Patrimoine culturel : Pour la renaissance des Archives nationales !

Alerter sur une inondation qui aurait détruit une partie des archives nationales, Niger Inter est allé s’enquérir de la situation réelle de ce patrimoine national.  Le Directeur des Archives Nationales M. Habou Boukari a bien voulu nous brosser l’état des lieux de ce trésor national.

Que  de trésors négligés au Niger ! C’est le moins qu’on puisse dire pour interpeler les autorités et les bonnes volontés pour préserver notre précieux patrimoine au moment où la diplomatie culturelle et sportive booste l’image de marque de notre pays.

« Le lundi j’étais aux archives nationales du Niger pour mes recherches et j’ai trouvé ces documents sortis pour être séchés car les eaux de pluie des jours antérieurs coulaient par le plafond en suivant certainement le mur pour inonder ce trésor. C’est juste pour porter à la connaissance du public la menace qui guette la mémoire collective », s’indigne Ismael Abdoulaye sur aernusa le forum des nigériens aux USA. Et le modérateur de ce forum Ali Dan-Bouzoua d’ajouter : « Dommage pour le Niger et  les générations futures la  numérisation  n’est pas une option pour eux ».

 Contacté par nos soins,  le Directeur des archives nationales M. Habou Boukari nous a confirmé cet incident à savoir que quelques collections de documents ont bel et bien été mouillées par l’eau de pluie. Parmi les documents atteints nous avons identifiés entre autres des copies du  ‘’journal officiel du Territoire du Niger’’, ‘’Le plan quinquennal de développement économique et social 1979-1983’’, etc.

Cet incident n’a d’autre explication que la vétusté du bâtiment qui remonte aux années 1974, nous confie le Directeur des archives nationales. Mais les autorités viennent de prendre toutes les dispositions pour parer au plus pressé, rassure-t-il. Nous avions en effet trouvé une équipe de maçons en plein travaux de réfection des lieux. Face au caractère récurrent du problème, M. Habou Boukari avait préconisé la reprise totale de l’étanchéité du local. C’est ce qui est en train d’être fait car entre temps, apprend-on, le Président de la République a eu ouï-dire du ‘’sinistre’’ et il aurait donné des instructions fermes pour redresser la situation. L’autre conséquence de l’humidité c’est aussi d’attirer les termites qui adorent un climat chaud et humide, selon M. Habou Boukari.

Ce dernier a salué par ailleurs les efforts de l’actuel Secrétaire Général du Gouvernement, Dr Gandou Zakara qui a non seulement visité tous les centres nationaux des archives mais aussi a pris des dispositions pour rendre opérationnels les services départementaux des archives.

Mais le hic, aujourd’hui c’est que les locaux abritant les archives nationales sont saturés de sorte qu’il n’y a même pas où stocker les documents. D’où la nécessité d’accélérer la numérisation qui est déjà en bonne voie selon le responsable de la banque des données. Un cabinet privé s’occupe de ce volet sur financement du trésor national. Le Directeur de la banque des données numériques pense qu’il est grand temps pour que les actes du gouvernement, les journaux et tant d’autres productions de l’administration atterrissent aux archives nationales en version électronique.

Mais ce qui est également génial c’est cette idée de Renaissance des archives nationales prônée par le Directeur Habou Boukari. En effet, ce dernier propose aux plus hautes autorités la création d’une ‘’cité de renaissance des archives’’ qui serait, selon lui,  ‘’un complexe des archives où on aura  tous les bâtiments qu’il faut pour les archives et une médiathèque qui pourra même accueillir des chercheurs analphabètes’’. Et soutient M. Habou Boukari : « Les archives étant un maillon essentiel de la culture d’où  la nécessité de cette cité de la renaissance des archives’’. Quitte au ministère de la Renaissance culturelle d’entendre ce cri de cœur de ce cadre très dévoué à ses services. En prenant congé de cet interlocuteur prolixe c’est avec plaisir que nous lisons sur sa porte ce trait d’esprit : « Les hommes passent avec leurs souvenirs, les archives restent pour témoigner ».

Elh. M. Souleymane