Abdou Pagoui © NigerInter.com

Abdou Pagoui, un jeune engagé sur les réseaux sociaux

Prolixe et opiniâtre dans les débats, ce jeune nomade d’Ingall (région d’Agadez)  a marqué les réseaux sociaux nigériens. Membre de la diaspora nigérienne vivant dans le royaume d’Espagne, combattant engagé pour la Renaissance du Niger, il sait mener ses débats souvent avec beaucoup de fairplay. Candidat indépendant aux prochaines élections locales, porte-parole de la jeunesse, Abdou Pagoui voit autrement l’art de diriger les hommes. Dans cet entretien à cœur ouvert avec Niger Inter, il nous parle de ses centres d’intérêts, de sa vision de la gouvernance et aussi des questions brulantes de l’actualité.

Niger Inter : Présentez-vous à nos lecteurs

Abdou Pagoui : Je me nomme Abdou Pagoui, énergéticien, de formation spécialisé en énergies renouvelables et homme politique. Ma modeste personne tiens à remercier la rédaction de NIGER INTER qui m’offre cette opportunité d’échanger sur les sujets d’actualité concernant le social et la politique se rapportant à notre pays le Niger.

Niger Inter : Vous êtes bien connu des Nigériens sur les réseaux sociaux. Pouvez-vous nous parler de votre passion pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Abdou Pagoui : Ma passion pour les technologies de l’information et de la communication remonte à mon poste de gérant d’un cyber-café que j’ai administré pendant cinq (5) ans à Madrid. Ce concept (NTics) m’a vite séduit, car ses services m’allient avec mes deux autres passions (football et politique). Même si actuellement, je suis désintéressé au foot.

Niger Inter : La communication par les réseaux sociaux en l’état ne  respecte aucune déontologie en ce sens qu’on voit les images des hommes politiques traitées sans aucun respect de l’éthique. Avez-vous un conseil à l’endroit de vos « confrères » qui utilisent ces réseaux de communication politique ?

Abdou Pagoui : Les réseaux sociaux et leurs usages ouvrent un plateau privilégié d’échange, de tissage de relations, de compétitions et d’innovations en tout genre. Mais hélas ! les camarades jeunes politiciens nigériens n’en profitent pas et se lancent dans le e-harcèlement. Il suffit de faire un tour sur Facebook, pour remarquer que beaucoup de confrères ne vivent pas dans le monde réel. Les différents groupes de discussion que nous avons créés sont devenus aujourd’hui de redoutables outils d’insultes, qualifications blasphématoires et un tableau d’exposition des photos de nos hommes politiques parfois semi-pornographiques. Ce qui est contraire à nos buts et objectifs de départ qui consistaient à promouvoir l’unité nationale, la paix, la tolérance, l’esprit civique à travers le dialogue continu en tout lieu et en toute circonstance.

C’est vraiment inquiétant notre comportement sur les réseaux sociaux. Cet outil précieux de partage est devenu pour nous un catalyseur pour régler les comptes sans aucun respect. Certains même profitent pour exposer leur ego, en diffamant, incitant à la haine, portant atteinte au droit d’image, appel aux manifestations etc.

Prenons un seul exemple de mon pays d’accueil (Le Royaume d’Espagne). Dans son article 557.ter c’est jusqu’à un (1) an de prison pour appel à la manifestation sur les réseaux sociaux. Et, au Niger on nous parle de la dictature sans jamais arrêter quelqu’un pour ses activités sur les réseaux sociaux.

Mon conseil ici est d’inviter les administrateurs de différents groupes à canaliser les débats, ne soyons pas nous-mêmes complices ou catalyseurs de division au lieu de rassembler nos frères.

Niger Inter : Votre activisme cache également un homme politique en herbe. A quand remonte votre idylle avec la politique ?

Abdou Pagoui : Cette aventure a commencé depuis 1991 date de la création d’UDPS Amana (Union pour le Développement et le Progrès Social), dans lequel j’occupe le poste de SG de la jeunesse et calligraphe du parti. Tous ceux qui me connaissent, savent que ma conviction politique est ferme et orientée pour servir les intérêts de mon parti. Depuis, je fais de la politique même étant en Europe et suit avec intérêt les actualités politiques au Niger. Et avec le filon des réseaux sociaux, c’est l’expansion virtuelle !

Niger Inter : Vous êtes candidat indépendant aux élections locales alors pourquoi  vous ne voulez pas passer par les partis politiques ?

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Abdou Pagoui © NigerInter.com

Abdou Pagoui : Ce qui m’a poussé dans cette aventure, ce sont les relations entre les jeunes et les partis politiques qui sont aujourd’hui tendues. Beaucoup de jeunes n’ont plus confiance dans les partis politiques par manque d’assurance et d’alternative crédible. Les partis politiques faisaient semblant d’octroyer une place de choix à la jeunesse en leur sein, mais en réalité, c’est juste une participation pour la forme et les effets d’annonce. Et, la jeunesse a bien compris ce jeu. Par cette candidature indépendante, j’aimerais davantage attirer l’attention de la jeunesse pour mettre fin aux stéréotypes qui considèrent les jeunes désintéressés de la politique, des objets de la politique ou des moutons acquis d’avance.

Niger Inter : Qu’est-ce qui vous a motivé à chercher à être un élu au niveau local ?

Abdou Pagoui : Parmi les raisons qui m’ont motivé il y a entre autres :

Premièrement inciter la participation de la jeunesse dans la vie politique formelle. L’heure n’est plus à l’absentéisme coupable, aux hésitations irresponsables et autres attitudes pessimistes. Si vous faisiez le parcours de la jeunesse dans les différentes formations politiques, vous conviendrez avec moi, que les jeunes sont seulement impliqués dans les processus informels. Nous sommes carrément exclus dans la représentation des institutions politiques nationales, raison pour laquelle, au cours des échéances électorales au Niger, il y a toujours environ 50% d’ indécis et abstentionnistes. De ce taux, 90% sont des jeunes. Cette exclusion a pourtant un grand impact sur la qualité de la bonne gouvernance démocratique. Alors pendant ces élections, j’invite à une participation de la jeunesse significative et efficace, allant au-delà de la place qu’on nous a réservée pour prendre notre destin en main.

Deuxièmement c’est la gestion des communes. Tous nos problèmes régionaux au Niger sont liés au manque de la transparence dans la gestion du bien public et des élus.

Par conséquent sur ordre de certains hommes politiques influents ou de leurs propres initiatives, la plupart de ces élus se sont contentés de se servir de leurs fonctions pour s’enrichir en détournant le budget régional, s’approprier des domaines fonciers, organiser le transfert du bien public aux fonds privés. Toutes ces choses qui ont entrainées le déclin de notre pays et hypothéquer les futures générations. Il faut que cela change. Et c’est la responsabilité de la jeunesse de mettre fin à cette tradition.

Niger Inter : Vous êtes de la région d’Agadez alors quels sont selon vous les défis à relever par vous si vous étiez élu ?

Abdou Pagoui : Sans démagogie, je ne serais pas une solution aux défis de la région, mais surement un catalyseur des solutions. Mes objectifs entre autres sont : la transparence dans la gestion des 15% de redevance minière verser pour les quinze (15) communes de la région d’Agadez, le respect aux engagements du code minier, encourager la créativité et de créer les conditions favorables pour que les femmes et les hommes d’aujourd’hui et de demain développent leurs projets et en vivant dignement. Je compte également contribuer à valorisation des artistes (Agadez est plein de bons musiciens), des artisans (segment d’identité de la région) et l’activité artisanale. Il me semble aussi opportun de réorienter les collectivités vers un système d’investissement circulaire à la place du traditionnel système linéaire.

Vous êtes un membre de la diaspora nigérienne en Europe, qu’est-ce que vous pensez apporter comme valeur ajoutée en politique au Niger pour changer les choses ?

Abdou Pagoui : De prime abord, contribuer à mettre dans la tête de tous les Nigériens : le NIGER D’ABORD ! Pourquoi « NIGER D’ABORD » ? parce qu’il est de tradition que dans notre pays, en période électorale, ceux qui ont pour ambition de conduire l’action politique, se contentent de nous submerger de dons de toute nature et d’un peu d’argent, afin de satisfaire momentanément nos besoins individuels qu’ils ont pourtant largement contribué à créer.

Ainsi l’on nous amène à préférer celui qui nous donne un (1) paquet du thé/sucre ou quelques mesures du riz/mil ou tantôt un (1) pagne aux couleurs du parti à celui qui nous propose la possibilité d’avoir un emploi pour acheter nous-mêmes quand nous le voulons, soit 1 kg du thé / sucre, soit 1sac du riz/mil ou même un Bazin riche de notre choix. On nous amène à tourner le dos à celui qui nous propose la bonne gouvernance et voter par contre celui qui détourne à son profit et celui de ses parents amis et connaissances ( PAC), l’argent de l’Etat destiné à construire des biens collectifs tout simplement parce qu’il nous distribue quelques miettes de cet argent qui est d’ailleurs le nôtre.

Il faut que nous ayons la force de dénoncer et dire non « CA SUFFIT, COMME CA » que ces gens n’ont aucun idéal, aucune conviction et n’aiment pas le Niger.

Comme apport voilà en quelque sorte, ce que j’aimerais que les Nigériens prennent en compte et à valoriser leurs voix en votant des hommes et des femmes à l’écoute des problématiques qu’ils sont susceptibles de rencontrer et de défendre pour une qualité de service public que nous sommes en droit d’attendre en tant que contribuables et électeurs.

Vous avez rencontré le Président Hama Amadou en Europe bien que vous étiez l’un de ses pourfendeurs sur les réseaux sociaux. Pouvez-vous nous raconter l’ambiance de cette rencontre ?

Abdou Pagoui et Hama Amadou © NigerInter.com

Abdou Pagoui : L’ambiance a durée des heures bien animées. Mais malheureusement l’homme n’était pas dans sa veste ce jour-là. Ou comme disait Danniel Pennac : «  l’homme qui lit à voix haute, nous élève à hauteur du livre. Il donne vraiment à lire ».  Peut-être complexé, quand même ce jour-là notre leader national comme ces partisans veulent nous le faire croire, n’était pas au rendez-vous. En résumé, dans son dénigrement de la réalité pourtant visible aux yeux de quiconque au Niger ou de passage. Il a tenté de remettre  en cause toutes les institutions de la République et la liquidation pure et simple du gouvernement de la 7° République. Notre visiteur s’était excité et  lancé dans un discours de bas niveau. Répondant aux questions des camarades, le président de Lumana pensait être devant une fada qui lui était acquise. C’était contre toute attente qu’un camarade au nom de Ackou s’était aussi agité pour le rappeler à l’ordre. En effet,  sur le sujet des 3N que  Hama cherchait à dénigrer, le camarade lui a rappelé les différentes famines du socle démocratique ou l’époque qu’il était le tout puissant 1er ministre, à la place des sacs qu’il réclame aujourd’hui dans les OPVNs, c’était des RAV4 des « Gabdies » (filles de joie) qui étaient garés dans ces locaux.  Ça n’a jamais été de sa faute même quand il gérait, c’était les autres les fautifs. Mais lui, il n’a jamais fait de mal et il a été toujours l’homme contre lequel on complote.  La politique de victimisation (crier au scandale plus fort que ton voisin, pour faire oublier qu’on s’est fait prendre la main dans le sac). Voilà en principe la stratégie (politique) de l’incurable Hama Amadou, consistant à la victimisation comme il a bien su le prouver avec l’affaire des bébés importés et bien d’autres.

Plus tard, on m’a négocié à venir à la rencontre à huit clos.  C’était encore pire car pour adapter son discours à notre attente, le président Hama nous confiait que s’il est élu, il fera une armée du Nord (Touareg) , une armée de l’Est (Hausa) une armée de l’Ouest (Djarma-Songhai). Et très pessimiste,  il prédisait à l’époque que les caisses de l’Etat étaient vides donc Issoufou ne pourra plus payer les salaires aux fonctionnaires. Et c’était ce discours qui était repris par la presse acquise à sa cause. Et d’ajouter que si le Président Issoufou passe dès le 1er tour, eux feront qu’il descende aussitôt en insinuant l’idée de coup d’Etat qu’ils ont d’ailleurs brandi en disant que ce régime ne verra pas 2016.  Le plus gênant c’était lorsque j’ai entendu Hama  s’autoproclamer vrai fils et digne patriote, il disait que les ancêtres  du président de la République Mahamadou Issoufou ont trouvés ses ancêtres au Niger ! Et pour apporter de l’eau au moulin de son boss, l’honorable député Bakari Saidou avait dit que eux aussi au niveau de l’hémycle, ils ont un grand problème avec les députés balafrés depuis le départ du Président Hama de cette chambre. Dommage que ces leaders utilisent un discours à relent identitaire pour convaincre les gens.

Vous avez dit en réponse sur Facebook à un militant de Lumana que vous avez été membre du bureau politique de Lumana en Europe. Pourquoi avez-vous quitté ce parti alors?

Abdou Pagoui : Tout à fait, dès mon retour en Espagne, juste après les élections de 2011, j’ai trouvé le terrain vierge, et comme pendant les campagnes sous orientation de mon parti (UDPS), on avait battu campagne au 1er tour aux élections présidentielles pour Lumana. J’ai commencé des consultations et vite former un bureau provisoire de la coordination Fédérale Lumana au Royaume d’Espagne et d’ailleurs l’unique jusqu’à ce jour. Après mon parti d’origine (UDPS) s’est rallié à la mouvance (MRN) conséquence de la trahison du parti de Hama Amadou qui a limogé notre unique représentant dans le partage, le camarade SIDI MOHAMED Gouverneur de Maradi pour indiscipline selon eux. Parce que juste le camarade SIDI MOHAMED refuse de se soumettre au dictat de l’empereur. En annulant son voyage officialisé à la tête d’une délégation pour se rendre à la Cure-Salée pour assister au protocole d’accueil de son tout puissant empereur en visite de courtoisie à Maradi. Voilà, aussi le raison de se mettre à distance du Lumana et se rapprocher de la mouvance. Même si beaucoup pensent que je suis de Tarraya.

Un dossier sur lequel vous avez débattu toute l’année 2015, c’est l’affaire des bébés importés, alors que dites-vous aujourd’hui à ceux qui soutiennent que cette affaire est purement politique ?

Abdou pagoui : Sur cette question ma position est invariable et d’ailleurs comme l’Union interparlementaire (UIP), le Sénat Français, ses amis d’UMP tout comme ses adversaires politiques qui le mettent au défi. Seul le test ADN (rappel ce test à une précision maximale de +99,99% fiable et coute entre 69 euros à 120 euros) peut permettre au Président Hama de sortir blanchi, grandi et lavé sa personnalité dans cette affaire judiciaire ; c’est à mon sens le réflexe d’un homme politique qui tient à sa carrière politique. Même si c’était une fausse accusation un homme politique se donne les moyens de prouver son innocence car vous conviendrez avec moi,  avec un tel dossier vous ne pouvez plus prétendre diriger les gens de surcroit des musulmans.

Vous avez également soutenu le régime en place. L’opposition reproche au président Mahamadou Issoufou et son Gouvernement le non-respect des libertés fondamentales notamment les libertés d’expression et de manifestation. Avez-vous un commentaire à ce sujet ?

Abdou Pagoui : Le droit à la manifestation est l’un des piliers de la démocratie et est garanti par la constitution. En tant que démocrate, je condamne toutes ces interdictions de manifestation de l’opposition sous prétexte de l’ordre public.

S’il y a trouble, l’impératif qui incombe aux autorités compétentes c’est de préserver l’ordre public selon les dispositifs garantis par la constitution.

Le débat aujourd’hui c’est le passage du président Mahamadou Issoufou au 1er tour en 2016. Se basant sur une arithmétique statistique l’opposition rétorque que personne ne peut passer dès le 1er tour au Niger. Quelle est votre opinion sur cette question ?

Abdou Pagoui : Comme c’est pathétique, permettez-moi de demander quel discours viendra-t-elle (opposition) nous tenir pour nous convaincre de croire à ses calculs élémentaires. Malheureusement pour l’opposition, avec tout ce qui précède, j’espère que les Nigériens, nous sommes maintenant édifiés sur la vraie nature de cette équipe.

Certes, les déterminants sociodémographiques ou traditionnels sont trop forts encrés pour être effacés dans la tête nigérienne, mais à quoi sert les statistiques, si ce n’est pas pour rompre ?

Durant les 5 ans, que l’opposition nous dise quel village elle avait visité pour s’enquérir des problèmes de ces riverains ou apporter un démenti catégorique (preuve à l’appui) d’une œuvre du régime. Pense-t-elle rester à Niamey dans ses salons feutrés en train de dénigrer tout, récuser les institutions de la république, inciter à la guerre de la terre brulée etc…. qui fera d’elle une religion au point de l’adorée éternellement ?

Le temps qu’elle a perdu en train d’écrire ses tome1 et 2 de ses blancs de livres, il fallait le consacrer à élaborer un programme meilleur que celui de Son Excellence Monsieur le président Mahamadou Issoufou, pour l’exposer pendant la campagne et convaincre les Nigériens. Voilà en principe leur contribution aussi, à ce passage dès le 1er tour de SEM Mahamadou Issoufou à sa propre succession.

Une des prouesses reconnues au gouvernement de la 7°République c’est sur le plan de la sécurité ou malgré la situation explosive dans la sous-région, le Niger est un havre de paix en dehors du cas regrettable  de Diffa. Votre région a même connue des rebellions armées. Quelle est votre opinion sur le problème sécuritaire au Niger notamment en tant que ressortissant d’Agadez ?

Abdou Pagoui : La sécurité des personnes et des biens a été l’un des premiers points phares des promesses de SEM le Président Issoufou. Dès son investiture, il a placé le gouvernement sous la sagesse et la réconciliation en nommant SEM le Premier ministre Brigi Rafini chef de gouvernement.

Cela démontre la capacité de discernement ou la connaissance du problème sécuritaire dans notre pays et même au-delà de ses frontières. Le Premier ministre s’est basé sur ses relations avec tous les Nigériens et toutes les parties du Niger pour placer des hommes capable de répondre au défi qui leur fait face. Mettre déjà les hommes qu’il faut à la place qu’il faut a été le 1er point fort qui a permis cette sécurité. Le Premier ministre est un fils de la région est a suivi de près tous les dossiers des différentes rebellions au Nord, il a mis vraiment les gens dans les situations de ne se sentir pas délaisser comme il disait dans les anciennes rébellions. Un nationalisme et patriotisme est né partout au Niger. Le récent classement des armées africaines octroie une place privilégiée place à l’armée Nigérienne preuve que même sur le plan d’investissement matériel, le gouvernement a fait ce qui lui est possible pour garantir la sécurité des Nigériens et leurs biens.

Quel est votre message aux Nigériens pour des élections dans la paix et la sécurité ?

Abdou Pagoui : Mon message est de dire toujours qu’aucun Nigérien ne se laisse  sacrifier pour qu’un homme politique vienne célébrer la victoire politique sur sa tombe. Comme dirait l’autre « on se connait au Niger ». Ils (hommes politiques) sont complices les uns des autres, ou quelle alliance n’avons-nous pas vu au Niger ? CDS Vs Tarraya – Tarraya Vs MNSD – CDS Vs MNSD –  Tarraya Vs Lumana – Lumana Vs MNSD – etc…. depuis le socle multipartite ce sont les mêmes têtes, mêmes système, même politique autoritaire, même complices etc….et ça m’étonnera pas de voir demain la même combinaison contre le peuple.

Alors mes chers concitoyens « INCHA’ALLAH » dans quelques mois, nous serons appelés pour exercer notre droit de citoyenneté pendant les élections générales, j’attire du nouveau votre attention sur l’importance du choix que nous aurions à faire. Ce choix qui doit être fait après une mure réflexion, doit avoir comme motivation première : l’intérêt général. Etant donné que la démocratie est un processus continu, nous sommes tous invités à apprécier l’étape déjà franchie et à faire attention pour que la période électorale ne soit pas une occasion de faire un pas en avant et 10 pas en arrière.

Je rappelle au Président de la République sa promesse de mettre un point d’honneur pour que ces élections se passent dans la transparence et la paix.

A l’opposition à avoir un comportement exemplaire afin que tout se passe dans la paix et la sérénité.

J’invite  tous les Nigériens de sortir massivement pour faire leur devoir de citoyens et de s’exprimer librement à travers ces élections.

Enfin, je prie Allah azawajal de nous choisir les meilleurs parmi nous !

Lorsque le conseil des ministres annonçait la réalisation de la route Tahoua Agadez (RTA) vous avez exprimé une joie débordante sur les réseaux sociaux. En fait selon vous quels enjeux  y a-t-il  derrière RTA ?

Abdou Pagoui : Vraiment c’était un évènement qui me tenait trop à cœur, malgré mon ferme soutien au gouvernement de la 7°République pour sa politique de l’infrastructure. Je n’ai cessé de le rappeler tout au long de son mandat au point même de sortir de ma réserve pour le critiquer sans langue de bois. Mais lorsque le gouvernement avait annoncé officiellement la réhabilitation et élargissement de la RTA, c’était une joie immense. Ce jour tant attendu, pas pour moi seul, mais pour tout le peuple Nigérien en général et la population d’Agadez qui endure quotidiennement ce calvaire en particulier.

Je suis vraiment satisfait de mon combat, qui est aussi les cris de détresse et les maux de ces pauvres malades, femmes prêtent à accoucher, enfants à bas âge, vieillards en âge avancé, qui empruntent cette route et qui n’ont que leur patience impuissamment.

La réfection de cette route sera un grand soulagement pour ses usagers et permettra la reprise de beaucoup d’activités suspendues à cause de son état. C’est le Nord qui renait avec sa venue et c’est aussi une autre promesse tenue par Son Excellence Président de la République.

Au niveau national qu’est-ce que vous voulez voir changer radicalement au Niger après les élections de 2016 ?

Abdou Pagoui : Pour le changement immédiat dès 2016 je voudrais  voir la réduction des coûts du fonctionnement de l’État, baisse des salaires du chef de l’État, du Premier ministre, des membres du gouvernement et la réduction de leur nombre à moins de 15 ministres ; baisse des salaires des parlementaires, réduire le nombre de conseillers à la présidence, à la primature et annulation de fonds politique. Augmenter les salaires des fonctionnaires. Dépolitiser l’administration (pour qu’au moins qu’elle consomme les 50-60% de l’argent mis à la disposition du Niger). Sensibiliser les Nigériens afin de faire la différence entre Patrie et Parti. Répondre à l’appel des élèves pour qu’ils vivent dignement. Continuer à garantir la sécurité des Nigériens et leurs biens. Offrir un service public de qualité entre autres. ..

Niger Inter : Quelle est votre opinion sur Niger Inter?

Abdou Pagoui : Je trouve Niger Inter un bon site web. Les actualités sont constamment à jour, parfois en exclusivité. Avant Niger Inter les informations concernant le Niger étaient presque hebdomadaires au gré de la parution des journaux. Avec l’arrivée de Niger Inter, la diaspora est aujourd’hui plus proche de la vie politique Nigérienne que la plupart de nos frères au pays. Ce qui est encore très intéressant, c’est la promotion et l’importance accordée par la rédaction de Niger Inter aux jeunes. Aussi, une manière de donner un coup de main à l’idée de la créativité et de la promotion des jeunes.  En un an de sa création,  Masha ‘Allah, il est aujourd’hui le site le plus consulté par la diaspora et ceux qui consultent le net pour s’informer. Courage et bonne bon vent à Niger Inter.

Réalisée par ELH. MAHAMADOU Souleymane