Déclaration de la Mouvance Présidentielle du 26 Février 2015

Depuis quelques mois, le peuple nigérien est témoin d’une multitude de déclarations, les unes plus violentes et fébriles que les autres, mais toujours particulièrement agressives, faites par l’opposition politique regroupée au sein de l’ARDR. Le principal objectif de ces sorties virulentes de l’ARDR est de rendre délétère le climat sociopolitique, dans l’espoir de provoquer un changement non démocratique de régime. Mais contre tant de haine, Dieu veille sur le peuple et la démocratie nigérienne.

Les déclarations des partis politiques membres de l’ARDR, des 12 et 20 février 2015, sont tombées comme un cheveu sur la soupe tant les moments étaient mal choisis au vu des événements dramatiques survenus dans les régions de Zinder le 16 janvier 2015, de Niamey le 17 janvier 2015 et de Diffa le 6 février 2015 suite aux attaques de Boko-Haram.

Pendant que le peuple nigérien se mobilise en bloc pour faire face aux agressions extérieures ;
Pendant que les nigériens, en particulier ceux de Diffa, Zinder et Niamey, sont en train de faire le deuil de leurs morts et soigner leurs blessures ;

Pendant que les Forces de Défense et de Sécurité, FDS, sont au front, au péril de leurs vies, pour défendre l’intégrité territoriale de notre pays et assurer la quiétude de nos populations ;
Au moment où s’amorce le retour des populations de Diffa vers leurs terres, qu’elles ont été obligées de quitter, sous la menace de la secte Boko-Haram ;

Au moment où le peuple nigérien, uni comme un seul homme battait le pavé, le 17 février 2015, en soutien aux FDS ;
Au moment où nous déplorons de pertes en vies humaines et beaucoup de blessés dans les rangs de nos FDS ;
Au moment où le Niger a le plus besoin d’une union sacrée peuple-gouvernement-Armée pour protéger et sauvegarder son intégrité territoriale;

A ces moments tragiques que vit notre pays, l’ARDR n’a pas trouvé mieux que de poursuivre ses sempiternelles diatribes contre l’Etat, contre le régime et contre l’unité nationale.
Dans son obsession maladive pour la conquête du pouvoir, rien n’est sacré pour cette opposition amnésique et en total déphasage avec les préoccupations du Niger.

Rattrapés par leurs turpitudes, les principaux chefs de cette opposition sont incapables de s’opposer démocratiquement car ils ignorent les principes élémentaires de la démocratie. En effet :
– Un démocrate ne brûle pas la maison de son voisin pour des raisons politiques ;

– Un démocrate n’appelle pas à la violence contre son pays ;
– Un démocrate ne brûle pas les pneus, ne s’attaque pas et ne vandalise pas les biens publics et privés pour conquérir le pouvoir ;
– Un démocrate n’appelle pas à la guerre civile pour accéder au pouvoir.

Bien au contraire ! Un démocrate, c’est d’abord un patriote. Tout patriote doit condamner sans réserve les agressions contre son pays d’où qu’elles viennent.

Aujourd’hui, force est de constater que l’opposition n’a jamais cru bon de condamner les agissements de BokoHaram.

Aussi l’ARDR a définitivement tourné le dos à la démocratie. Sinon comment comprendre la mise en cause de la cour constitutionnelle dans ses différentes diatribes?

Comment comprendre le refus anticipé des élections ?

Comment expliquer aux fils et aux filles de ce pays la remise en cause du mandat quinquennal du président de la République par des actions subversives continues depuis bientôt quatre ans ?

L’opposition semble s’accrocher à des artéfacts pour polluer l’atmosphère politique bien avant la campagne officielle. Ainsi :
1. « Le concassage » des partis politiques dont parle l’ARDR à tout bout de champ n’est pas du fait du pouvoir.

Faut-il rappeler que, le CDS, sous la direction de Mahamane Ousmane, a connu treize scissions avant l’avènement de la 7e République. Est-ce la faute à Issoufou Mahamadou ?

Le Niger compte aujourd’hui près de 80 partis dont la plupart sont issus des scissions. Est-ce la faute des autorités actuelles ?

Les divisions au sein des partis sont plutôt la matérialisation d’une mauvaise gouvernance et d’une crise de leadership aux seins des partis politiques concernés. Une démocratisation effective des structures des partis, doublée d’une éducation des militants à la base, sur les textes de leurs partis, ses missions ainsi que ses options politiques auraient permis d’éviter ces situations déplorables qui démontrent l’évidente difficulté des directions de ces partis à gérer harmonieusement leurs structures. Telle est la leçon que l’opposition doit tirer.

2. Au Niger l’organisation matérielle des élections et la proclamation des résultats provisoires incombent à une commission électorale nationale indépendante (CENI), indépendante du pouvoir politique dans laquelle siègent non seulement tous les partis politiques en compétition, mais également des corporations assermentées telles que les magistrats ainsi que des structures de la société civile. La cour constitutionnelle contrôle la régularité, la transparence et la sincérité des élections et referendums et proclame les résultats définitifs. Donc, où se situe l’inquiétude de l’opposition ?

L’opposition ne dispose-t-elle pas de suffisamment de membres qui vont la représenter dans les bureaux de votes, au point de faire des procès d’intention à la cour constitutionnelle pour justifier sa très probable défaite électorale?

3. Le plus grave de tout cela est la menace d’une « guerre civile » proférée par l’opposition sans doute dans un moment d’égarement. Ces mots terribles dans la bouche d’un homme politique qui a géré ce pays et à qui la république à tout donné, interpellent toute la nation. Etre dans l’opposition c’est aussi une grande responsabilité qui doit être assumée avec sagesse et dignité.
Le peuple nigérien a toujours été libre et fier dans son comportement, l’histoire en est témoin. Il ne sera jamais l’otage de menaces d’où qu’elles viennent.

4. L’opposition s’évertue à décrédibiliser les institutions de la République par la diffusion d’un tract appelé « livre blanc » particulièrement injurieux etinjuste vis-à-vis de la cour constitutionnelle. Ce pamphlet contre des personnes et leurs familles est totalement en décalage avec nos traditions de respect et de vivre-ensemble tant appréciées et reconnues au niveau mondial. Cette tendance de l’opposition à décrédibiliser les institutions de la république est une menace sérieuse et un appel à l’anarchie. En effet que serait une République où l’opposition ne respecte pas les lois ? Que serait une république peuplée de gens intouchables ? la République c’est d’abord le respect des lois et règlements. C’est aussi la confiance dans les institutions régulièrement mises en place conformément à notre constitution.

Ce tract est aussi la manifestation du désarroi dans lequel se trouve notre opposition déboussolée. Le peuple nigérien en prend acte et, le moment venu, apportera la réponse adéquate.

Les impératifs du moment que sont la menace contre l’intégrité territoriale de notre pays et la lutte contre le terrorisme nous amènent à appeler, à nouveau, toutes les personnalités, auteures de ces propos malveillants envers notre patrie, à se ressaisir et à présenter leurs excuses au peuple. L’opposition doit se résoudre au seul combat qui vaille, qui est celui de l’unité nationale et de la sauvegarde de l’intégrité de notre territoire, ainsi que le développement harmonieux du Niger dans la paix et la sécurité.

Comme notre hymne national le dit « Évitons les vaines querelles ».

En ces moments particulièrement graves pour notre pays, La Mouvance Présidentielle lance un appel solennel à la raison, à l’apaisement et à l’UNITE NATIONALE.

Œuvrons tous à la défense et à la construction de notre nation pour en faire une nation prospère et démocratique.

Vive le Niger,
Vive l’unité nationale
Vive la République
Fait à Niamey, le 26 février 2015