09 février 1990-09 février 2022 : Le Niger avance sur la voie de la démocratie

 

Un adage bien connu dit que la vie est un combat. C’est d’autant plus vrai que le laborieux et édifiant parcours du berceau au tombeau est jalonné d’obstacles à franchir, des pièges à déjouer, des risques à prendre, des dangers à braver, des défis à relever et bien sûr des leçons à tirer.

Quant à la vie sans droits et libertés, elle est un véritable enfer. Dans une telle situation, le combat pour l’édification d’une société démocratique s’impose tout naturellement au peuple.  Même si la démocratie ne règle pas le sempiternel antagonisme entre l’enrichissement de la minorité et la paupérisation du plus grand nombre, elle a le mérite de garantir l’exercice des droits et la jouissance des libertés.

A l’instar des autres peuples, le peuple nigérien a connu ses décennies de dictature. De 1960 à 1990, les différents régimes qui se sont succédé ont régné sans partage. Il n’y avait pas des contre-pouvoirs. Les débats contradictoires et les manifestations étaient inenvisagbles. Toute tentative de contestation ou d’organisation était périlleuse et suicidaire, car la vie de tous les jours était faite de bâillonnement, d’intimidation, de mouchardage, de filature, d’arrestation, de torture et autres violations des droits. Pour faire court, les Nigériennes et les Nigériens ont connu les affres de la dictature. C’était une chape de plomb qui pesait sur le peuple nigérien.

Aujourd’hui, grâce à la journée tragique du 09 février 1990 et le combat subséquent des forces progressistes et démocratiques, les citoyens ne sont ni intimidés ni inquiétés à cause de leurs activités politiques, syndicales et associatives ou de leurs opinions et leurs choix idéologiques. C’était le jour où les élèves et étudiants organisés au sein de l’Union des Scolaires Nigériens (USN) étaient sortis pour montrer la voie du démantèlement de la dictature au peuple nigérien. Ce jour-là, l’USN a payé un lourd tribut avec trois morts et plusieurs blessés. C’est incontestablement une date historique dans l’évolution socio-politique de notre pays. Elle a servi de déclic au soulèvement populaire et marque le point de départ de notre processus démocratique.

L’évolution de la dictature à la démocratie et le rapport conflictuel entre démocrates et antidémocrates qui en découle engendrent des vicissitudes. Vieux de trente-deux ans aujourd’hui, notre processus démocratique a connu une évolution en dents de scie et a failli déraper à cause des différentes entorses et interruptions. Heureusement, avec les récentes avancées démocratiques de notre pays, il est revenu sur la bonne voie. Par conséquent, il est du devoir des Nigériennes et des Nigériens d’œuvrer loyalement et inlassablement pour son parachèvement.

Il va sans dire qu’il n’y a pas d’unanimité dans le débat démocratique. Les contradictions sont utiles et nécessaires pour asseoir la démocratie. Il faut surtout retenir que la divergence n’exclue pas la convergence vers  l’avenir du Niger.  Néanmoins, les propos attentatoires à la démocratie qui font l’apologie du putsch et de la dictature sont absolument incongrus, rétrogrades et inadmissibles. Ceux qui les tiennent rament à contre-courant de notre processus démocratique et ne servent pas les intérêts du peuple nigérien.

La démocratie est propice à notre développement économique et social.  Elle offre des conditions objectives pour répondre aux aspirations du peuple et réaliser des ambitions pour la patrie.

Zakaria Abdourahaman