Billet : Un pas dans le dialogue

L’approche dialogique a pris le dessus sur les ressentiments personnels et les embuscades politiciennes. C’est ce à quoi nous avons assisté, mardi 29 octobre dernier, lorsque le Premier ministre Brigi Rafini, par ailleurs président du Conseil National de Dialogue Politique (CNDP) a invité les leaders des coalitions politiques autour d’une table dans la salle des banquets de son Cabinet. C’est un nouveau format, un format plus réduit de la version classique du CNDP où les 200 partis légalement reconnus y prennent part.

Cette fois-ci, ce sont les leaders des coalitions qui sont invités. Pour certains d’entre eux, il y a longtemps qu’ils n’ont pas mis pied dans une salle où il est question de dialogue politique. C’est dire que le moment est chargé de symbole car le simple fait que ce soit les chefs qui font le déplacement plutôt que les lieutenants est une avancée importante dans notre quête d’approfondissement de l’esprit du dialogue dans notre pays.

En effet, depuis longtemps, on n’a pas vu autour d’une table des personnalités comme Cheiffou Amadou, Seini Oumarou, Mohamed Bazoum, Mme Bayard Mariama Gamatié, Ibrahim Yacouba, Amadou Ali Djibo dit Max, Albadé Abouba, Falké Bacharou et d’autres acteurs des partis non affiliés. Le Premier ministre a mis tout ce beau monde autour d’une table sans ordre du jour préétabli, et à huis clos. Les absences les plus remarquées étaient celles de l’ancien président de la République Mahamane Ousmane et l’ex ministre d’Etat chargé du Plan Amadou Boubacar Cissé (ABC).

Pendant plus de 5 heures d’horloge, les acteurs politiques ont échangé sur ce qui semble faire problème. Le même jour, se rappelle-t-on, l’opposition a publié un mémorandum pour revenir sur les reproches qu’elle fait au processus politique en cours : caractère non consensuel du code, blocage du dialogue politique, processus électoral non inclusif…

Tout semble indiquer, en effet, que ce nouveau format de cadre politique sera pérennisé, au besoin en faisant participer d’autres personnalités nationales ou même étrangères pour témoigner de ce que le dialogue politique a toujours été une réalité dans notre pays. C’est une bonne chose parce que tout le monde a fait l’option de la transparence.

Mais il faudra surtout éviter de dévoyer ce cadre en faisant venir des acteurs qui voudront bien faire échouer le dialogue politique et démanteler ledit cadre. Il faudra également s’en tenir aux fondamentaux pour poursuivre la construction de la démocratie et de l’Etat de droit, et non mettre en avant des désidératas individuels. Car ce qui a bloqué l’opposition pour un dialogue sincère c’est le cas de Hama Amadou qu’elle défend sur la base d’arguments subjectifs : Hama est en conflit avec la loi. En l’état, ses intérêts sont-ils ceux du peuple nigérien ? La réponse est non. C’est pourquoi, il faudra faire en sorte que la loi reste toujours impersonnelle et ne prendre en compte que l’intérêt supérieur de la Nation.

Tiemogo Bizo

 

DIALOGUE POLITIQUE INCLUSIF : VOICI LA COMPOSITION DES GROUPES EN PRÉSENCE

 

Pour participer à ce dialogue, le comité des leaders des partis politiques, mis en place autour du Premier  Ministre a proposé la composition suivante :

– La majorité présidentielle : 10 représentants

– L’opposition : 10 représentants

– Le groupe des partis non-affiliés : 10 représentants

– Les centrales syndicales : 5 représentants

– Les organisations de la société civile : 3 représentants

– Les grands témoins : 3

– Les observateurs Internationaux : 3

La mouvance présidentielle réunie le Mercredi 30 Octobre au siège du PNDS Tarraya a désigné ses 10 représentants qui sont tous des leaders des partis politiques ou leurs adjoints.

Voici la liste des membres de la délégation de la mouvance présidentielle :

  1. M. Bazoum Mohamed : président du PNDS TARRAYA – MRN
  2. M. Seyni Omar : président du MNSD NASSARA – APR
  3. M. Albadé ABOUBA : président du MPR JUMHOURIYA – MRN
  4. M. Cheffou Amadou : président du RSD GASKIYA – MRN
  5. M. Sanoussi Jackou : président du PNA AL’OUMMA – MRN
  6. M. Sani Abdourahmane : vice-président du RDP JAMAA – MRN
  7. M. Moussa Kassey : président du parti – MRN
  8. Mme. Diallo Fatouma : vice-présidente du parti BILADAM – MRN
  9. M. Moussa Harouna : membre du comité Technique – APR
  10. M. Boubacar Sabo : membre du comité Technique – MRN.

Les 10 représentants de l’opposition seront répartis entre les 4 fronts suivants :

  1. le FRDDR ;
  2. le FDR ;
  3. le Front Patriotique (FP) de Ibrahim Yacouba ;
  4. le Front de l’opposition Indépendante (FOI) de Madame Bayard Gamatié.

Les organisations de la société civile désigneront elles-mêmes leurs 3 représentants.

Les 3 grands témoins sont :

  1. le président de l’Association des Chefs traditionnelles ;
  2. le président de l’Association Islamique du Niger ;
  3. le chef de l’église Catholique du Niger.

Les 3 Observateurs étrangers sont :

  1. le représentant du PNUD au Niger ;
  2. le représentant de l’Union Européenne au Niger ;
  3. le représentant de NDI au Niger.

Ainsi les membres du comité de négociation sont au nombre de 38, auxquels il faut ajouter les trois grands témoins et les 3 observateurs Internationaux.

Les membres de ce comité seront nommés par décret sur proposition de leurs groupes respectifs. Après sa constitution officielle, le comité aura 30 jours au plus de travail à l’issue desquels, il déposera les résultats de ses travaux auprès du président de la République, sous couvert du premier Ministre, Chef du gouvernement.

A la fin de ce mois de Novembre 2019, les nigériens pourront disposer des conclusions de ces négociations qui permettront de réaliser des élections consensuelles et incontestables à partir de Novembre 2020.

STJ, Le Sens de l’Histoire

 

Souffle de Maradi