La paix, un ‘’trésor caché’’ pour le Niger selon Cheikh Fadalou Bin Tassiou

Le prédicateur de Maradi Cheikh Fadalou Bin Tassiou a animé le vendredi 21 avril dernier une conférence sur le thème ‘’Le trésor caché’’ au Centre Culturel Oumarou Ganda (CCOG) de Niamey. Cette conférence organisée par une coalition d’associations islamiques a eu lieu en présence du ministre de la Renaissance Culturelle, M. Assoumana Malam Issa et de nombreux fidèles hommes, femmes, jeunes et personnes âgées.

D’entrée de jeu le conférencier a annoncé à l’assistance que le ‘’trésor caché’’ dont il est question n’est autre que la paix et la tranquillité. En effet, pour Cheikh Fadalou sur la base des références islamiques, la paix constitue le premier grand bien qu’on semble ignorer dans la vie de tous les jours. Ceux qui ont perdu la paix connaissent mieux l’importance de celle-ci dans le vivre ensemble.

Le conférencier a cité des exemples des pays comme la Libye, le Mali, le Nigeria, la Syrie, l’Irak, la Centrafrique bref des pays en conflit ou en insécurité. Malgré les foyers de tension chez nos voisins, le Niger reste un des pays les plus paisibles du monde. Cette paix n’est que la traduction de la bénédiction divine, a-t-il déclaré.

A propos de la paix au Niger, le prédicateur a dit que contrairement aux manœuvres des politiciens le peuple nigérien est très soudé et solidaire. D’ouest en Est, du Nord au Sud le métissage est une réalité tangible au Niger de sorte que selon lui, on ne saurait parler d’ethnocentrisme ou de régionalisme au niveau du peuple réel en ce sens que tout le monde est musulman indépendamment des partis politiques, a-t-il précisé.

Selon Cheikh Fadalou Bin Tassiou, des grands prophètes comme Abraham, Mohamed  en priant pour leurs peuples ont demandé avant toute chose la paix. C’est pourquoi les musulmans se remettent à Dieu comme source de paix et de tranquillité, a-t-il dit. Il a insisté sur la nécessité de préserver nos acquis pour la paix et la tranquillité qui caractérisent notre pays. Dans ce sens, parlant de la gouvernance le Cheikh a dit que du point de vue de l’islam, il incombe aux gouvernants d’être justes et respectueux de leurs engagements vis-à-vis du peuple tout comme il est du devoir des gouvernés d’être obéissant et respectueux de l’autorité à leur tour. En cas de défaillance l’islam a indiqué des voies pour rappeler les dépositaires de l’autorité à l’ordre. Il s’agit par la sagesse et la bonne exhortation de notifier aux gouvernants leurs manquements pour qu’ils se ressaisissent. Et le Cheikh a insisté sur la nécessité de prier pour les autorités au lieu de les maudire notamment lorsque ceux-là demeurent musulmans. Le respect de l’autorité est un principe en islam car, a-t-il rappelé, Dieu a commandé aux croyants de suivre le prophète et ceux qui détiennent l’autorité parmi eux.

Parlant du mode d’accession au pouvoir, le conférencier a vivement dénoncé la complicité des populations qui se laissent corrompre par les politiciens avec des miettes pour acheter leur vote. En acceptant cet argent des hommes politiques, les populations sont complices du vol et du détournement des deniers publics par les hommes politiques qui sont tenus de capitaliser une fois au pouvoir l’argent investi pour accéder au pouvoir. Le Cheikh a dit en ironisant que si vous prenez 5000f d’un homme politique qui sera élu pour cinq ans, sa gabegie  vous coutera 1000f par an ! C’est pourquoi il a exhorté les fidèles de choisir plutôt les hommes en fonction de leurs projets et valeurs comme seuls moyens pour transformer positivement le pays.

S’agissant du comportement des Nigériens, Cheikh Fadalou a dit que les termes Fraternité et Progrès composant notre devise sont bien accomplis au Niger c’est le travail qui reste une  et demeure une véritable gageure  au Niger. C’est pourquoi il a exhorté  ses compatriotes à un véritable changement de mentalité.

Le prédicateur a fait le constat qu’il existe une multitude de partis politiques au Niger. Il a dit que cela signifie que la majorité des gens aspirent à être aux commandes ignorant la gravité de la responsabilité de la direction des hommes.  Pourtant selon le Cheikh Fadalou, si les gens savaient très peu accepteraient de prétendre à la direction des affaires publiques. Dans ce sens, il a dénoncé une autre hypocrisie de notre société c’est qu’une fois quelqu’un est promis ministre ou à haut emploi tout le monde lui présente ses félicitations mais à la fin de sa mission il va se retrouver seul, abandonné à son proprement sort.

S’agissant de l’insécurité dans le monde, le conférencier a observé que la politique, le racisme et l’extrémisme religieux constituent les trois principaux facteurs de conflits et d’insécurité dans le monde.  Le Cheikh a rappelé encore une fois les vertus de la paix, ce trésor caché pour prévenir les conflits. Il a surtout mis en exergue les conséquences de l’insécurité en termes de négation des droits humains et de déshumanisation des hommes.

Il a fini sa prédication en disant : « L’islam est une religion de paix et le prophète a exhorté les musulmans à prier pour la paix ».  Il a mis en garde les fidèles d’éviter les turpitudes et des comportements anti sociaux susceptibles de troubler la paix ce bien très précieux pour notre pays. « Le meilleur d’entre vous est le plus pieux », a martelé le Cheikh. Il a fini son speech par des invocations pour le pays tout en exhortant les uns et les uns autres à un véritable changement de mentalité pour consolider les acquis de la paix pour le Niger.

EMS