CHAPITRE XII : Des infrastructures

XII.1. BILAN 2011-2015

Dans le domaine des infrastructures routières, un vaste programme de réhabilitation, d’aménagement et de bitumage de nouvelles routes est en cours d’exécution. Il en est de même pour les routes rurales. Par nature des travaux on peut citer : (i) aménagement et bitumage des routes : 2.400 kms linéaires réalisés ou en cours, (iii) programme routes rurales ; 2.466 kms réalisés ou en cours, (iii) études terminées ou en cours pour 3.146.7 kms de routes bitumées et 1.986 kms de pistes rurales ; (iv) démarrage des travaux de construction du pont Farié ; (v) lancement des travaux de construction des routes Tchadoua-Mayahi et Illéla-Bagaroua.
En matière d’infrastructures urbaines, plusieurs agglomérations ont connu d’importantes rénovations. C’est le cas de :
• Niamey Nyala : 2 échangeurs (Mali Béro, rond-point des Martyrs) réalisés et les travaux du troisième (Diori Hamani)sont en instance de démarrage ; travaux d’aménagement de la corniche (Gamkalley 2ème pont) en cours ; routes réalisées : Goudel-Tondibia 18 kms réalisée, Tonditchirey-Boulevard Askia; programme de voirie urbaine de 70 Kms retenus dont 22 kms réalisés ;
• Dosso Sogha : construction de la Cité du 18 décembre (100 villas), d’un hôtel de ville, de l’hippodrome, du stade omnisport, de caniveaux, des voiries urbaines de 16,25 kms, des infrastructures des FDS, d’une nouvelle tribune ; réhabilitation de l’arène de lutte, de la maison de la culture, de l’hôpital et autres formations sanitaires, de l’ORTN, de la case de passage présidentielle, de la résidence du gouverneur, du musée régional ;
• Maradi Kolliya : réalisation et réhabilitation de salles de spectacles, de la piste d’atterrissage et du salon d’honneur de l’aéroport, du monument central, des villas d’hôtes, des cases de passage présidentielle et ministérielles ; poursuite des travaux de construction du complexe de la maison de la culture, de l’Académie des Arts, de la nouvelle arène de lutte, de 70 villas et de 22,6 kms de voiries urbaines
Dans le cadre de la réalisation de la boucle ferroviaire Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan, les travaux de construction du tronçon Niamey-Dosso sont terminés.
S’agissant des infrastructures énergétiques, on peut noter : (i) l’évolution satisfaisante des travaux de construction de la centrale de 100 MW de Gorou Banda ; (ii) la pose de la première pierre de la centrale à charbon de 600MW de Salkadamna ; (iii) le démarrage de la construction des lignes 132 KV SORAZ-Zinder et Maradi-Malbaza ; (iv) la réalisation des travaux préparatoires du barrage de Kandadji ; (v) le lancement de l’appel d’offres pour la construction d’une centrale de 50 MW à la SONICHAR ; (vi) la création de l’Agence Nationale de Promotion de l’Electrification Rurale (ANPER) et le projet d’électrification des Communes rurales et des gros villages au moyen du thermique et des kits solaires qui est en cours et a touché plus de 400 villages.

XII.2. PERSPECTIVES 2016- 2021

L’enclavement intérieur et extérieur, la dégradation du réseau routier, la faiblesse des infrastructures de transport dans tous les domaines et secteurs ainsi que l’insuffisance des infrastructures énergétiques, sont des facteurs limitant les performances de notre économie. Aussi, en s’inscrivant toujours dans la dynamique de l’intégration régionale, le PNDS poursuivra ses objectifs de réaliser un vaste programme de renforcement, de diversification et de modernisation des infrastructures en vue de satisfaire ses ambitions en matière de développement économique. Il poursuivra son programme de développement d’une infrastructure résiliente, durable et de qualité tant régionale que transfrontalière, pour booster le développement économique et le bien-être des populations (ODD 9).
En termes d’infrastructures de transport, le PNDS restera engagé dans la mise en œuvre des projets et programmes conformément à l’axe 6 du programme de la renaissance du Niger, à savoir : Développer les infrastructures et l’énergie par des investissements dans les routes, les chemins de fer, les pistes rurales et l’électricité afin de réduire le coût de transport et ainsi renforcer la compétitivité de l’économie nationale. Aussi, les actions suivantes seront poursuivies et intensifiées :
• Accroître l’accessibilité par la poursuite du désenclavement interne et externe ;
• Pérenniser, préserver et entretenir le patrimoine des infrastructures des transports par la mise en place d’un système d’entretien routier efficace et permanent ;
• Assurer un financement pérenne de l’entretien routier par la modernisation du système de collecte des ressources.

XII.2.1. Des infrastructures routières et fluviales

Nonobstant les efforts notables consentis, l’objectif fondamental du PNDS sera le même, c’est-à-dire l’équipement du pays en infrastructures routières adéquates et la garantie qu’il devienne un pays de transit entre le Sénégal et l’Afrique centrale d’une part et entre le golfe de Guinée et le Maghreb d’autre part. En plus de leur intérêt économique, ces infrastructures permettront de renforcer l’unité nationale en reliant les différentes régions du pays les unes aux autres.
• Sur la période 2016-2021, les efforts porteront sur : la lutte contre la surcharge routière en construisant et en modernisant les postes de contrôle des charges des camions ;
• La poursuite la réalisation des liaisons internationales par la mise en œuvre d’un programme d’aménagement des routes bitumées devant relier les centres d’intérêt notamment les zones d’extraction minière ou pétrolière, les grandes agglomérations et en respectant un maillage permettant des liaisons transversales du pays suivant une priorité qui tienne compte de la rentabilité économique et de la position stratégique de chaque tronçon, le but étant, d’une part d’impulser les échanges entre la bande sud à vocation agricole et la bande nord à vocation pastorale, d’autre part de favoriser l’accès aux marchés du Nigéria, de l’Algérie, du Mali et de la Libye aux zones centrale et septentrionale de notre pays ; dans cette perspective, les chantiers actuellement en cours seront terminés et de nouveaux chantiers seront engagés (voir liste en annexe) ;
• Le développement des réseaux de pistes rurales sur la base d’un schéma directeur qui prend en compte la nécessité de réduire les disparités régionales et désenclaver les zones de production agropastorales ; là également, les chantiers actuellement en cours seront terminés pendant que d’autres seront engagés, l’objectif étant de réaliser 2.700 kms ;
• L’amélioration et le développement des voies urbaines et des réseaux divers ;
• La diversification et le renforcement des ouvrages de franchissement du fleuve Niger et de certains cours d’eau importants ;
• L’amélioration de la navigabilité du fleuve Niger par son dragage et la réalisation du barrage de Kandadji ;
• Le renforcement de l’équipement des principaux ports fluviaux ;

XII.2.2. Des infrastructures ferroviaires

L’équipement de notre pays en infrastructures ferroviaires constitue une option essentielle pour le PNDS-Tarayya, raison pour laquelle il accordera toujours une priorité particulière à la prolongation jusqu’au Niger des lignes ferroviaires.
En outre, la politique de construction de lignes ferroviaires obéit à la nécessité de créer des ports secs facilitant ainsi le transit des biens et des marchandises.
C’est donc convaincu de la nécessité d’un espace économique prospère et durable que le Parti envisage la réalisation des projets suivants :
1. La poursuite de la construction de la boucle ferroviaire Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan ;
• Le corridor Est : Dosso- frontière Bénin →157 km
2. Le corridor Ouest : Niamey-Téra-frontière Burkina Faso → 215 km
3. La réalisation des tronçons de chemin de fer reliant le Niger et la République Fédérale du Nigéria qui sont :
• Birni N’Konni – Illéla- Amarawa (Nigeria) →8 km.
• Zinder-Magaria -frontière Nigéria →115 km
• Maradi- Dan Issa – Katsina – Kano (Nigeria) →120 km.
Il faut rappeler que deux objectifs majeurs sont poursuivis par notre pays dans la réalisation de ce projet : l’optimisation de la mise en valeur des terres irrigables dans le cadre de la construction du barrage de Kandadji et des autres potentialités agro pastorales, touristiques, et la réponse au besoin du trafic généré par la mise en œuvre des projets industriels et miniers dont l’exploitation des gisements de fer de Say.
Le PNDS-Tarayya s’attellera à réaliser ce projet de grands travaux créateur d’emplois avec ses partenaires dans les différentes organisations d’intégration économique sous régionale.

XII.2.3. Des infrastructures aéroportuaires

Le PNDS-Tarayya entend consolider ce qui a déjà été réalisé et poursuivra les objectifs suivants :
• Réhabilitation et modernisation des aéroports internationaux d’Agadez, de Zinder, de Maradi, de Diffa, de Tahoua et Niamey ;
• Construction aéroport de Dirkou et d’aéroports secondaires dans certaines villes chefs lieux de départements;
• Renforcement des infrastructures sécuritaires de tous les aéroports ; dans ce cadre, les aéroports internationaux d’Agadez, Zinder, Maradi, Tahoua et Diffa seront modernisés pour qu’ils répondent aux exigences des trafics internationaux.

XII.2.4. Des infrastructures énergétiques

Le PNDS réaffirme sa conviction que ‘’l’énergie, en tant que secteur structurant, est au cœur du développement de tout pays car c’est un paramètre essentiel de l’activité économique et de l’essor social’’. Il reste convaincu, au regard de la diversité et de l’importance du potentiel énergétique disponible au Niger, que la politique qu’il est en train de mettre en œuvre est très pertinente. Aussi, la production et l’utilisation rationnelle de l’énergie afin d’assurer la croissance économique et le bien-être des citoyens, en leur garantissant l’accès à une énergie abordable, fiable durable, moderne (ODD 7) dans le respect des exigences de l’environnement pour un développement durable, seront poursuivies et articulées autour des principaux axes suivants :

XII.2.4.1 Production et exportation d’énergie électrique

L’accent et les ressources seront orientés sur la garantie de la disponibilité de l’énergie non seulement pour les besoins nationaux mais surtout pour l’exportation vers le marché régional de l’électricité de la CEDEAO. Ainsi, sera-t-il créé des pôles de production à savoir :
1. Hydroélectrique (Régions du Fleuve) :
– le parachèvement de la construction de la centrale hydroélectrique de Kandadji (130 MW);
– la réalisation des études techniques et environnementales pour l’élaboration des dossiers de construction des centrales de Namari Goungou (90 MW) et de Gambou (122,5 MW) ;
2. Charbonnier (Agadez & Tahoua)
– la réalisation du complexe charbonnier de Salkadamna (sa mine, sa centrale thermique de 200 MW, ses lignes d’évacuation (400 km de 330 kV double terne et 206 km de 132 kV) et leurs postes associés, l’usine de briquettes de charbon de 100 000 tonnes par an) ;
– la construction de centrale thermique au charbon de Tchirozerine de 2 X 25 MW.
3. Thermique (Pétrole & Gaz) (Zinder & Diffa)
– le développement de centrales thermiques d’au moins 50 MW à Gaz ou au Pétrole brut dans la région de Zinder sur le site NIGELEC de Ollélewa.
4. Renouvelable (Zones à fort taux d’ensoleillement) :
– l’élaboration d’un Atlas Energies Renouvelables à travers la réalisation d’une étude sur le potentiel solaire, éolien et géothermique
– la réhabilitation du CNES
– la construction de centrales thermiques solaires photovoltaïques et éoliennes de puissance 50 MW à 100 MW à Niamey et 5 MW à 10 MW dans les chefs-lieux des Régions.
5. Nucléaire (Espace CEDEAO) :
– Le Niger, œuvrera pour le développement d’un Programme Electronucléaire Communautaire Harmonisé à usage civil au sein de la CEDEAO.
Pour l’évacuation de toute cette énergie, il sera développé le réseau de transport d’électricité à travers des lignes d’interconnexion à très haute tension en conformité avec le Marché Régional de l’Electricité de la CEDEAO et les directives et normes de l’Autorité Régionale de Régulation de l’Electricité de la CEDEAO – ARREC. Il s’agit notamment de :
– interconnexion 330 kV du Système d’Echanges d’Energie Electrique Ouest Africain – EEEOA (West Africa Power Pool)
– lignes 132 kV Kandadji – Niamey
– lignes 330 kV Salkadamna – Niamey
– lignes 132 kV Salkadamna – Malbaza
– ligne 132 kV Tchirozérine – Agadez
Ces lignes seront complétées par celles recommandées par l’étude du Schéma Directeur de la Production et du Transport de l’énergie électrique.

XII.2.4.2 Electrification

La desserte au niveau national sera assurée conformément au Schéma Directeur de Distribution de Niamey et du Plan Directeur National d’Electrification, gages de l’accroissement du taux d’accès à l’électricité à au moins 25 % en 2020.
Le programme général prévoit :
– l’électrification de 1000 localités pour les cinq ans à travers l’extension de réseau et des nouvelles implantations au moyen de groupes Diesel, de mini centrales photovoltaïques et kits solaires,
– la formulation de stratégie et politique nationales assorties d’un Plan National Décennal d’Electrification.

XII.2.4.3 Eclairage Public

L’accroissement de l’insécurité dans les différentes communes impose l’installation de l’éclairage public dans les rues ; à cet effet, il est prévu l’acquisition de quelques 15.000 lampadaires solaires et de 2.500 dispositifs de gestion du trafic routier (feux optiques).

XII.2.4.4 Energies Domestiques

Ce domaine sera renforcé par la poursuite de la mise en œuvre du Programme National des Energies Domestiques (PNED) et du Projet d’Intégration des Réductions des Emissions de Gaz à Effet de Serre dans le PRASE (PRASE/FEM) à travers la mise en place d’une Agence Nationale des Energies Domestiques. Entre autres actions, il sera entrepris :
– la vulgarisation et promotion de l’utilisation du gaz pétrole liquéfié (GPL) : 8,5 milliards de francs
– la vulgarisation de 1 500 000 des foyers améliorés « BOIS » : 6,75 milliards de francs
– la réhabilitation de la SNCC.SA
– la réalisation d’une usine de carbonisation de charbon de 100 000 tonnes de briquettes dans le cadre du Complexe de Salkadamna
– la réalisation des études sur la valorisation énergétique des déchets ménagers urbains et de la biomasse notamment la jacinthe d’eau

XII.2.4.5 Plateformes Multifonctionnelles – PTFM

Le Programme de développement envisagé portera sur l’implantation annuelle de 500 unités PTFM villageoises réparties dans le pays.

XII.2.5. Infrastructures urbaines

A l’image des villes de Niamey, de Dosso et de Maradi, les capitales régionales feront l’objet d’une attention particulière, chacune à son tour, à l’occasion des fêtes tournantes du 18 Décembre. Il en est de même de certaines capitales départementales. L’ambition du PNDS-Tarayya est de faire de ces villes des métropoles régionales qui offrent un cadre de vie agréable, des loisirs sains et diversifiés, des conditions de travail propices aux activités économiques et culturelles. A cet égard des investissements conséquents seront réalisés avec la contribution du secteur privé pour leur assainissement, l’aménagement de sites touristiques et culturels, la création de centres d’affaires, d’hôtels et de restaurants. Ainsi, pour la période 2016 – 2021, il s’agira de :
• Poursuivre le programme Niamey Nyala et Maradi Kolliya ;
• Réaliser les programmes Agadez Sokni en 2016, Tahoua en 2017, et ceux des autres régions (Zinder, Diffa et Tillabéri) ;
• Engager les programme de modernisation de certains chefs lieux de départements ;
• Poursuivre la réalisation du marché moderne de Zinder ;
• Compléter l’électrification et les voiries et l’assainissement des grandes villes.