Ce qui changera avec Mohamed Bazoum à l’intérieur…

La formation du premier gouvernement de la renaissance acte II continue de défrayer la chronique. Des observateurs s’interrogent sur beaucoup d’aspects de ce gouvernement. D’aucuns se demandent qu’est-ce qui explique le changement de Massaoudou par Bazoum Mohamed, président du PNDS Tarayya.

Cette curiosité est notamment suscitée par la rigueur dont a fait montre Massaoudou pour le triomphe de l’autorité de l’Etat face aux velléités putschistes de quelques-uns. Hassoumi  Massaoudou à en croire une kyrielle de militants roses, c’est l’homme qu’il faut à la place qu’il  faut. Au ministère de l’intérieur s’entend.

Quant à Bazoum, si ça ne tenait qu’au choix des roses, il allait peut-être retourner à la quête d’une palme du meilleur locataire à la diplomatie nigérienne. En effet, ils sont nombreux à ne pas du tout envisager le président Bazoum ni à l’intérieur ni à la défense. Et les plus prudents de l’establishment rose  se demandent si Bazoum se rend-il compte qu’il est presque impossible d’être ministère de l’intérieur et populaire à travers le monde entier ?

Mais à notre humble avis puisqu’on est désormais face au fait accompli, il  importe de se demander plutôt avec Bazoum qu’est-ce qui changera au ministère l’intérieur ? En quoi Bazoum gouvernera-t-il autrement que Massaoudou ?

Difficile de trancher car ce serait assez méticuleux de tenter une comparaison entre Bazoum et Massaoudou tant les deux hommes ont des points communs dans la glorieuse histoire du PNDS Tarayya.

Mais un vrai connaisseur de ces deux apparatchiks  nous a indiqué une piste : les deux hommes n’ont pas le même tempérament. Bazoum serait plus tenté d’utiliser la carotte que le bâton à la différence de Massaoudou. Bien que tous frondeurs et imprévisibles, Bazoum pourrait recourir plus à persuasion et au dialogue là où Massaoudou « sévira ».

Mais selon un autre fin connaisseur de ces fidèles parmi les fidèles du président Issoufou, tout dépendra des circonstances. Selon cette source, Bazoum a une haute estime de l’autorité de l’Etat autant que Massaoudou, ce qui signifie que son attitude sera déterminée par les conjonctures du moment.

Notre interlocuteur estime toutefois qu’avec Bazoum, il y aura moins d’arrestations d’opposants ou mal pensants que sous la gouverne de Massaoudou. Tout comme lorsque le monopole de violence de l’Etat sera en péril, Bazoum aura le même reflexe que Massaoudou car c’est presque une déformation idéologique : les hommes de gauche ont horreur de l’anarchie.

Et dans un contexte où l’opposition politique avait envisagé de créer la chienlit dans le pays autant dire que Bazoum aura comme principal conseiller son voisin d’en face à savoir Hassoumi Massaoudou, titulaire du portefeuille de la défense. On a encore en mémoire la très énergique réaction de Bazoum à la conférence nationale souveraine lorsque certains militaires avaient envisagé de faire avorter ce grand rendez de notre peuple avec l’Histoire.

 Impossible présentement de faire une nette nuance entre les hommes. Seule la pratique nous permettra d’en faire le distinguo. Gageons que le diplomate désormais ministre de l’intérieur saura faire appel plus au bon des uns et des autres qu’à la force !

EMS