesna vont produire du blé, du moringa, de la pomme de terre, le maïs, de l’oignon, du fourrage pour bétail c’est dire que notre pays est résolument engagé sur la dynamique des 3N (les Nigériens nourrissent les Nigériens). Je félicite tous les acteurs notamment la coopération française à travers Orano qui a mobilisé 11, 4 milliards pour contribuer à la sécurité alimentaire des populations. Je souhaite que ce Projet s’inscrive dans la durée. Je vous fais le pari que si les populations comprennent tous les objectifs de ce Projet, il va continuer même après car les populations vont se l’approprier. Dans l’Aïr c’est comme ça que ça s’est passé. Et si les populations s’approprient ce projet, nul doute que l’Irhazer va devenir le grenier du Niger.

Que faire pour le suivi de ce projet selon vous ?

Mano Aghali : Le suivi qu’on peut faire c’est de sensibiliser les populations en leur montrant les bienfaits de l’agriculture et leur montrer également avec les bonnes pratiques en cours que l’agriculture et l’élevage sont complémentaires. En produisant du foin sur place, au lieu de faire l’élevage transhumant, les éleveurs peuvent tenter des ranchs pour maximiser leurs productions (lait, cuir et peau et viande). Mais cela prendra du temps car c’est un problème de mentalité, de culture voire même de civilisation. Faisons en sorte que le Projet Irhazer soit le point de départ de ce changement des mentalités, de cette renaissance culturelle. Et cela va augmenter la capacité de résilience des populations locales en cas de chocs climatiques. L’Irhazer est un réservoir d’eau car même s’il ne pleut pas l’eau existe. C’est un Projet structurant, c’est un projet de nature à permettre aux populations de faire face aux défis qui les assaillent. Montrons leur la voie, le reste ils le feront eux-mêmes.

EMS

 

A propos du Projet d’Appui au Développement Agricole de l’IRHAZER, du TAMESNA et de l’AIR (PADA/ITA)

Le PADA/ITA est sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture et de l’élevage à la Direction Générale du Génie Rural (DGGR).

Sources de financement : gouvernement du Niger, Orano (ex AREVA) Mines Niger et bénéficiaires

Zone d’intervention : Ingall, Tchirozerine, Dabaga, Tabelot, Agadez, Timia, Iférouane, Dannet, Gougaram

Domaine d’intervention : sécurité (agriculture irriguée, élevage, valorisation des produits agropastoraux)

Groupes cibles : communautés villageoises, en particulier les jeunes et les femmes et les promoteurs privés

Secteur d’intervention : agriculture et élevage

Objectif global du projet : contribuer à la sécurité alimentaire durable par le développement de l’agriculture irriguée en y intégrant l’élevage

Objectif spécifique du projet : aménager et mettre en valeur 750 ha en cultures irriguées ; améliorer la production animale ; valoriser les produits agropastoraux par l’appui à la transformation, transformation et commercialisation

Nombre de bénéficiaires directs : 5 000 ménages

Nombre de bénéficiaires indirects : 35 000 personnes

Contribution Orano : 11 400 000 000 FCFA

Montant décaissé à fin octobre 2019 : 5 276 402 598 FCFA