Recensement biométrique dans la fonction publique: L’identification des agents mis en branle par le PCDS

Le staff du Projet de Capacités de Performance du Secteur Public pour la Prestation de Service (PCDS) a tenu le samedi dernier, dans son enceinte, un point de presse en vue d’informer le public sur le déroulement des opérations d’enrôlement des agents de l’Etat. C’est un exercice d’information et de décryptage que s’est livré le chargé de programme du PCDS Monsieur Abdourazakhe Abani.

 Le recensement biométrique des agents de l’Etat consiste à identifier tous ceux qui relèvent du budget de l’Etat. Dans ce sens, hormis les fonctionnaires d’Etat, les auxiliaires, les appelés du service public et les contractuels, sont également concernés par le recensement biométrique, les étudiants boursiers ou bénéficiant d’aide sociale ainsi que les retraités. La biométrie, c’est en fait, pour s’assurer de la singularité de l’enregistrement par rapport à l’individu, de manière à détecter et à supprimer les agents fictifs. Selon Monsieur Abdourazakhe Abani, cette opération s’inscrit dans un souci de réforme de la gestion des ressources humaines de l’Etat, en rapport avec l’orientation de la déclaration de politique générale du Premier Ministre SEM Brigi Rafini le 3 juin 2016. Dans le cas d’espèce, il faut relever deux composantes à savoir la carrière de l’agent depuis son recrutement jusqu’à sa mise en retraite, puis la gestion de la paye. Les deux ministères clés qui sont porteurs de ces activités, sont le ministère de la fonction publique et le ministère des finances. Le premier s’occupe de la gestion de la carrière à travers ces différents services techniques au niveau central et depuis peu à travers la direction régionale de la fonction publique existant dans les huit chefs-lieux des régions, tandis que le ministère des finances gère tous les actes de carrière qui vont influer sur la paye, notamment la solde.

Cette opération d’identification des agents de l’Etat procède d’un double constat. D’une part, plusieurs études ont relevé tous les disfonctionnements liés à la gestion des ressources humaines de l’Etat avec son lot de la lenteur administrative que l’usager vit, et d’autre part de la difficulté de l’Etat à maitriser l’effectif, surtout dans les deux secteurs vitaux que constituent l’éducation et la santé. Ainsi donc, en réponse à cette orientation du Premier Ministre dans sa déclaration de politique générale en juin 2016, trois chantiers principaux ont été identifiés. Le premier chantier c’est la révision des procédures de gestion de la carrière et de la paye des agents, ensuite la biométrie, c’est-à-dire les données des agents de l’Etat et le troisième chantier qui est le système informatisé, dénommé le SIG-RH (Système Intégré de Gestion Ressources Humaines).

La firme qui est désignée pour les opérations d’enregistrement biométrique est la firme Supertech. Démarré depuis le 28 octobre 2019, l’enregistrement prendra fin le 6 mars de l’année prochaine, soit dix-huit mois pour avoir un fichier biométrique des agents de l’Etat, des étudiants et des retraités. Dans une première phase, elle est en train d’enrôler dans la capitale les agents de l’Etat, les étudiants et les retraités, étant donné que 50% des effectifs sont au niveau de la ville de Niamey. Pour aboutir au résultat escompté, «on a deux approches: une approche centre fixe et une approche équipe mobile pour aller d’immeubles en immeubles pour aller enrôler les gens», a affirmé le chargé de programme du PCDS. Cinq centres fixes sont installés à Niamey, et depuis le démarrage jusqu’à maintenant, à peu près  8000 personnes sont enregistrées. Par rapport à la cadence qui se situe entre 23 et 25 personnes enrôlées par kit et par jour, des efforts sont faits pour atteindre l’objectif de 40 personnes.

Au reste, Monsieur Abdourazakhe Abani a rappelé tout l’enjeu au niveau national et au niveau régional qui motive cette réforme. Au finish, l’opération d’enrôlement biométrique des agents de l’Etat permettra à celui-ci d’avoir une statistique claire en la matière en vue d’une bonne gestion de la masse salariale.

Koami Agbetiafa