Pouvoir et Gestion

Notre   pays   connaîtra  le  7  Avril   prochain  4 années  de  gestion   du   parti   Rose et  alliés   , ceux-là mêmes  qui  avaient  quitté le  MNSD, la  formation  politique  qui  avait  été  victime  d’un   coup  d’état   militaire le  10  Février   2010.   A  tort   ou   à  raison, nous   n’avons  pas  de   jugement  ou  une   position  à  émettre  quand  on sait  que  l’objectif   de  toute   formation  politique  est de  conquérir  le  pouvoir  ou  à  défaut  de l’accompagner  pour   exister. 

II n’existe pas de moral   dans ce  domaine ou les alliances, le  nomadisme  et  les  cohabitations  sont  devenus  monnaie  courante.  Au  Niger et  partout  ailleurs la glace des idéologies  a été   brisée  si  bien qu’à  l’issue  de  chaque  consultation électorale un   paysage  nouveau   se reconstitue  pour  créer une nouvelle   Majorité  de gouvernement. Quitte  à  débarquer  du  navire   pour  non  convenance  au  niveau  du  « du  partage du gâteau ». Depuis  notre  Conférence  Nationale  Souveraine  qui pourtant  avait  fixé  les  règles  démocratiques  et  les  groupes   des  partis  qui  ont  une  même  idéologie  ,  nous  n’avons  cessé   de  transgressé  ces  règles   .Toutes les  formations  politiques  après  avoir  réglé  leurs   comptes   ,ont  malheureusement   gouverné   dans  tous  les sens    quitte  à  débarquer   du navire  lorsque   l’allié  principal  perd    des élections  .  Nous  avons  une  riche   expérience  en  politique   depuis bientôt  une  vingtaine  d’années. Exit   les  mœurs  politiques  ! .Mais  puisque   nous  nous  y  accommodions  ,   les  prochaines   élections dans  un an  nous  édifieront   sans  doute   .

 Quatre  années  de  gestion  continue  est  un  mérite  pour   le  pouvoir,   l’opposition   et  surtout  pour le  peuple  nigérien   qui  n’a connu que des interruptions de  tous  les régimes  démocratiques par l’irruption   de  la  grande  muette  sur  la  scène  politique. Ceci   aussi par  la  faute   des  dirigeants   qui  s’adonnent en  spectacle   au  sommet  de  l’Etat , à cause   des  bagarres   de  clocher,  loin  de  leurs  cahiers  de  charges,  c’est  à  dire  des  préoccupations  du  peuple Et   pour  rappel  nous  gardons en mémoire que  notre  pays  a  eu  9  Présidents,  7  Républiques   et  4  ruptures démocratiques   depuis  l’indépendance  c’est  à  dire  de  I96O  à  nos  jours. Quel  triste  record  dont nous sommes  tous  comptables  avec   un   lâche assassinat   d’un   Chef  d’Etat,  Président  de  son  pays. Un  assassinat  dont   les  auteurs courent  toujours  même  si  la  justice  divine  n’a  pardonné  ni  ne  pardonnera  pas  cet  acte  odieux  et  ignoble  dans  un   pays   comme  le nôtre  où  nous  ne  sommes  pas  belliqueux.

L’histoire  tranchera  un  jour  et  comme  tout  crime  il  y   aura  forcément   la     lumière.  J’ai choisi  ce  thème  et  de  le  traiter   à  un  an   des  prochaines  consultations   électorales  y  compris  la  Présidentielle  dont les  formations  politiques , le  pouvoir  et l’opposition  en  font  déjà   leur  tasse   de  thé  comme   si  elles  auront  lieu demain  matin .En  faisant   feu  de  tout  bois   en  oubliant qu’il  suffit   de  bien  gérer  en  mettant  chaque citoyen  et  citoyenne   dans  ses  droits  et  en  l’amenant  à  assumer  ses  devoirs  également ,le pouvoir se  doit  de  gouverner  avec  tact. C’est   aussi  là la recette d’une démocratie  véritable, levier  d’un  Etat digne de  ce   nom.  Quatre  ans c’est   un  record   au regard  de  tous  les  régimes et  divers   pouvoirs   qui  se sont  succédés  et  qui  malheureusement  ont achevé  leur  course   dans   le  décor    au   grand  dam  des  élections démocratiques,  transparentes   et   crédibles, nous ramenant à la case  départ,    laissant le peuple  pantois   et  médusé. Trop  c’est   trop .Notre démocratie et  notre  sagesse doivent triompher des machiavéliques  intentions et  sordides calculs   de  toutes  part, afin  de laisser notre  navire  Niger  voguer  dans  des  eaux  calmes  pour  accoster  à  bon   port .Cela dans   notre  intérêt  à  nous tous  Et  pour  cause de  cette  Conférence  à   nos jours, aucun  Président   nigérien  démocratiquement  élu n’a été au terme  de  son  mandat, le  premier   de   5 ans   sans être interrompu. Jetons  un coup d’œil  autour   de notre  pays   et  amusons   nous  ou prenons    tant soit peu le temps   de  calculer  ou d’aligner   le  nombre   de  Chefs  d’Etat  ou les  régimes  qu’ils  ont  connus  Nous  battons  le  record. Alors,  le  gouvernement  doit  travailler  sans  relâche  pour  transformer  les  larmes  des  citoyens  en  sourires  et  assurer  le  minimum  de bien  être  à tout celui  qui  le  mérite   en  donnant  un  certain  espoir  à  tout  celui  qui  fournit  un  effort  dans  la  construction  nationale  même  si  politiquement  il  n’adhère  pas   à  toutes ses  idées politiques. Car être  un  bon  citoyen  n’est  pas  forcément  synonyme  de  s’assujettir.  Le   pouvoir doit  rassembler  au  lieu  de  diviser et   rassurer  au  lieu    d’effrayer.  Surtout  à quelques   mois  des  élections    cruciales  pour  le pays  et  surtout  pour  le  pouvoir   dont  le premier compte rempiler. A   juste  titre  d’ailleurs  .

Tout  le  monde  doit  apporter  sa  contribution  pour  assurer la  continuité  de  la  stabilité qui  a caractérisé notre  pays depuis    bientôt  quatre  ans. C ‘est  un  acquis  qu’il  faut consolider  parce que  nous  appartenons  à  une  sous-région  dont  les  pays  sont visités par  des  évènements  qui  leur  échappent  et  qui  nous  obligent  à  prendre  des  précautions dans  le domaine  sécuritaire  pour  nous  protéger.  A  un  moment  où  nos  Forces  de Défense   et  de  Sécurité   livrent   avec  courage   et  patriotisme de  nobles mais  difficiles combats  ,  nous devons  leur  consacrer  toutes nos  prières  et  notre  entier  soutien. Nous sommes  fiers   des  actes  de  courage  qu’elles posent chaque  jour   en  défendant  centimètre   par  centimètre  notre  très  vaste  territoire nigérien.

Dr   Abdoulaye   HASSANE  DIALLO,   

Politologue   et  Journaliste