Tous les candidats ne se valent pas…

Les jours passent et l’événement tant attendu s’approche à grands pas : l’élection présidentielle et législative du 21 février prochain mobilise toutes les attentions et toutes les énergies.

Depuis l’ouverture officielle de la campagne le 30 janvier, villes et villages connaissent une fébrilité inhabituelle. Les meetings succèdent aux réunions des états-majors politiques, de longs cortèges de véhicules « tout-terrain » prennent d’assaut les rues, routes et pistes, tandis que de sous les hangars-fadas urbains, fusent les musiques et slogans à la gloire des partis et de leurs chefs. Ceux-ci, comme dans toute campagne, ne sont pas à la même enseigne dans le déploiement des moyens : si  le pavoisement est nettement dominé par les couleurs roses du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS Tarayya), qui présente à ces joutes Issoufou Mahamadou, quelques formations ne sont pas en reste dans la visibilité. Cependant, de manière générale et dans le fond du discours, les partis de l’opposition mènent une campagne pauvre et discrète, en raison notamment du manque d’arguments contre le président sortant, candidat pour un second mandat. Il faut dire que Issoufou Mahamadou surfe sur un bilan honorable et une structure politique qui a montré qu’elle est la plus organisée et la plus combative du pays ; dans le camp de ses adversaires, l’enthousiasme pour le scrutin à venir n’est guère débordant. Non parce qu’à l’essoufflement physique est venu s’ajouter celui financier, mais surtout parce que les membres du Front patriotique et républicain (FPR) ont tout fait pour que cette élection n’ait jamais lieu, puis pour qu’ils n’y aillent pas au cas où elle se tenait quand même. Les péripéties de leur argumentation, entre tentatives de récusation d’instances judiciaires et électorales et recours au juge, et leur histoire, ont achevé de convaincre l’opinion nationale comme internationale que ces partis n’étaient ni constructifs dans l’opposition ni bâtisseurs au pouvoir.

A contrario, le pouvoir PNDS et Alliés de ces cinq dernières années a apporté la preuve que la gouvernance peut être améliorée au Niger : notre pays a fait des bonds qualitatifs considérables dans tous les domaines et la pauvreté de la population s’est réduite ; des investissements massifs ont bénéficié aux secteurs sociaux de base (éducation, alimentation, santé, eau) ainsi qu’aux infrastructures de transport et d’énergie ; la sécurité des biens et des personnes est une réalité, malgré un voisinage inquiétant ; et le Niger est de retour sur la scène internationale, comme en témoignent les sollicitations faites au président Issoufou pour prendre la parole dans les tribunes du monde.

En vérité, le peuple nigérien devra choisir, le 21 février, entre la voie de la renaissance du Niger, dont de solides fondations ont été posées durant le premier mandat de Issoufou, et des lendemains incertains. Oui, des lendemains incertains, c’est bien ce que représentent la grande majorité des autres candidats, connus essentiellement pour leur ardent désir de traire jusqu’au dernier souffle la vache à lait qu’est pour eux l’Etat.

Le peuple nigérien a tout vu et tout testé. Et il n’est pas amnésique, loin s’en faut. Au moment où partis et candidats sillonnent les campagnes et les villes, chacun avec sa petite chansonnette de promesses mirobolantes, le peuple, lui, a déjà sa petite idée de ce qu’il lui faut pour l’avenir. Dans l’urne il le montrera.

Maï Riga