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Discours de SEM OUSSEINI TINNI à l’ouverture de la 1ère session extraordinaire au titre de l’année 2018

Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,

Honorables collègues Députés,

Mesdames et Messieurs,

Quelques jours à peine, après la longue session parlementaire que nous avions clôturée avec enthousiasme, voici que nous nous retrouvons à nouveau dans cet hémicycle pour répondre à l’appel du devoir, remettant à plus tard nos rendez-vous champêtres !

Mais, chers collègues, je sais que c’est avec le cœur guilleret que vous vous remettez à l’ouvrage en raison de l’importance de l’ordre du jour qui nous ramène à l’Assemblée nationale. Cependant, il faut-il le rappeler, l’un des points de cet ordre du jour n’est pas une surprise car il participe de l’agenda législatif annuel depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi régissant les lois de finances. Vous l’aurez devinez, il s’agit du débat d’orientation budgétaire.

Comme vous le savez, c’est l’une des étapes les plus importantes de notre cycle budgétaire. Il a pour objet principal d’impliquer le parlement en amont du montage du projet de budget, dès le stade des travaux préparatoire. Il se déroule autour des grandes lignes de ce projet même s’il ne s’agit encore que d’esquisses qui doivent être affinées, grâce notamment aux recommandations que vous ne manquerez pas de formuler.

Chers collègues, le débat qui s’ouvrira bientôt sera notre deuxième expérience en la matière ; puisse-t-il nous permettre de mieux maîtriser les techniques de cet exercice afin que les recommandations de cette année fassent œuvre utile et permettent au Gouvernement d’ajuster ses prévisions au gré de l’intérêt national.

Mon ardent désir est que nous travaillions encore beaucoup mieux que l’année dernière quand l’exercice nous était entièrement nouveau. Chers collègues, je veux donc pouvoir compter sur chacun d’entre vous pour que l’importante documentation mise à notre disposition soit examinée, avec toute l’attention nécessaire. Je souhaite, avant tout, éviter que ce débat ne sombre dans une certaine routine. Ce serait fort dommageable à l’objectif de rationalité poursuivi par la nouvelle réforme des finances publiques.

Ne pensons surtout pas que le débat d’orientation budgétaire est une affaire exclusive de la Commission des Finances et du Budget. Il nous concerne tous, participons-y avec entrain pour faire beaucoup mieux qu’en 2017 et aider ainsi notre pays à mieux capitaliser les avantages du budget-programme.

Chers collègues, distingués invités, l’autre point important de notre ordre du jour est assurément l’examen du projet de loi portant première rectification à la loi de finances 2018. L’élaboration de ce projet est pour le Gouvernement et pour tous nos concitoyens un sujet de grande fierté. C’est, en effet, un gage de bonne gestion car il est d’abord motivé par l’arrivée annoncée d’importants appuis budgétaires de la part de certains de nos partenaires extérieurs, appuis qui sont autant d’encouragements à la rigueur avec laquelle nos deniers publics sont gérés ; ensuite, il intervient pour prendre en compte des recettes additionnelles, résultat des efforts exceptionnels de mobilisation des ressources internes. Côté dépenses, il faut se féliciter de l’heureuse initiative du Gouvernement d’affecter les ressources nouvelles à l’apurement de la dette intérieure, initiative qui ne manquera pas d’impacter positivement sur la croissance.

C’est le lieu, au nom de la Représentation nationale, de féliciter le Gouvernement pour avoir maintenu le cap des réformes entamées au cours de l’exercice 2018. Il faut vivement espérer que d’autres signes d’encouragement s’en viennent nous conforter dans la décision courageuse que nous avions prise d’impulser les changements qu’il faut à notre système fiscal et dans l’amélioration de la qualité des dépenses publiques.

A nos compatriotes je me permets de rappeler que la mise en œuvre d’une réforme est toujours douloureuse mais, que la différer, lorsqu’elle est incontournable, débouche toujours sur des catastrophes majeures ; de même, en arrêter le cours au premier obstacle relève d’une irresponsable démagogie ; les générations actuelles comme les prochaines ne le pardonneraient jamais !

Pour autant, il ne s’agit nullement de verser dans un certain dogmatisme dans l’exécution des réformes ; il faut toujours se réserver les marges de manœuvre nécessaires aux ajustements qu’appelle l’évolution des faits économiques et sociaux. C’est certainement ainsi qu’il faut comprendre les modifications de certaines des mesures fiscales contenues dans la loi de finances 2018 que le Gouvernement a jugées utiles de soumettre à l’examen de l’Assemblée nationale. C’est tout à son honneur !

Chers collègues, devant les conséquences positives de l’exécution de la loi de finances 2018, notamment l’amélioration des recettes internes, je vous exhorte à continuer à apporter au Gouvernement un soutien appuyé à sa politique économique et financière. Bien évidemment, je sais que je n’ai nul besoin de vous rappeler à votre devoir de vigilance s’agissant de la mission de contrôle de l’action gouvernementale qui vous incombe.

Dans cet ordre d’idées, malgré le caractère extraordinaire de la présente session, je vous encourage instamment à user de chacun des moyens de contrôle que nos textes fondamentaux mettent à votre disposition. Il en va de la solidité de notre édifice démocratique.

Je sais également que nos partenaires du Gouvernement y souscriront de bonne grâce comme à leur habitude.

A chacun donc des deux pôles de notre gouvernance de jouer efficacement le jeu de la séparation des pouvoirs consacrés par notre Constitution ! J’ai la certitude qu’il en sera toujours ainsi. Pour l’heure, je déclare ouverte la première session extraordinaire de l’Assemblée nationale au titre de l’année 2018.

Vive la République,

Vive le Niger,

Je vous remercie.

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