Discours du Président Mohamed Bazoum à l’occasion du 27eme anniversaire du PNDS Tarayya

Camarades membres du CEN,
Chers amis leaders des partis membres de la MRN,
Chers amis Leaders des partis de l’APR,
Chers camarades, militants et sympathisants du PNDS- Tarayya,
Chers invités,
Mesdames et Messieurs,

je voudrais avant tout propos rendre grâce à Dieu de nous avoir donné cette belle occasion de retrouvailles empreintes de ferveur et de convivialité. Quel bonheur, de vous voir si nombreux et si enthousiastes! Cette fois encore nous commémorons l’anniversaire de notre parti avec un certain décalage, dû comme vous le savez à un agenda national particulièrement chargé aux environs du 23 décembre. Nous aurions pu pour cela considérer qu’une telle manifestation n’était plus nécessaire. Néanmoins, nous y avons tenu car nous savons, chers camarades, le bonheur que cela vous procure de vous retrouver dans une telle ambiance de fraternité et de communion. Aussi, voudrais-je vous saluer; saluer votre ténacité dans votre attachement à votre parti; saluer la résilience de votre militantisme qui s’est adapté à toutes les formes de difficultés et de défis auxquels nous avons été confrontés. Si nous sommes restés un parti solide, si nous avons su traverser sans dommages les nombreuses zones de turbulence par lesquelles l’histoire tumultueuse de notre pays des années 1990-2000 est passée, si notre croissance a été aussi constante que consistante c’est parce que au cœur du patrimoine génétique politique du militant du PNDS, il y a deux grandes vertus: la résilience justement et la fidélité. Hommage donc à vous, camarades!

Mesdames et Messieurs, chers camarades

En plus d’être une fête, cette grande rencontre me paraît être une bonne occasion pour faire quelques remarques sur des questions que pose l’actualité politique , ce en vue de vous apporter les informations et les éclairages auxquels vous avez légitimement droit.
Pour cela, je commencerai d’abord par la situation sécuritaire. Celle-ci, comme vous le constatez, s’est considérablement améliorée ces derniers temps, confirmant en cela une évolution tendancielle à l’œuvre depuis quelques mois. C’est le lieu pour moi de rendre un hommage appuyé à nos forces de défense et de sécurité, dont le sens du sacrifice, la vaillance et le patriotisme nous ont permis d’avoir ces résultats remarquables. C’est aussi pour moi l’occasion d’avoir une pensée pieuse pour la mémoire de ceux qui ont payé de leur vie la défense de notre patrie et d’exprimer à leurs familles notre reconnaissance et notre solidarité.
Dans la région de Diffa, la guerre contre les terroristes de Boko Haram consiste désormais à faire face à des agissements de hordes résiduelles en perdition. Le long de la Komadougou, les populations ont fini de cultiver le poivron et sont en train de le récolter. Si certaines mesures économiques et sécuritaires contraignantes restent encore maintenues, c’est parce qu’en face, en territoire nigérian la guerre n’est toujours pas tout à fait terminée. Mais les choses évolueront, plaise à Dieu et très bientôt la vie se normalisera dans cette région que le terrorisme aura si injustement éprouvée.
Les régions de Tillabery et de Tahoua connaissent une accalmie remarquable du fait de la combinaison de deux facteurs: une mobilisation conséquente de nos troupes dans la perspective de la montée en puissance de la force conjointe du G5 Sahel, d’une part et un engagement exceptionnel de la force française Barkhane dans les régions de Gao et Menaka au Mali, à notre frontière d’autre part. C’est le lieu ici de rendre hommage au Président Issoufou dont l’engagement obstiné est en train de donner corps à une remarquable opération militaire du G5 Sahel à laquelle il était presque seul à croire au départ. C’est également l’occasion de rendre un hommage tout aussi vibrant au Président Macron dont la détermination est en train de changer radicalement la donne sur le terrain.
Dans ce registre, permettez-moi camarades de dire deux mots sur une critique de plus en plus récurrente que nous font nos adversaires selon laquelle nous aurions aliéné la souveraineté de notre pays à des puissances étrangères. Ce que vous devez savoir, c’est que l’opération Barkhane se sert de notre territoire comme d’un point d’appui naturel eu égard à notre proximité avec le Mali. S’il s’agit d’une déchéance, nous la partageons alors avec le Mali, justement mais aussi le Tchad, le Burkina Faso et même le Sénégal et la Côte d’Ivoire, pour ne citer que ces pays, peu ou prou exposés aux dangers du terrorisme sahélo-saharien et où des forces françaises sont stationnées.
Nous avons également une coopération militaire très fructueuse avec les États-unis d’Amérique, laquelle requiert la présence des personnels de l’armée de ce pays sur notre territoire. Je saisis cette opportunité pour dire notre haute appréciation de la qualité remarquable de cette coopération. Son apport est inestimable dans le domaine de la formation et du renforcement des capacités de nos hommes ainsi qu’en termes d’acquisition de matériels. Cette coopération nous a été particulièrement bénéfique dans nos résultats sur le théâtre de nos différentes guerres. Sa singularité intrinsèque réside dans son caractère opérationnel. Nous n’oublierons jamais les soldats américains morts à Tongo Tongo.
Si des militaires de ces pays sont présents dans presque tous les pays du Sahel aujourd’hui plutôt qu’hier c’est tout simplement parce que la menace du terrorisme dans notre région connaît une acuité particulières ces 7 dernières années et que le terrorisme djihadiste ne nous affecte pas nous seulement, mais eux aussi. C’est au nom du même impératif de la lutte contre ce terrorisme que ces pays ont engagé des armées nombreuses sur les fronts de l’Irak et de la Syrie.
A part la France et les Etats-Unis , l’Allemagne dispose sur notre territoire de 40 militaires à l’aéroport de Niamey assignés exclusivement à une mission logistique pour le compte du contingent allemand présent dans le cadre de la mission des Nations unies au Mali( MINUSMA).

Mesdames et Messieurs, chers camarades,

à chaque fois que j’entends cette critique des bases militaires étrangères dans la bouche de certains de nos adversaires cela me réconforte, car je me dis qu’ils doivent bien être à court d’arguments pour penser recourir à des postures anti-impérialistes , eux qui il n’y a pas très longtemps se prévalaient de leur libéralisme décomplexé. Ils pensent également faire preuve de perspicacité quand ils nous accusent d’avoir fait tout ça, sans en avoir demandé l’autorisation à l’Assemblée nationale. Je voudrais à ce sujet leur répondre que l’article 169 de notre constitution ne prévoit l’autorisation de l’assemblée nationale que pour les Accords de défense. Or les protocoles que nous avons signés en l’espèce ne sont pas des accords de défense. S’ils l’étaient, ils le seraient pour nos partenaires aussi. Or il est loisible, en cette ère d’Internet , à qui le voudra d’aller vérifier dans les actes des parlements français ou américains si des accords de défense ont été signés avec la République du Niger. Au demeurant si passer par l’assemblée nationale était une nécessité constitutionnelle, pourquoi n’aurions-nous pas soumis ces accords à notre parlement qui les aurait de toute façon votés à l’unanimité de notre grande majorité comme cela a récemment été le cas s’agissant de la loi des Finances 2018?
Pour nous, ce qui compte ce n’est pas ce que peuvent penser de notre action, en cette matière si cruciale de la sécurité de notre pays et de nos concitoyens des personnes en mal des postures les plus politiciennement avantageuses mais plutôt les Nigériens que notre action a mis à l’abri des dangers très graves auxquels ils auraient pu être exposés dans le contexte de notre environnement régional où nous avons à gérer les effets de 3 guerres à nos frontières. Quand on sait ce qu’est devenu le sud de la Libye, soumis au joug de groupes criminels vivant de toutes sortes de trafics, quand on songe à l’immensité de notre territoire dans sa partie septentrionale et que tout cela est mis en regard de nos moyens si faibles à tous égards, quand on sait cela et qu’on constate que notre pays est tout de même debout et qu’il tient solidement bon, nous ne saurions mériter l’anathème mais plutôt des éloges. C’est pourquoi, camarades, vous devez être fiers du Président Issoufou. Notre faute, en pareilles circonstances, eût été de ne pas assurer l’intégrité de notre territoire et la sécurité de nos concitoyens, jamais elle ne saurait résulter des moyens souverains dont nous pourrions user pour les garantir et bien les garantir.

Mesdames et Messieurs, chers camarades,

L’autre question dont j’aimerais parler est celle relative à la loi des Finances 2018. Celle-ci contient, comme vous le savez, des mesures fiscales que nous a imposé une conjoncture économique aux origines principalement exogènes. Je voudrais rappeler ici que le kilogramme d’uranium coûte aujourd’hui à peine 20 dollars sur le marché spot, alors qu’il avait pu coûter plus de 120 dollars au cours de la décennie 2000; je voudrais également dire que le prix du pétrole brut s’est déprécié entre 2015 et 2017 des 2/3 de sa valeur et que cela a eu un grand contrecoup fiscal sur les recettes de l’Etat pour la petite quantité que nous produisons. Je voudrais surtout souligner que la baisse du cours du pétrole a provoqué une grave récession de l’économie du Nigeria et une dépréciation de plus de la moitié de la valeur de la monnaie de ce pays, rendant totalement problématique le commerce avec ce voisin si stratégique pour notre économie. Quand, à tout cela il faut ajouter la quasi disparition de l’Etat libyen et la quasi fermeture de la frontière algérienne, avec leurs effets sur le commerce avec ces 2 pays, on peut aisément deviner les difficultés telle qu’elles se sont agrégées pour nous. C’est cela notamment ou plutôt principalement qui a commandé les mesures contenues dans la loi des Finances. Ces mesures, faut-il le rappeler, n’ont rien d’excessif, bien au contraire. Elles consistent notamment dans la mise en œuvre d’une directive de l’UEMOA de 1998, appliquée par tous les pays de la communauté à laquelle nous ne saurions éternellement nous dérober.
Nos contempteurs avaient annoncé une apocalypse fiscale à partir du 1er janvier. Nous sommes aujourd’hui le 13 janvier et rien de leurs funestes augures ne s’est encore vérifié.
Ils avaient prévu un tsunami social, se sont employés à y travailler avec une énergie échevelée usant des manipulations et des mensonges les plus éhontés. Ils en ont été pour leurs frais car s’ils avaient quelque doute, leur marche du 31 décembre 2017 leur a donné l’occasion de mesurer combien ils sont en décalage avec l’opinion. Dans leur frénésie d’utiliser pêle-mêle les arguments Halal et Haram, ils avaient sans vergogne eu recours même aux arguments religieux, selon lesquels nous aurions désormais décidé de prélever l’impôt même sur les biens des orphelins. Nous sommes aujourd’hui le 13 janvier. Combien y’a t-il déjà eu d’orphelins depuis l’entrée en vigueur de cette loi des Finances? A-t-on, une seule fois, vu des agents du fisc se présenter dans une famille éplorée? Comme quoi en politique aussi, le mensonge n’est pas une recette sûre, bien au contraire.

Mesdames et Messieurs, chers camarades,

Ce que vous devez savoir, c’est que notre situation économique est en train de s’améliorer doucement et le plus dur est certainement derrière nous. Il nous reste toutefois à persévérer dans nos efforts de rigueur en mettant l’accent sur la lutte contre la corruption ainsi que l’assainissement de la gestion de l’Etat conformément aux instructions du Président de la République.
Au plan politique le gouvernement a mis en œuvre toutes les mesures préconisées par les différents forums organisés par la CENI et ses partenaires internationaux au lendemain des élections de l’année 2016. C’est ainsi que la CENI permanente a été installée et que très bientôt elle procédera au choix de l’opérateur qui sera chargé de confectionner le fichier électoral biométrique. Ce faisant, nous nous sommes donné le temps nécessaire pour bien organiser les élections de l’année 2021, conformément au vœu le plus cher du président de la République de voir se réaliser pour la première fois de l’histoire de notre pays une alternance à la tête de l’Etat par une voie démocratique et pacifique. Notre parti sera mobilisé aux côté du président Issoufou pour que ce rêve se réalise. Aussi voudrais- je profiter de cette occasion pour lancer un appel fraternel aux partis de l’Opposition pour qu’ils envoient leurs 3 délégués à la CENI afin qu’ils soient impliqués à ce stade du démarrage des activités de celle-ci. Ma conviction intime est que c’est cela leur intérêt , de même que c’est cela l’intérêt de notre pays. En tout état de cause personne ne doit perdre de vue que l’agenda de la CENI ne saurait être affecté par les stratégies des acteurs politiques.

Mesdames et Messieurs, chers camarades,
Pour finir permettez-moi de remercier sincèrement , au nom de mes camarades du CEN , tous les amis qui nous ont fait la gentillesse d’être à nos côtés pour cette fête. Je voudrais saluer tous mes amis dirigeants des partis membres de la MRN, saluer les représentants de partis membres de l’APR et vous dire que le PNDS est très satisfait de notre collaboration faite d’harmonie et d’estime et respect mutuels.
Quant à vous, camarades tout en vous remerciant pour votre mobilisation grandiose je vous informe que les 24 et 25 mars prochains nous nous retrouverons pour le 7e congrès de notre parti. Auparavant l’Ojt organisera son congrès pour les 3 et 4 mars. Rendez-vous donc, très prochainement.

 

Vive le PNDS,
Vive la MRN
Vive le Niger

Je vous remercie.