COUPS D’ETAT, GUERRES, MIGRATION : MAIS, OU VA L’HUMANITE ?

     Cette  fois ci j’ai choisi de traiter des sujets qui  nous  touchent, d’actualité et qui sont  à  la  base de notre  mutation  dans  le  temps  et  dans  l’espace. Des  sujets  qui  peuvent  fâcher  mais  qui  demeurent  une  réalité  quotidienne. Qui  ont désorganisé  et  désorganisent nos  sociétés. Des  sujets qui nous  perturbent et  nous dévient  de notre  trajectoire, celle  du  rassemblement,  de  la  cohésion et  de  notre  développement. ll y a une  part de  vérité car  nous  avons  une  responsabilité qui  se  situe  à  deux  niveaux. L’une  est  la  notre  et la  seconde  nous  échappe car  est elle  indépendante  de  notre volonté et vient  de  l’Extérieur. Mais, dans tous les cas, nous subissons les conséquences de ces comportements, actes et actions IIs se nomment: Coups d’Etat, Guerres,  Migrations  ect… Nous pouvons changer cette  donne  et  renverser  la  vapeur  en  notre  faveur. Si seulement  nous  prenons  le  temps  de  nous  rendre  compte  du  temps  perdu.

 

          Avant  de  traiter ces  éléments  qui  nous  interpellent, je  tiens  à  aborder ici un  sujet  et  pas  des  moindres : il  s’agit  du  Hadj  ( pèlerinage)  2015 ; Mais , d’entrée  de  jeux, je  présente  mes  condoléances à  toutes  ces  familles qui,  de  par  le  monde , ont  été endeuillées. Frappé  par  un  malheur à  la  suite  du  pèlerinage   effectué  aux  lieux  Saints  à  Mina, le  monde  musulman  vient  de  connaitre  une  tragédie  presque  sans  précédent. Même  si , dans  l’histoire de l’accomplissement d’un  des  cinquième  pilier  de  l’islam,  il  y  a déjà eu effectivement  des  morts,  et  par milliers  d’ailleurs. Mon  pays , le  Niger  a enregistré  22  morts  dont  seuls  13  corps  ont  été identifiés pendant que 50 autres dont le sort est incertain , sont gravement blessés. Ils attendent d’être sauvés et évacués dans leurs pays. Il y va du sort également de tous les Pèlerins du monde entier qui se sont donné  rendez-vous à ce lieu Saint. Nous prions DIEU pour qu’ils reviennent sains et saufs  au  pays. Amin !

       S’agissant du Hadj même, la Communauté internationale doit se mobiliser à travers nos Religieux, Imams, Cheiks et tous les organisateurs pour protester de vive voix auprès de qui de droit, de la mal organisation de ce pèlerinage. Un  évènement qui continue de nous couter très cher au regard de tant de morts et de blessés. En effet, des morts dont l’identification et le rapatriement ne seront pas chose aisée. Cette belle fête de la Tabaski également un des piliers de l’Islam a été perturbée et même gâchée  par cet évènement si douloureux qui touche toutes ces familles, disons l’Humanité entière. Une douleur que nous ne  serons pas près  d’oublier car  s’il  y  a  l’aspect  religieux, il  y a aussi là  une responsabilité à un certain niveau. Une responsabilité  qu’il  faut  assumer  de  part  et d’autre en  faisant  toute  la  lumière. Afin que  plus jamais   ne  se  reproduise  un  tel  drame.

 

                                         LES COUPS D’ETAT

L’un des éléments qui confisquent, entravent et privent le citoyen de sa liberté demeure aussi le coup d’Etat militaire qui assassine la démocratie en installant un pouvoir autoritaire contre la volonté du peuple. A condition que ce soit un soulèvement populaire à l’exemple de ce qui s’est passé au Burkina-Faso  en 1966, en octobre 2014 et tout récemment en Septembre 2015, au point de déjouer un coup d’Etat impopulaire. Sinon la plupart des coups d’Etat fomentés et orchestrés par des groupuscules d’aigris à l’image de DIENDERE, un Général assoiffé de   pouvoir, finissent  par se  retourner contre  les  auteurs. Les conséquences des coups d’Etat impopulaires sont multiples. En effet ils désorganisent l’Etat, remettent en cause les acquis et perturbent la quiétude et la vie des citoyens, bloquent le développement du pays  et ramènent tout à la case de départ.

                                                         LA  GUERRE

La  guerre est  un  autre  drame  que  l’on  nous  impose  sans  notre  consentement et   dont  nous payons  les  dégâts  collatéraux. Nous  sommes  victimes  des  agissements  de  nos  partenaires qui  expérimentent  leurs  armes  sur  nos  territoires en  lieu et  place  de  leurs  pays. Pour  preuve, le 13 Février 1960, la France faisait  exploser à  « Reggane  dans le Tanezrouft , le  Sahara Algérien, sa  première  bombe  atomique « Gerboise bleue » Lisez plutôt  les  commentaires des  spécialistes  sur  les dégâts que  cette expérience à engendrés aux  pays limitrophes dont  le  Niger, le  Mali  et l’Algérie.  «  Ces   essais  étaient  d’une puissance, 24 fois  supérieure à la  bombe  d’Hiroshima.     Cinquante  cinq ans  plus tard,  des  milliers d’Algériens continuent  à  en subir  les  conséquences désastreuses. On  se rappelle  d’ailleurs que le  reportage des  Actualités françaises qui  font  défiler les images de  la  bombe  sur fond  de musique d’ambiance. Ce  drame  résonne  aujourd’hui pour  l’Algérie  comme  une  tragédie » Fin  de  citation On  nous rappelle  aussi  que  25  savants, spécialistes  de  la  question Atomique s’y  étaient  formellement  opposés  à  la création  de cette  arme. Le Général  De  GAULLE  voulait  placer  la  France  dans  le  concert  des  grandes  nations Soit ;  mais  ce  sont  nos  populations qui  prennent  des  coups  dont  il  est  difficile qu’elles  s’en  remettent. II y    en  a eu  d’autres expériences qui  se sont  poursuivies  encore  en 1970  avant que tout ne soit  transféré  vers les possessions  françaises Mururoa et autres. La colonisation a sa part de responsabilité  dans  la  gestion de nos Etats  même  si  nous  aussi  nous en  avons  après leur  départ  ,suite  à  l’octroi de  nos  Indépendances.

        Notre  indignation se  justifie  quand  on  sait que depuis  les  deux  premières guerres  mondiales,  à celle de  l’Indochine  disons  de  l’Extrême  Orient,  de  l’Algérie, celles  d’Afrique, de Tunisie,  d’Algérie, du  Cameroun etc..  n’ont  abouti  qu’à  des  déchirures  sociales. Et  que dire des  guerres  récentes  contre: l’Afghanistan, l’Irak, l’Iran, en  Libye, et  enfin en  Syrie  où  loin  des  victoires , les  envahisseurs s’empêtrent. IIs  perdent  même  des  plumes malgré  le  redoutable  arsenal  de  guerre dont  ils  disposent. Et  que  dire des interventions militaires belliqueuses  auxquelles  sont  associés  parfois   nos  pays  africains. A l’heure où  j’écris ces  lignes  la  République  Centrafricaine est  en  proie  à  des  manifestations  déstabilisatrices .Si l’intervention  de  la  France  au  Mali  est  salutaire, il  n’en  demeure  pas moins  que  cela  a  engendré  aussi  des  phénomènes  nouveaux : la  naissance des  Djihadistes ;  de  Boko  Harem  et  que  sais je  encore alors qu’en  Syrie  est né Daesh, un redoutable déstabilisateur contre lequel l’Humanité doit se liguer et combattre avec toute l’énergie possible. C’est pourquoi , de  toutes  ces  guerres si  le  dialogue et  la  concertation  avaient  prévalu comme  cela  vient  de se  faire  avec  l’Iran  et le  Cuba, nous  aurions  gagné en  terme  de  stabilité  et  de  développement. Nul n’est  censé ignorer  que  la  guerre  et  la  violence  n’engendrent  que  dégâts  et révoltes de  la  part de  ceux qui en  sont  victimes. Les  guerres  unilatérales ne  produisent  rien  de  bon  parce  que  la  force  ne  peut  jamais se conjuguer avec  la  paix,  le  dialogue  et la  concertation. Bien  au  contraire  parce  qu’on  ne  peut  demander  à  quelqu’un  qu’on gifle de vous caresser. Nos partenaires occidentaux le  savent  bien  pour  avoir  fait la  guerre  sur  leurs  propres  territoires et  parfois  contre  des  voisins. IIs  ont  fini  par  se  donner  la  main  pour  recouvrer  la  paix , l’un des  plus  grands  biens  sur  terre. Et  le  célèbre   chanteur  Congolais  Zao l’a  si bien  chanté    «  la  guerre,  ce  n’est  pas  bon, ce  n’est  pas  bon » II n’a pas  tord. Si  les  guerres  pouvaient  reconvertir  les  peuples  en  démocrates, toute  la  planète serait  devenue  une  terre  de  démocratie en  si  peu  de  temps.

MIGRANTS

Puisque tous les problèmes sont liés, celui des migrants est aussi une conséquence de la responsabilité de ceux qui ont pris la lourde décision d’étouffer nos peuples et nos pays à travers la mal gouvernance qui déstabilise le citoyen, le désorganise en le privant du minimum vital. Ce qui produit inévitablement une justice à deux vitesses, une mauvaise répartition des biens et l’exclusion du citoyen de la gestion de la chose publique. Ce qui naturellement conduit à une perte de repères, émousse ce nationalisme et ce patriotisme qui devraient animer tout citoyen digne de ce nom. Et comme on dit « autant aller chercher ailleurs son quotidien » quitte à braver tous les dangers au péril de sa vie. On ne peut pas rester éternellement à la même place  si chaque jour qui passe est incertain. On n’est citoyen à part entière que lorsqu’on peut accéder à tous ses droits et  privilèges, en vue d’assumer tous ses devoirs. Ainsi, va la République et la Nation auxquelles on doit obligatoirement se sentir lié, étant le seul bien commun de tout citoyen.

MAIS, OU VA l’HUMANITE ?

Notre titre se justifie après tout  ce que nous venons d’énumérer et de développer  dans notre contribution. Tous les phénomènes, qu’il s’agisse  des coups d’Etat et des guerres,  produisent des effets négatifs sur les populations et peuples qui les subissent et en sont victimes. Sinon, comment peut-on comprendre que notre bonheur ne peut se trouver qu’à travers des violences perpétrées à l’encontre du citoyen. Conséquence un peuple victime d’une mal gouvernance à travers des régimes dictatoriaux, d’exception et qui subit aussi des pilonnages  par des avions qui larguent quotidiennement des bombes sans raison apparente, peut il croiser les bras ? D’où la naissance des groupes de violences d’un  coté et la migration massive de  l’autre pour fuir dans tous les cas de figure la  misère. A  à  la  recherche  de  la  paix  et  du  bien  être. Quitte  à  donner  rendez  à  la  mort  dans  une  course  effrénée  en  se  laissant  engouffrer dans  des  soutes  ou  des calles  de  bateaux  en  confiant  son  âme  à  Dieu.

La  réponse à la Migration réside dans l’instauration des régimes et des pouvoirs démocratiques d’un coté .Et de l’autre les pays qui accueillent cette masse d’immigrés qui l’encombre parce qu’imprévue, devraient assumer pleinement leurs responsabilités. Ce qui veut dire que le soutien que les Etats Européens  sont censés apporter à ces Migrants, devraient se traduire sur  le  terrain dans  leurs  pays  d’origines. Ce qui signifie qu’il faut mettre en place de concert avec les pays  d’origine, des mécanismes en vue de créer des conditions qui fixeraient ces candidats à l’immigration toujours dans leurs pays d’origine.  Les  moyens  existent , reste  une  volonté politique et  un  engagement de  la  part  de  nos  divers  et  différents  partenaires. Cela  veut  dire que  les  centaines  des  milliards  de  sous  engagés  pour  fabriquer  des  armes  monstrueuses  devraient  allés  vers  le  développement de  nos  pays.  Sinon,  les vagues de déferlements des ces candidats à l’immigration, vont continuer. Et personne ne sait où cela pourra nous conduire.

Si l’on n’arrive pas à trouver une solution consensuelle  et  immédiate à ce  drame qui  nous  interpelle,  alors l’Humanité risque  de  remettre  en  cause sa  stabilité  qui  va  nous  conduire vers  l’inconnu. Ce  que  nous  devons  éviter  parce  que  nous avons  partagé  avec  l’Europe  bien  des  douleurs,  des  larmes dans  des  guerres . Nous  devons  naturellement  partager  aussi  tout  ce  qu’il  y  a de  bien , c’est bien  pourquoi,  les migrants prennent aussi la direction de l’Europe. Une  direction  qu’ils  considèrent  à  juste  titre  comme  étant  la  bonne.

 Abdoulaye  HASSANE  DIALLO                                                         

Docteur en  Sciences  en  Politiques, Spécialistes  des  questions  africaines, Journaliste et   Ecrivain  Ancien  Maire, Fondateur et  Président  de  la  Ligue  Nigérienne  de Solidarité  Humaine – LNSH    Bani  Lahia