CHAPITRE IX : Du developpement des secteurs minier, petrolier et industriel

IX.1. BILAN 2011 – 2015

Dans ce domaine, les principales réalisations portent sur :

IX.1.1. La diversification de la recherche minière et la couverture en cartographies géologiques :

• S’agissant de la diversification de la recherche minière, on peut noter, entre autres, 66 conventions minières signées, 79 permis de recherche octroyés, 57 permis de recherches minières renouvelés ; par ailleurs, la signature d’un accord de partenariat stratégique (APS) avec AREVA, a abouti à la nigérisation des postes de Directeurs Généraux des sociétés minières, la définition d’une nouvelle formule de prix conventionnés, l’engagement d’appuyer la reprise de la route Tahoua – Arlit, la construction d’un siège des sociétés minières et la mise en œuvre du projet d’aménagement de la vallée de l’Irhazer ;
• S’agissant de la cartographie géologique, on peut noter la couverture en cartographie géologique et prospection minière du Damagaram Mounio et du sud Maradi, la couverture en géophysique aéroportée du Bassin de l’Iullimenden et la prospection de 92 sites de matériaux de construction et minéraux industriels. Le taux de couverture géologique national est passé de 13,90% en 2011 à 19,81%.

IX.1.2. L’intensification des recherches pétrolières

• Attribution de 20 permis de recherche et 2 autorisations exclusives d’exploitation qui ont permis d’observer une amélioration significative des réserves du pétrole et du gaz naturel (750 millions de barils et plus d’un milliards de barils respectivement) ;
• Signature de protocole d’accord avec les Gouvernements Camerounais et Tchadien sur le projet de pipeline-export ;
• Renforcement de l’encadrement juridique.

IX.1.3. L’exploitation minière et pétrolière

Au cours de cette période, en dépit de la baisse du cours de l’uranium, le niveau de production de SOMAIR et de COMINAK a pu être maintenu. Toutefois, la morosité du secteur de l’uranium a conduit au report de la mise en exploitation d’Imouraren. Il est important de signaler les difficultés de démarrage de la SOMINA, ce qui a compromis la rentabilité de la société.
Il en est de même de la compagnie minière et énergétique du Niger qui devrait exploiter le charbon de Salkadamna et qui a eu des difficultés de démarrage. Par contre, la SML a bien fonctionné même s’il n’a pas encore été possible de lui trouver un repreneur. Quant à la SORAZ, en dépit d’un fonctionnement normal, l’objectif de produire 20.000 barils de pétrole raffiné par jour n’a pas été atteint.
A fin 2010, les réserves découvertes, tous opérateurs confondus, s’élevaient à 328 millions de barils récupérables. A fin 2 014, les réserves estimées de barils récupérables ont atteint 1.319 millions, dont plus de 1 milliard pour CNPC.

IX.1.4. La sauvegarde des industries existantes et la création de condition de l’émergence de nouvelles unités

Malgré les efforts déployés pendant plusieurs décennies, le secteur industriel manufacturier du Niger reste toujours embryonnaire. Moins de cent (100) entreprises composent le parc industriel, essentiellement des petites et moyennes industries. La contribution du secteur à la formation du PIB est conséquemment faible (moins de 2%). Le niveau de création d’emplois reste marginal face à la forte demande constituée de jeunes diplômés issus notamment des centres de formation professionnelle.
Au cours du premier mandat, le gouvernement a renforcé le cadre institutionnel de gestion du secteur industriel. Les actions menées (la promotion des normes et de la qualité, la promotion du droit de la propriété industrielle, la mise à niveau des entreprises …) ont permis de maintenir en activité les entreprises existantes et de renforcer leur capacité. La mise en place de politiques sectorielles (Qualité, Métrologie, Innovation et propriété industrielle) a été amorcée.
Dans le cadre de la promotion des investissements, le Code des Investissements a été révisé afin de le rendre plus attractif. Un guichet unique a été créé pour sa mise en œuvre. Plus de 150 dossiers ont été examinés et agréés. Une cinquantaine d’entreprises ont été créées dont deux cimenteries de grande capacité (l’une est mise en route et l’autre est en chantier). Des conventions ont été également signées dont une concerne la construction d’un complexe sucrier dans la région de Dosso.

IX.2. PERSPECTIVES 2016-2021

IX.2.1. Du secteur minier

L’industrie minière fait partie des secteurs à même de dégager des excédents suffisants pour financer le développement économique et social du pays.
Pour que ce secteur joue pleinement son rôle, et compte tenu de l’expérience et des acquis du premier mandat, le PNDS Tarayya se propose de définir une politique minière adaptée, une stratégie de développement minier et des plans de mise en œuvre de ces orientations. D’où la nécessité d’apporter des réponses immédiates et de penser une politique à long terme.
Pour atteindre cet objectif de développement minier durable, le PNDS veillera à:
• L’amélioration des connaissances sur la géologie et le potentiel minéral ainsi qu’à la mise en place d’une base de données ;
• Le développement des sites aurifères du Liptako, notamment de Samira et ceux du Djado dans la région d’Agadez ;
• Le développement des sites de phosphate pour promouvoir la production d’engrais ;
• La promotion du potentiel minéral et la diversification de la production minière en vue d’un développement minier durable. La poursuite des activités des unités actuelles le plus longtemps possible, le développement et la mise en exploitation de nouvelles mines constituent à cet effet des priorités aussi bien dans le domaine de l’uranium que de l’or. La construction du barrage de Kandadji et celle du chemin de fer créent une nouvelle opportunité pour la mise en exploitation des minéraux pondéreux comme le fer de Say. Cela passe par une adaptation de la législation, un renforcement des capacités, une prise en main nationale du programme, la mise en place d’un cadre institutionnel approprié, une planification des activités et une sécurisation des ressources financières. Les perspectives d’exploitation du gisement d’Imouraren et celui de Madaouela constitueraient des alternatives économiques et sociales. Cependant, il y a lieu de réfléchir dès à présent à la reconversion et à la diversification de l’économie de la région d’Agadez en général et du département d’Arlit en particulier. A cet effet il faut intégrer dans un programme multisectoriel :
– L’engagement des sociétés minières en termes de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) regroupées au sein des Programmes Sociaux Miniers (PSM),
– La mise en exploitation de Imouraren à l’horizon 2020 ;
– L’assainissement de la gestion du projet de mise en exploitation de la SOMINA ;
– La mise en exploitation du gisement d’uranium de Madaouela.
– Le renforcement de la SOMAIR et de la COMINAK ;
– La recherche d’un bon repreneur pour SAMIRA ;
– L’exécution des engagements pris dans le cadre de l’Accord de Partenariat Stratégique (APS) notamment la construction partielle de la Route Tahoua Arlit (RTA) et le développement de la vallée de l’Irhazer,
– L’orientation de la ville d’Arlit vers le rôle de support logistique aux projets d’exploitation et de recherche, de relais touristique, et de point franc du commerce ;
• Renforcer le suivi et le contrôle des sociétés d’exploitation et de recherche minières.

IX.2.2. Du secteur pétrolier

Conscient de la place de plus en plus prépondérante que le secteur pétrolier va prendre dans l’économie du Niger et particulièrement dans la mobilisation des ressources internes pour le financement du Programme, mais prenant en compte les conditions actuelles du marché (prix du baril déprécié de 50% par rapport à l’année passée) et la situation d’insécurité qui prévaut dans la région du Lac Tchad, le PNDS-Tarayya s’engage à :
En matière de production et de transport des hydrocarbures :
• Faire en sorte que la SORAZ atteigne sa pleine capacité de production de 20.000 barils par jour ;
• Mettre en exploitation de nouveaux puits pétroliers en vue de l’exportation du brut ;
• Créer la Société de Transport au Niger (NOTCO) ;
• Participer au capital de la Société de Transport au Tchad ;
• Elaborer un schéma directeur de constructions de stations-service et de centres d’emplissage du GPL ;
• Réaliser la construction de pipe pour le transport du pétrole brut et des produits raffinés
En matière de recherche pétrolière et valorisation des produits pétroliers :
• Elaborer un plan stratégique de développement du secteur pétrolier ;
• Elaborer une nouvelle gouvernance des blocs pétroliers ;
• Accélérer la mise en exploitation des réserves découvertes afin de multiplier la production actuelle par 4 et rendre ainsi possible l’exportation de 60 000 barils de brut par jour ;
• Accroître le rythme des travaux de recherche en signant de nouveaux Contrats de Partage de Production ;
• Accélérer le transfert de technologies et des compétences ;
• Renforcer les capacités des ressources humaines et moderniser les outils de promotion du potentiel pétrolier du pays ;
• Diversifier les partenaires ainsi que les produits raffinés ;
• Diversifier les zones géographiques de recherche en privilégiant les blocs connus à potentiel réel ;
• Promouvoir le bassin des Iulliminden ;
• Promouvoir l’industrie pétrochimique ainsi que les autres activités connexes au secteur pétrolier ainsi que l’utilisation du GPL dans les ménages :
• Former de nouveaux bacheliers dans des écoles de pétrole de renommées internationales ;
• Renforcer les mesures de protection de l’environnement.
En matière institutionnelle :
• Elaborer une politique et une stratégie pour la gestion du secteur pétrolier et gazier ;
• Renforcer la nigérisation des activités pétrolières ;
• Réformer le cadre légal et contractuel du secteur des hydrocarbures ;
• Renforcer le suivi et le contrôle des sociétés d’exploitation et de recherche pétrolières.

IX.2.3. Du secteur industriel

Au cours du prochain quinquennat, le PNDS Tarayya affirme sa volonté de mettre en œuvre des actions susceptibles de permettre au secteur industriel manufacturier nigérien d’amorcer un véritable développement. Ainsi, il se propose de :
• Elaborer la politique industrielle du pays en cohérence avec les politiques industrielles communes de la CEDEAO et de l’UEMOA et des autres initiatives africaines dans le domaine ;
• Renforcer les institutions de politique industrielle en les dotant des moyens pour bien mener leurs actions ;
• Promouvoir et encourager l’investissement industriel à travers : la simplification de la procédure d’octroi des avantages du Code des Investissements ; la construction d’une nouvelle zone industrielle ; la création de zones économiques spéciales, la promotion des entreprises de point franc ; la facilitation d’accès au financement ;
• Encourager la transformation des produits agro-sylvo-pastoraux par des actions de formation et la promotion des technologies et des équipements de transformation ; il est prévu notamment la création d’une raffinerie de sucre et des abattoirs ;
• Renforcer l’infrastructure qualité du pays afin d’améliorer la qualité des produits et des services. Il est également envisagé la création d’une Agence de Métrologie ;
• Créer les conditions d’amélioration de la compétitivité du secteur à travers notamment le renforcement des services d’appui et la mise à niveau des entreprises ;
• Assurer l’accès des entrepreneurs, surtout des petites entreprises industrielles, aux services financiers, dont des prêts abordables et une intégration dans les chaînes de valeurs de marchés (ODD 9) ;
• Mettre en place des financements au profit de jeunes entrepreneurs ;
• Promouvoir le droit de la propriété industrielle ;
• Encourager l’innovation ;
• Développer la recherche scientifique, les capacités technologiques du secteur industriel (ODD 9) ;
• Renforcer la coopération et le partenariat industriels.
• Développer l’agro-industrie dans les zones de production ;
• Poursuivre la mise en place du projet de construction de la cimenterie de Garadawa.