PRADEF 2018-2022 : Le financement de la décentralisation en question

A Niamey, le jeudi 13 Septembre 2018, dans la salle Margou de l’Hôtel Gawèye, s’est ouvert l’Atelier de Programmation Conjointe du Programme Régional d’Appui à la Décentralisation Financière en Afrique de l’Ouest (PRADEF). Placé sous le haut patronage du Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, Monsieur Mohamed Bazoum, il a enregistré la présence d’éminentes personnalités, de hauts responsables des associations et organismes des  Collectivités Territoriales de la Sous-région, du Continent Africain et de l’Europe, sans oublier les structures faîtières des Communes et Régions des pays de l’UEMOA.

Prononçant son discours d’ouverture, Mohamed Bazoum  a adressé ses remerciements à la Commission de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine), la Coopération Suisse et tous les partenaires techniques et financiers qui ont pris des dispositions afin que la rencontre puisse se tenir. Des remerciements qu’il n’a pas aussi manqué d’exprimer à « tous ceux qui, en dépit de leurs calendriers chargés, ont bien voulu effectuer le déplacement de Niamey pour être les témoins de cet instant important qui marque le début de l’opérationnalisation de la feuille de route adoptée par le CCT-UEMOA lors de sa toute première Assemblée Générale tenue ici même à Niamey en Avril 2012 ».

Parlant du thème objet de l’atelier, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses a souligné que « la décentralisation financière est au cœur de la problématique de la réforme de l’Etat telle qu’engagée par nos pays respectifs dans la perspective de la promotion conjointe de la démocratisation et de la décentralisation au tournant des années 1990. Près de trois décennies après les Conférences Nationales qui ont vu sa relance, la décentralisation est désormais irréversible au niveau de la plupart des pays de l’UEMOA, car inscrite  dans les constitutions des Etats, et les textes institutionnels adoptés sont pour l’essentiel opérationnels. Ainsi, les 2500 Communes, Régions et autres niveaux de collectivités de notre espace communautaire font désormais partie du paysage institutionnel, et sont aujourd’hui les premiers interlocuteurs publics des citoyens et aussi les premiers relais de l’Etat au niveau local ».

Le Conseil des Collectivités Territoriales de l’espace UEMOA (CCT-UEMOA) a été créé le 11 Avril 2012 à Niamey étant entendu que les collectivités territoriales ont un rôle catalyseur dans le processus de l’intégration sous-régionale. Ce qui a conduit Mohamed Bazoum à souligner que « la création du CCT au sein des organes de l’UEMOA est un acte sans précédant dans la pratique des institutions d’intégration en Afrique, en ce sens qu’elle vient consacrer une gouvernance multi niveaux (régional, national et local) dans le processus décisionnel de l’Union ». La décentralisation financière étant le véritable enjeu du présent atelier, il a en ceci encouragé les participants « à faire tout ce qui est possible pour produire un document de qualité, réaliste et opérationnel qui servira de guide pour l’action du CCT, au grand bénéfice de nos collectivités territoriales et des populations locales ».

Il faut souligner que l’étude portant sur l’élaboration du Programme Régional d’Appui à la Décentralisation Financière en Afrique de l’Ouest (PRADEF) 2018-2022 a été financé par la Coopération Suisse et la Commission de l’UEMOA.

Bien avant que le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses aie prononcé son discours, les participants ont écouté ceux du Président de l’Association des Municipalités du Niger, du Représentant de l’Ambassadeur de France au Niger, mais aussi du Représentant du Président de la Commission de l’UEMOA. Tous ont salué l’opportunité et l’importance d’une telle rencontre.

Bassirou Baki Edir