Editorial : Le danger du populisme

La gestion d’un Etat ne rime pas avec le populisme. C’est une triste vérité à laquelle ont été confrontés tous les pays qui ont cédé aux maîtres chanteurs et tous ceux-là qui mettent en avant leurs fantasmes au détriment de la réalité. Ces démagogues tapis généralement dans l’opposition politique et la société civile font croire à l’opinion que tout est facile, tout est simple à obtenir. Si la vie coûte chère, si le peuple n’est pas dans le bonheur c’est la faute des gouvernants.

Selon Wikipédia : « Le populisme se réfère à un peuple homogène fantasmé, constitué par la masse qu’on estime exclue du pouvoir et non écoutée par la démocratie représentative jugée coupée des vraies réalités … »

Sous nos tropiques, une partie de l’élite intellectuelle en fait partie. Ils officient souvent sur les réseaux sociaux et sont repris par des médias en mal d’inspiration. Ces populistes de tout acabit dont certains brillent par leur nihilisme ont tendance à discréditer la démocratie représentative et les dirigeants du pays. Au Burkina Faso voisin par exemple, la société civile a réussi l’exploit de chasser Blaise Compaoré qui avait voulu régner à vie. Les gouvernants actuels du Faso étaient les chouchous de la société civile. Mais à l’épreuve des faits aujourd’hui le gouvernement Burkinabe est aujourd’hui acculé.

Et pour cause, le régime de Rock Mark Christian Kaboré serait plombé à force de trop céder aux injonctions de la société civile. Aujourd’hui le Burkina Faso fait face aux défis sécuritaires de manière plus éprouvante que certains de ses voisins qui connaissent ce fléau bien avant. Selon nos certaines sources, certains burkinabe ont vite déchanté. La révolution tourne au cauchemar du fait du mauvais casting de la société civile qui fait croire au peuple qu’il suffisait  de prendre le pouvoir de manière insurrectionnelle pour que chacun ait sa vache laitière dans le monde rural et le chômage des jeunes comme un mauvais souvenir.

Au Niger, c‘est un truisme de dire que la montée du populisme  a atteint son paroxysme. Ces illuminés voudraient nous mener en bateau si on n’y prend garde. Des populistes prétendus chargés de mission du peuple voulant faire feu de tout bois narguent les gens avec comme prétexte la contestation de la loi des finances 2018. Ils viennent de rééditer le même écart qui les a conduits en prison lorsqu’ils ont  demandé aux autorités en place de ‘’retirer leur loi ou dégager’’.

On le voit, dans un contexte d’insécurité criard chercher à affaiblir l’Etat serait la voie la plus sure pour basculer le pays dans l’incertitude et l’anarchie. Il importe d’avoir la mémoire de l’essentiel : nos populistes ont déjà fait montre du pire soit en contribuant à la démolition de la constitution de la  5ème République soit par leur complicité ‘’active’’. Et que dire de leurs mauvaises fréquentations des milieux sulfureux qui les financent ?

Face aux assauts  populistes, il est évident que seule l’autorité de l’Etat peut freiner l’ardeur de ceux qui prennent des vessies pour des lanternes. C’est pourquoi ici ou ailleurs un Etat fort comme remède à toutes les dérives  est absolument nécessaire. Heureusement qu’en face des boutefeux nous avons des autorités qui ont le sens de l’Etat. Ils ont fait montre de cette qualité chaque fois que l’autorité de l’Etat est défiée. Nous ne le disons jamais assez que dans notre pays où tout est prioritaire, il serait hasardeux de penser que l’activisme en vogue des populistes serait la panacée. Un simple survol de notre récente histoire politique pourrait convaincre ceux qui ont tendance à céder au chant des sirènes. Ces offres en apparence séduisantes, mais pouvant se retourner contre ceux qui l’acceptent. Simple avis.

EMS