Diaspora nigérienne en France : Journée culturelle du CoNiF

L’Espace Ecully (banlieue Est de Lyon) a été le théâtre, ce samedi 22 avril de la 2è Journée Culturelle Nigérienne (JCN) organisée par le Conseil des Nigériens de France (CoNiF) en collaboration avec l’Association des Nigériens et amis du Niger (ANAN de Lyon). Elle bénéficie, de par sa proximité géographique avec Lyon du soutien de l’Association des Nigériens résidant en Suisse (ANRS). Comme le veut la tradition instaurée par le CoNiF d’associer des pays voisins et amis, c’est le Mali qui est l’invité d’honneur de cette édition Lyon 2017, après le Tchad l’an passé à Paris-Sucy en Brie.

Cet événement commémore, comme le fait désormais le CoNiF chaque année, la paix retrouvée et la concorde. La Journée nationale de la concorde est, faut-il le rappeler, instituée au Niger le 24 avril 1995 après la signature des accords de paix entre la rébellion et le gouvernement central de l’époque. Depuis, le Niger a pris, devant l’histoire et la communauté internationale, en allumant la flamme de la Paix, des engagements fermes qui privilégient les voies de la démocratie et du droit pour prévenir et résoudre tout conflit.

Placée cette année sous le signe, de « l’Interculturalité pour la paix et le développement au Niger », cette journée culturelle décentralisée à Lyon, se voulait le lieu d’expression et de l’affirmation de l’esprit d’amitié et de solidarité qui caractérise le CoNiF depuis sa création ; ensuite c’était une manière pour le CoNiF –qui est la représentation de la diaspora de France- de montrer et de faire connaître le Niger dans toutes ses richesses culturelles et artistiques.

Le choix de Lyon n’est point fortuit dans la mesure où la capitale des Gaules a été le creuset historique de la communauté nationale de France, un haut lieu de l’immigration nigérienne avec Marseille. Plus d’une centaine de nigériens habitent aujourd’hui cette ville multiculturelle et ouverte au monde. Dès les années 60, la ville a attiré un certain nombre de travailleurs manuels de la région de Tahoua (particulièrement du village d’Afalla), de Zinder ou d’Agadez qui excellaient dans les travaux de manutention, l’agroalimentaire, les industries automobiles (Renault-Berliet)…avant la vague d’étudiants des années 70.

La matinée de cette JCN a été consacrée, à la réflexion et au débat sur la situation sécuritaire difficile qui prévaut au Mali et au Niger à travers deux conférences dites par le président du Conseil des Maliens de Rhône-Alpes (CMRA) M. Mohamed AMARA sur les « mécanismes de résistances et résiliences à la présence djihadiste au Nord Mali 2011-2016 : l’approche par la culture » qui a souligné par ailleurs, à travers un film tourné par l’auteur, de cette capacité qu’ont eues les populations du Nord à prendre leur destin en main au moment où le Mali sombrait dans le chaos ; la deuxième conférence présentée par M. Aboubakar LALO, vice-président du CoNiF portait sur la « Boko Haram et incursions djihadistes au Niger : leçons de guerre » en décrivant la complexité de cette nébuleuse terroriste, de leur impact dans le sud-est nigérien et de la déradicalisation des djihadistes en cours dans la région de Diffa. A l’issue de ces interventions des débats animés ont été instaurés avec l’intention d’enrichir la réflexion sur ces problématiques, faisant appel aux vécus et expériences des intervenants.

Après un déjeuner typique de spécialités nigériennes, l’après-midi sera le clou de la journée culturelle. Devant un parterre de personnalités composées du ministre des affaires étrangères et des nigériens de l’extérieur SE M. Ibrahim YACOUBA, de l’ambassadeur du Niger en France M. Ado ELHADJ ABOU, du député de la diaspora M. Younoussa ALI, du premier adjoint au maire d’Ecully, M. Sébastien MICHEL, le président du CoNiF M. Adam OUMAROU n’a pas manqué d’exprimer la philosophie de son association de s’investir pour les nigériens en développant les partenariats institutionnels. Le CoNiF a vocation à s’ouvrir et à porter la voix du Niger à l’international à travers un de ses projets qu’il porte, celui d’une fédération des Nigériens d’Europe. Ce rassemblement se matérialise déjà, puisqu’une association nigérienne de Suisse est partie prenante d’une journée culturelle en France.

L’Association des Nigériens résidant en Suisse (ANRS) à travers son ancien président M. Ismaël TAHIROU, accompagné de l’actuel (président) M. Fayçal BOUREIMA et de professeurs émérites helvètes a tenu à faire l’annonce de l’ouverture prochaine au Niger d’une faculté privée suisse spécialisée en droit-gestion et diplomatie et de l’attribution d’une cinquantaine de bourses et de séminaires de formation en direction des députés de l’assemblée nationale.

Auparavant, la présidente de l’ANAN -hôte de la manifestation- Mme Fatima DIALLO, a souhaité la bienvenue au demi-millier des nigériens et amis du Niger présents à cette JCN dont I’organisation a été magistralement menée par Abdel Kader AMADOU et son équipe lyonnaise.

Différents témoignages de satisfaction ont été décernés à d’éminentes personnalités (nigériennes ou non) pour leurs apports à la diaspora, à l’édification d’une communauté unie et solidaire. Le CoNiF avait tenu à leur rendre un hommage appuyé pour leur implication et leurs conseils de tous les jours.

Après le défilé de tenues nigériennes, revue dirigée par la styliste HADYLINE, la chorégraphie initiée par M. Abdoulaye GOUROUZA et sa troupe ont ébloui les participants à cet événement prouvant du génie créateur de ces nigériens qui ne cherche qu’à éclore sur le plan international.

Pour cette deuxième édition, le CoNiF et son chargé culturel, Lawa ABOUBACAR (par ailleurs promoteur du festival Wassa’n Africa de Launac) n’ont pas lésiné de ce qui est considérée comme l’apothéose de cette JCN, à savoir le spectacle « sons et lumières », destiné à la promotion des chanteurs et de la scène artistique et musicale nigérienne. C’est ainsi que les participants ont pu (re)découvrir, apprécier les rythmes chaloupés du groupe SOGHA, la justesse des mots de KAIDAN GASKIYA 2 ou les cadences endiablées de Ali ATCHIBILI ; ils ont aussi dansé aux sons « rappés » des prometteurs MDM Crew et Idi SARKI et aux vocalises de Salim Peter JAH.

Afin de poursuivre sa politique de JCN tournante, le vice-président du CoNiF a transmis, en clôturant cette manifestation, le témoin à Toulouse et à l’Association des Nigériens de Toulouse à travers son président Idriss LAOUALI, pour l’organisation de la prochaine Journée culturelle.
Rendez-vous est pris pour la JCN 2018 à Toulouse !

Source : CoNiF